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Horticulture-pépinière Une journée sur les innovations en fertirrigation

Les pépinières Allavoine, au site de Gaillon (27), ont installé récemment une aire de culture pour produire des arbres en conteneurs et air-pots, allant du baliveau au 16/18, voire 18/20. Tout est irrigué en goutte-à-goutte, avec un nombre variable de goutteurs selon la taille des plantes (six au maximum).

Le 14 septembre, entre Normandie et Île-de-France, une quarantaine de producteurs ont échangé autour de la problématique sensible de l’irrigation en horticulture-pépinière. Au menu : les innovations disponibles, en particulier au niveau du pilotage automatisé, et les économies d’eau.

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Pour « faire face à des enjeux concernant l’irrigation de plus en plus complexes (contexte climatique perturbé, périodes de sécheresse qui s’intensifient, niveau des nappes phréatiques en baisse déclenchant des restrictions d’arrosage), le Conseil horticole d’Île-de-France et le Cercle des horticulteurs, structures de développement spécialisées de la chambre d’agriculture régionale d'Île-de-France, et Astredhor Seine-Manche, en partenariat avec le fournisseur Divatec, ont proposé le 14 septembre dernier une journée technique consacrée à l’irrigation. Le but était de mettre en avant les innovations disponibles, en particulier en matière de pilotage automatisé, mais aussi de présenter deux exemples de réalisations récentes, sur le terrain, aux pépinières Allavoine, à Gaillon (27), et Euvé, à Feucherolles (78).

Pour Vincent Aubret, responsable du développement commercial de Divatec, et David Aubineau, technico-commercial, il n’y a pas de doute : il y a aujourd’hui une prise de conscience des risques qui pèsent sur la ressource en eau dans le secteur horticole. C’est vrai partout en France, mais encore plus dans certaines régions.

En Bretagne, la baisse des nappes phréatiques laisse l’eau de mer pénétrer les sols et la conductivité de l’eau forée, proche de 2,5 meq (milliéquivalent), rend difficile l’usage en fertirrigation. Il faut enlever le sodium de l’eau pour faire baisser l’électroconductivité et redonner à l’eau la capacité à accueillir des minéraux…

L’eau de pluie n’est pas simple à utiliser non plus. Sans minéraux, elle ne dispose d’aucun pouvoir tampon, et la gestion du pH est difficile. Pour les responsables de l’entreprise qui annoncent faire du sur-mesure pour chaque cas particulier, « demain, tout le monde va devoir justifier de son utilisation de l’eau et de ses rejets ». Une sacrée gageure !

Sur le terrain, d’importantes économies d’eau

Après une présentation des différents systèmes d’irrigation existants, goutte-à-goutte, aspersion ou microaspersion, des différents systèmes de traitement de l’eau, filtres à sable ou à disques, de la désinfection aux UV ou au peroxyde d’hydrogène, des différentes options de pilotage, du tout simple programme d’arrosage au coûteux ordinateur de process en passant par des systèmes intermédiaires adaptés à la plupart des budgets, deux visites des pépinières Allavoine le matin et Euvé l’après-midi a permis d’entrer dans le vif du sujet.

Les pépinières Allavoine ont installé récemment une aire de culture pour produire des arbres en conteneurs et air-pots, allant du baliveau au 16/18, voire 18/20. Tout est irrigué en goutte-à-goutte, avec un nombre variable de goutteurs selon la taille des plantes (six au maximum). « A minima, les goutteurs doivent être autorégulants et antiidange », a expliqué le fournisseur de l’installation. Ce matériel est plus cher, mais évite la vidange systématique du réseau et permet des économies d’eau. Les eaux d’irrigation sont récupérées dans deux bassins et réutilisées.

Aux pépinières Euvé,à Feucherolles (78), les premiers conteneurs ont été installés en 1981 et les parcelles de culture se sont développées de manière assez anarchique. Il y a cinq ans, tout a été restructuré pour rendre l’irrigation la plus efficiente possible, avec à la clé une économie d’eau de 15 % l’an dernier malgré les canicules. (© P. Fayolle)

Aux pépinières Euvé, les premiers conteneurs ont été installés en 1981 et les parcelles de culture se sont développées de manière assez anarchique. Jean-Robert Euvé, qui dirige aujourd’hui l’entreprise, a décidé il y a cinq ans de tout restructurer pour rendre l’irrigation la plus efficiente possible. Il a installé un réseau de programmateurs sans fil pour commander des électrovannes jusqu’à 800 m de distance, ou par un logiciel sur téléphone ou ordinateur. La pleine terre et les conteneurs sont pilotés par le même système.
En 2022, alors que la sécheresse et la chaleur ont été omniprésentes, les économies d’eau se sont montées à 15 % !

Une présentation complète de ces deux installations sera à découvrir dans une prochaine édition !

Trooper, un robot pour placer les pots

Trooper, un robot capable de placer sur une aire de culture jusqu’à 200 pots à l’heure en conditions optimales, a été présenté en conclusion de la journée irrigation en pépinière, le 14 septembre dernier, en Ile-de-France. (© P. Fayolle)

La journée s’est terminée par une démonstration du robot de plaçage des pots Trooper, qui permet, sur une aire de culture optimale, d’installer jusqu’à 200 pots à l’heure (pour les petites tailles et en conditions optimales). Aujourd’hui, sept appareils ont été commercialisés en France. Disposant d’une autonomie de dix heures, il s’adapte à toutes les largeurs de planches de culture et se pilote à distance. Plus dans une prochaine édition !

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