Voilà dix ans – depuis la fameuse canicule de 2003 – que l'une des préoccupations majeures des gestionnaires des services espaces verts est de mettre en place une gamme végétale capable de faire face à la sécheresse. Puisque l'on nous annonce des épisodes sans pluie de plus en plus importants et que l'on sait nos réserves en eau fragiles, autant se préparer à affronter l'adversité dans les meilleures conditions.
Les derniers essais de fleurissement de printemps menés sur le terrain (voir page 8) ont pourtant dû faire face à des conditions diamétralement opposées : froid ou au moins fraîcheur persistante, humidité extrême et ensoleillement minimal. Un cocktail qui a mis sur le devant de la scène des plantes qui n'ont pas forcément l'habitude de s'y trouver. Comme souvent, ces essais sont à relativiser : outre le climat très particulier de ce début d'année, leur résultat aurait pu être bien différent sous d'autres latitudes, par exemple.
On laissera aux météorologues le soin de déterminer si le printemps 2013 est une exception ou s'il augure de l'ouverture d'un cycle plus frais. Cette saison atypique aura au moins le mérite de rappeler à toute la filière qu'elle reste fortement dépendante de la météo. Mais elle conforte aussi les gestionnaires dans une autre de leurs certitudes du moment : mieux vaut diversifier la gamme au maximum pour offrir des massifs capables de s'adapter à toutes les conditions. Une palette large fait plus facilement face aux climats extrêmes, aux maladies fulgurantes ou aux ravageurs voraces. Une évidence qu'il est parfois bon de rappeler...
PAR PASCAL FAYOLLE