Comment notre filière sortira-t-elle des mois difficiles qu'elle vient de vivre ? Il y aura, certes, de fort mauvaises nouvelles, des cessations d'activité, des suppressions d'emploi... Mais nos métiers ont à plusieurs reprises démontré leur capacité de rebond par le passé. La secousse a été plus violente que jamais, mais nul doute que nous saurons tirer profit des facteurs positifs, même si l'on a du mal à les percevoir au travers du brouillard dans lequel nous sommes plongés aujourd'hui. Le contexte sociétal et économique nous apporte quelques certitudes, mais surtout bien des interrogations.
Côté certitudes, on sait, par exemple, que le marché des annuelles est devenu hautement spéculatif. Leur tendance à la diminution, lourde depuis longtemps concernant la part des collectivités, semble avoir touché les particuliers. Et la courbe ne devrait pas s'inverser de sitôt. On sait aussi que l'on peut bien tirer son épingle du jeu sur des niches très particulières, même si elles sont soumises à des effets de mode et qu'il faut surfer sur des vagues pas toujours faciles à prendre. Le marché des fruitiers formés (lire p. 12) ou celui des conifères (à découvrir dans notre prochaine édition) illustrent ce propos. On sait encore que les vivaces ou les plantes méditerranéennes (voir le Lien horticole n° 758, p. 10) restent des valeurs sûres.
Mais les incertitudes sont malheureusement plus nombreuses. Le climat a fait des siennes cette année, pourtant on pressent bien qu'il n'est pas le seul en cause. Le contexte économique n'est pas pour rien dans ce qui se passe, même si la croissance a été assez importante en début d'année. Sans parler du contexte géopolitique, qui chahute copieusement le prix du pétrole. À ce niveau, on a d'ailleurs des certitudes : le prix à long terme ne fera que monter, il faut apprendre à vivre avec... Et de grosses incertitudes : comment sortir de notre dépendance, à quel prix... Avant de sortir des turbulences, il va peut-être falloir piloter à vue quelque temps...
PAR PASCAL FAYOLLE