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Cultures sous abris Produire sans énergie fossile

Pour chauffer les serres autrement qu’au gaz il faudra combiner différentes technologies.

Le projet « Serres + » a fait l’objet d’une présentation lors du dernier Sival. Porté par le pôle de compétitivité Végépolys Valley, il se base sur les besoins de la plante et fait le pari d’une enceinte indépendante des énergies fossiles.

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Après la main-d’œuvre, l’énergie est le second poste de charge dans une serre. Aujourd’hui, elle est essentiellement d’origine fossile. Mais qu’en sera-t-il demain ? Saura-t-on faire sans ? Et comment ?

Centrale pour les horticulteurs et les maraîchers, cette question est au cœur de « Serres + ». Ce projet, porté par Végépolys Valley, associe des acteurs de la recherche et des entreprises. Sa coordination scientifique est assurée par l’institut Agro Rennes-Angers. 

Combiner les technologies

Serres + a été lancé en 2020 et se terminera à la fin de l’année 2024. Au dernier Sival, Henry Freulon, pour Végépolys Valley, Étienne Chantoiseau pour l’institut Agro Rennes-Angers (Unité Erphor), Serge Le Quillec pour le CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes) et Lionel Fiabane pour l’Inrae (Institut national de recherche sur l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)  ont présenté un certain nombre de résultats. En particulier, des bilans énergétiques à partir desquels l’autonomie en électricité et en chaleur ont été analysées.

Succinctement, dans le premier cas, les panneaux photovoltaïques ouvrent une perspective. « Ils permettent de couvrir les besoins, mais avec une difficulté de production en hiver », pondère Étienne Chantoiseau.

Concernant la chaleur, les capteurs solaires à eau chaude sont une possibilité mais la question du stockage se pose. Par ailleurs, « si la chaleur est disponible, elle ne l’est pas au bon moment », pointe-t-il, lui qui a prolongé ce travail en étudiant la combinaison de technologies.

Explorer la voie du recyclage de l’air

Serres + est un projet pluridisciplinaire. Lionel Fiabane (Inrae) y contribue en tant que spécialiste de l’aéraulique, cette branche de la physique qui s’intéresse à l’écoulement de l’air. De ce point de vue, « les serres actuelles sont globalement optimisées », confirme-t-il tout en indiquant des améliorations possibles du côté du recyclage de l’air. En laboratoire ou à l’échelle d’une serre, il les estime entre 20 et 30 %. Un niveau relativement faible « mais qui peuvent dans l’absolu représenter des réductions importantes ». Par ailleurs, rappelle-t-il, « le recyclage, même partiel, est bénéfique pour la consommation en CO2 ».

Travailler le design des serres  

En parallèle de ces expertises scientifiques, les partenaires de Serres + ont également sollicité l’école d’architecture de Nantes (Ensa). Des étudiants ont ainsi travaillé – et proposé – deux projets d’enceintes. Leur modélisation énergétique a été comparée à l’équipement du CTIFL. Le travail n’est pas terminé. Il s’agit encore de vérifier ce qui se passerait si les chaudières du CTIFL étaient remplacées par des combinaisons de nouvelles technologies.
Et d’ores et déjà, l’inquiétude pointe quant à leur consommation d’espace. « Aujourd’hui, le zéro – ou quasi zéro – fossile est possible mais s’il faut 1 ha d’installations complémentaires pour chauffer 1 ha de serre,ça ne passera pas ! » avancent les acteurs de Serres +.

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