Pour le monde de la production horticole, le virage énergétique est engagé. Le prix du baril de pétrole est certes moins élevé qu'il ne l'était il y a deux mois. Et en dehors d'une vague de froid violente, les rigueurs de l'hiver auront, au final, été assez modérées. Mais l'or noir reste suffisamment cher pour qu'il soit impératif de continuer à réfléchir au poste énergétique, d'autant que le change euro/dollar ne nous est plus aussi favorable qu'à la fin de la dernière décennie...
Pas question donc de cesser de réfléchir au monde horticole de l'après-pétrole. Toutefois, le concept d'hypocauste sur lequel nous faisons le point en page 8 ne manquera pas de faire sourire les « alterno sceptiques », ceux pour qui toute piste énergétique nouvelle évoque forcément des souvenirs douloureux des premiers chocs pétroliers, faits de pompes à chaleur peu performantes et de noyaux de fruits ingérables. Une posture d'autant plus facile que les énergies fossiles offrent de telles conditions de confort qu'elles seront malaisées à égaler, côté praticité.
Difficile de dire si l'hypocauste est un modèle énergétique jouable pour demain. Il faudra plusieurs années et la mise en oeuvre d'autres sites expérimentaux pour le dire. Bien sûr, le bois est une énergie alternative plus éprouvée et qui répond aux impératifs de « développement durable » qu'exige le futur. Mais il en est de même pour le solaire et stocker la chaleur diurne dans le sol est finalement simple, plus facile à mettre en oeuvre que de coûteux panneaux solaires dont l'intérêt réside, avant tout, dans leurs subventions. Les perspectives qui se profilent doivent de toute façon nous amener à ne négliger aucune piste...
PAR PASCAL FAYOLLE