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Un patrimoine à protéger Des fruitiers dans la cité, un art qui reste à maîtriser

L’une des stations gourmandes installées à Nantes.

Vif succès pour les premières Assises internationales des paysages comestibles fruitiers dans la cité, accueillies par la Ville de Nantes les 7 et 8 septembre derniers. Après un recensement des difficultés, les besoins en formation ont émergé. Bonne nouvelle : l’inscription de l’art de l’espalier au patrimoine culturel immatériel de la France.

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Pari réussi pour les organisateurs des rencontres internationales entièrement consacrées aux fruitiers : la Ville de Nantes (44), le collectif pour l’inscription de l’art de l’espalier au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco et Plante & Cité !

Malgré une rentrée chargée en événements professionnels pour la filière paysage et horticole, ils ont rassemblé, les 7 et 8 septembre, près de 230 participants au cours de deux journées bien rythmées par des séances plénières avec tables rondes et exposés, des ateliers thématiques en petits groupes et des visites sur le terrain.

Ces dernières années, la plantation de fruitiers s’est développée dans les collectivités de toutes tailles : Nantes, Lyon (69), Bordeaux (33), mais aussi Ris-Orangis (91), Alès (30), Quimper (29), Chaumont-sur-Loire (41) ou encore Berlin et Bruxelles. Elles sont considérées comme partie intégrante de l’agriculture urbaine, selon Marie Fiers, de l’Afaup (Association française de l’agriculture urbaine professionnelle) avec des objectifs multiples :
- développer la végétalisation urbaine ;
- créer du lien social et contribuer au dialogue entre les différents acteurs de la ville ;
- préserver un patrimoine local ;
- renouer avec le rythme des saisons ;
- renforcer la biodiversité ;
- participer au développement de l’alimentation en circuit court…

Se former, un impératif

Cet engouement croissant a fait émerger de nombreux questionnements pour pérenniser des plantations plus complexes et fragiles qu’il n’y paraît.
Les difficultés portent sur :
- le choix d’espèces peu sujettes aux maladies et pathogènes (les traitements chimiques étant proscrits en ville) ;
- l’utilisation de porte-greffes bien adaptés aux conditions urbaines difficiles ;
- les modes d’implantation les plus appropriés, notamment pour la libre cueillette (vergers, prés-vergers, forêts-jardins…) ;
- les différentes phases et formes d’entretien ou le niveau de transfert des polluants dans les fruits.

Si la conduite en formes palissées peut, a priori, favoriser l’implantation dans des espaces restreints et contribuer au maintien d’un savoir-faire ancien, la difficulté vient de la maîtrise de cet art. Certes, il existe de nombreuses formations dispensées par des amateurs ou anciens professionnels passionnés, mais il n’est pas toujours facile de les connaître lorsqu’on n’est pas du sérail.

Et du côté de l’offre spécifiquement à destination des jardiniers en collectivités ou des professionnels du paysage, via des centres de formation professionnelle ou le CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale), celle-ci reste encore peu développée. Un sujet qui sera abordé dans une prochaine édition.

Un art inscrit au patrimoine culturel immatériel de la France

Concernant l’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco de l’art de l’espalier – taille de formation et de fructification –, la première étape vient d’être franchie après cinq ans de travail du collectif qui en porte le nom, regroupant près de 120 personnes physiques et morales.

En effet, ce dernier a reçu le 4 septembre un courrier de Jean-François Hébert, directeur général des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture, confirmant que cet art était désormais inclus au patrimoine culturel immatériel de la France.

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