Comme beaucoup de rencontres professionnelles l’an dernier, Hortis avait choisi le thème de l’eau pour son 65e congrès qu’elle avait organisé dans la préfecture de Vendée du 12 au 14 octobre 2023 (voir le compte rendu publié ici : Hortis : des débats sur l’eau et les sols à La Roche-sur-Yon). Très agricole et largement dotée de zones humides, la ville de La Roche-sur-Yon était particulièrement indiquée pour traiter du thème « Végét’eaux, pour une ville durable ».
Les actes du congrès
L’association vient de publier un document dans lequel elle rassemble les interventions qui ont émaillé ce rendez-vous qui avait rassemblé autour de 250 gestionnaires d’espaces publics.
Dans son éditorial, la présidente de l’association, Anne Marchand, explique comment les usages des espaces verts ont changé, comment on est passé en quelques décennies d’un objectif de rendre la ville propre et belle à celui de concevoir des infrastructures vertes.
La Roche-sur-Yon a adopté la gestion différenciée dès 1995 (date du premier colloque sur le sujet à Strasbourg (67) alors qu’il n’était qu’un discours d’initiés). Elle a stoppé l’usage des phytos dix ans avant les lois Labbé. Avec le titre de Capitale française de la biodiversité, elle trône au sommet de la hiérarchie du fleurissement dans l'Hexagone. Elle a plutôt anticipé le mouvement, poussée par un dynamisme démographique particulièrement fort.
Les actes du congrès vendéen reprennent donc toutes ces présentations de manière synthétique (sur 82 pages tout de même !) et claire pour faire profiter au plus grand nombre des échanges et débats qui ont pu avoir lieu pendant les trois jours.
Inventer une ville et les métiers qui vont avec
Des exemples aussi divers que ceux des villes de Marseille (13) ou Nantes (44), ainsi qu’un voyage en France proposé par Gilles Lecuir, animateur du concours Capitale française de la biodiversité, permettent de montrer comment le végétal permet un meilleur confort urbain, comment il participe à maintenir plus de biodiversité en ville.
Une session du congrès a été consacrée aux évolutions du métier de gestionnaire d’espace de nature urbain avec des interventions sur le passage de jardinier à encadrant, sur la reconnaissance et la gestion de la flore locale, l’organisation du service face au changement climatique…
Des solutions fondées sur la nature sont présentées, avec en particulier les opérations de désimperméabilisation, devenues courantes dans les villes, quelle que soit leur taille.
Grand témoin de ce rendez-vous, Sylvain Grisot, diplômé de Science Po, détenteur d’un master d’urbanisme et fondateur d’une agence de conseil en transformation de la ville, dixit.net, a expliqué comment il allait falloir inventer des systèmes plus sobres en espaces et ressources, générant moins de déchets et d’émissions de carbone : « plus qu’un changement de pratique, un changement de finalité » !
Le tout est ponctué des habituels comptes rendus des actions régionales d’Hortis, d’une bibliographie des ouvrages récemment publiés… Du beau travail de la part de l’association qui méritait d’être mise en valeur !