Comme une hirondelle ne fait pas le printemps, un printemps chaud et sec ne fait pas une année torride. En 2007, le mois d'avril avait battu tous les records de chaleur, mais l'été n'était jamais venu... Cette année, mai a été plus chaud qu'avril et la météo n'annonce pas de précipitations significatives à court terme, mais rien ne permet encore de dire que 2011 sera une année comparable à 2003, ni que la canicule guette avec son cortège de risques pour la santé des personnes fragiles.
On peut toutefois subodorer que notre filière ne sortira pas gagnante, loin s'en faut, du millésime actuel (lire p. 6). Certes, selon les premières observations, les situations sont contrastées en fonction des régions et des typologies d'entreprises. Mais pour beaucoup, le printemps s'annonce déjà manqué. Et le joli mois d'avril faiseur de belles promesses a laissé place à un mois de mai fauteur de troubles parce que trop chaud. Fragile, la filière pourrait conserver les stigmates du printemps 2011 de nombreux mois.
Comparaison n'est pas raison, surtout en matière de climat, mais il est toujours tentant de se replonger dans les archives pour analyser une année à l'aune d'une précédente que l'on imagine comparable. Les numéros du Lien horticole de 2003 nous rappellent qu'une vague de fraîcheur en mai avait retardé les mises en place des massifs dans les villes, la saison d'annuelles étant toutefois globalement exceptionnelle (voir le Lien horticole du 5 juin 2003). Rien de comparable avec cette année... Mais les conséquences à moyen terme de la saison que nous connaissons pourraient s'avérer identiques. 2011 devrait accélérer les tendances lourdes observées dans notre filière depuis dix ans : paillages encore plus incontournables, prudence renforcée quant au choix des végétaux dans les projets de plantation... 2003 avait marqué une rupture, 2011 devrait la confirmer...
PAR PASCAL FAYOLLE