Logistique Des avancées et des efforts à poursuivre
Des bonnes pratiques définies, des non-conformités standardisées : tels sont les travaux menés à bien par le groupe de travail Valhor consacré à la logistique. Mais la tâche n'est pas terminée...
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Le groupe de travail de Valhor chargé d’améliorer l’efficacité de la logistique horticole a fait le point de ses activités et présenté ses prochaines actions à l’occasion du dernier Salon du végétal, en septembre dernier, à Angers. Les 32 professionnels de la filière qui sont impliqués dans cette démarche, se sont réunis chaque 15 jours depuis 2020 pour voir « comment gagner en efficacité opérationnelle et financière ». Ce dernier volet, la partie financière, n’a certainement jamais été aussi sensible : au vu du contexte, optimiser le remplissage des camions pour limiter le nombre de véhicules sur les routes et le nombre de kilomètre parcourus n’a jamais été aussi important ! Mais les motivations écologiques ne sont pas en reste, moins de camions sur les routes reste un bon argument à mettre en avant vis-à-vis des acheteurs de végétaux…
Les premiers travaux du groupe visant à mieux organiser la filière ont débouché sur la publication de deux documents. Le premier, le guide des bonnes pratiques logistique, a été présenté dans notre édition 1105 de mai 2021, page 15. Il est articulé autour de 4 axes, le traitement de la commande, le transport, le flux d’emballages et la facturation. Le second document né de cette démarche est la standardisation des non-conformités, répertoriées dans une affiche recensant les 12 motifs qui peuvent poser problème lors de la réception de végétaux sur le lieu de vente (présenté dans notre édition 1112 de janvier-février dernier, page 17).
Identifier les non-conformités, fastidieux mais indispensable !
Les participants à la conférence du Salon du végétal ont rappelé combien le travail en commun leur avait permis de comprendre les difficultés rencontrées par les autres professionnels. C’est le cas dans la gestion des rolls : « au début, il y avait un fossé entre producteurs et distributeurs, chacun voyait le problème de son côté, les producteurs ignorent les contraintes des magasins », a expliqué un producteur qui a depuis investi dans un logiciel permettant d’optimiser la récupération des chariots. Tout le monde s’accorde pour dire que les bonnes pratiques et les non-conformités standardisées ont commencé à diffuser dans la filière, même s’il reste du travail pour toucher tout un chacun. Et il a été rappelé combien l’harmonisation des non-conformités peut sembler une évidence, alors que ce n’est pas le cas partout ! Systématiser l’enregistrement des causes amenant un réceptionnaire à refuser une livraison est fastidieux, mais il s’agit d’un travail indispensable et surtout, le fait d’homogénéiser les causes simplifie ensuite le travail sur l’origine des problèmes. Truffaut voudrait d’ailleurs qu’une démarche similaire soit réalisée sur les produits manufacturés, les outils ou produits non végétaux vendus par les magasins. Reste que même sur les végétaux, il n’est pas toujours facile de s’assurer que la personne qui réceptionne la marchandise remplisse bien les documents lorsque des produits ne correspondent pas aux attentes. Il reste important de faire prendre conscience aux agents des magasins que remplir la case correspondant au dommage constaté, et la bonne, est important. A été soulevé aussi le problème des photos, recommandées pour certaines non-conformités : selon l’angle choisi, la photo peut parfois montrer ce que l’opérateur veut, gérer ces photos est gourmand en mémoire et nécessite le recours à une base de données qui n’existe que rarement. Par ailleurs, si les photos doivent être réalisées avec les téléphones des personnels, des problèmes légaux vont ensuite se poser pour utiliser ces clichés.
Il reste donc du travail pour que la démarche d’amélioration des pratiques sur la logistique aboutisse, même si tout le monde s’accorde sur le fait que définir un langage commun aux différents métiers, producteurs, distributeurs, mais aussi transporteurs, est une avancée importante. Le groupe de travail insiste bien sur le fait que l’ensemble des conclusions ne soit pas imposé, mais bien proposé.
Concrètement, l’idée est que le producteur appose sur le roll au moment de la livraison une fiche qui permettra à réception de valider ou non la conformité et s’il n’y a pas validation, la raison de ce refus, selon un critère défini par la liste préétablie. Le tout en se souvenant que, si les grands groupes ont souvent les outils qui permettent de mettre en œuvre la démarche, c’est plus compliqué dans les petites structures.
Homogénéiser pour mutualiser
La prochaine étape du groupe de travail va porter sur la définition d’un langage commun des lieux de départ ou de livraison d’une commande. Un travail doit aussi être effectué sur les supports et emballages et une étiquette d’expédition standardisée sera également à l’ordre du jour, à minima pour définir les informations qu’elle doit contenir, si une standardisation complète de l’étiquette n’est pas réalisable. Une affiche pour sensibiliser les équipes à la nécessité d’assurer le retour des rolls, et des alertes pour pouvoir signaler où se trouve un produit, sont également en réflexion.
Si les magasins livrés par chaque producteur sont souvent les mêmes, ils ne portent pas chez tous le même nom. Telle enseigne à Orléans portera chez l’un le nom de la ville, chez l’autre les lettre ORL, chez un troisième un nombre… Si les producteurs veulent mutualiser les livraisons, il importe que tous le monde soit bien d’accord sur le nom de chaque client. Le groupe imagine avoir recours à un code qui existe déjà, le GLN, pour identifier précisément, sans doublons et sans rien réinventer, chaque établissement. Un démarrage de l’action début 2023 est imaginé.
Par ailleurs, le groupe de travail réfléchit aussi à la définition d’un groupe d’informations de base, les infos « sac à dos », qui pourraient être mises à la disposition de tous pour optimiser les livraisons : quels sont les horaires dédiés à la réception des végétaux dans cet établissement ? Faut-il prendre rendez-vous ou pas ? Y a-t-il des informations en termes d’accessibilités qui sont indispensables au chauffeur ? Ce pool d’information serait évolutif, mais il doit pouvoir être mis à jour en permanence… Chacun pourrait-il rentrer ces données dans son espace pro sur le site internet de Valhor ?
La nécessité économique, accélérateur du dossier ?
Il reste certes du travail à effectuer pour résoudre le problèmede l’optimisation de la logistique, vieux serpent de mer de la profession. Mais le contexte pourrait jouer en faveur du groupe de travail qui avance sous l’égide de Valhor : jamais les citoyens n’ont été aussi sensibles au problème de l’excès de camions sur les routes et aux pollutions qui y sont liées, et jamais le transport n’a été aussi cher ! Si la profession n’a pu vraiment s’unir jusqu’ici, la nécessité économique pourrait bien faire loi ! Chez Fleuron d’Anjou, qui fait partie du groupe de travail, le travail de mutualisation des commandes aurait fait économiser l’an dernier 2 000 semi-remorques et 5 660 km de transport par camion : ce n’est pas rien, que l’on fasse un décompte en termes d’émission de gaz à effet de serre ou de coûts directs !
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