Préserver le système, coûte que coûte

Une horticulture dans le doute. Des entreprises qui mettent la clé sous la porte chaque année. Près de la moitié de celles qui restent peinant à dépasser le seuil de rentabilité. Des coûts d'investissements, de main-d'oeuvre et d'énergie ne cessant de croître... Ce n'est pas un énième bilan de notre horticulture qui est ainsi dressé (page 12), mais bel et bien celui du pays sans cesse montré en exemple depuis plus de trente ans : les Pays-Bas (*).

Le premier de la classe s'interroge. Ce n'est pas complètement nouveau : le secteur de la fleur coupée est malmené depuis des années par les importations à bas prix venues d'Afrique, entre autres. Mais cette fois, la plupart des acteurs sont concernés. Et il ne faut pas se réjouir de cette situation, qui s'explique essentiellement par les difficultés économiques des principaux clients du pays, l'Europe de l'Ouest. Nos difficultés. Les pays à l'économie émergente, à l'est, ne compensent pas cette stagnation récurrente depuis cinq ans.

La situation amène deux constats. Le premier est que les horticulteurs encore présents investissent plus que jamais pour tenter de trouver de nouveaux créneaux commerciaux non encore saturés et qu'ils font preuve d'une audace rare dans une situation aussi périlleuse. Le second est qu'ils se battent bec et ongle pour conserver leur système, fait d'hypercompétitivité et d'ultra-organisation, malgré les faiblesses qu'il commence à montrer. On aurait pu les penser plus enclins à la remise en question sur le fond, alors que nombre d'observateurs estiment que notre société vit aujourd'hui une évolution profonde de ses modes de consommation. Seul l'avenir pourra leur donner tort ou raison.

PAR PASCAL FAYOLLE

(*) En mai, seconde partie de ce dossier : le commerce.

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