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CONJONCTURE Unep : des entreprises résilientes et des perspectives (1re partie)

Le salon Paysalia, coorganisé par l'Unep, se tiendra du 2 au 4 décembre 2025. Ici, son stand en 2023.

Le baromètre économique du secteur du paysage indique que la croissance s’est poursuivie au second semestre 2024, malgré une conjoncture incertaine. Dans ce contexte, l’Union nationale des entreprises du paysage présente sa vision de la filière.

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Le baromètre Unep-Valhor-Agrica portant sur les performances économiques de la branche paysage au deuxième semestre 2024(1), publié en mars 2025, confirme la stabilité du secteur malgré des crises à répétition (approvisionnements et prix des matières premières, inflation, crise de la construction).

L’année dernière, le contexte politique instable en France ainsi que la météo fortement pluvieuse dans une grande partie de notre Hexagone ont pu créer de nouvelles turbulences dans l’activité des entreprises, mais cela n’a pas empêché leur chiffre d’affaires global de croître de 3,5 % par rapport au second semestre 2023 (+ 2,5 % sur l’année entière vs 2023).
> Lire égalment la 2e partie : "Unep : Besoin de recruter et de visibilité"

Toutes les branches d’activité sont en croissance :
- + 4 % pour le marché des particuliers;
- + 3,5 % pour les marchés publics ;
- + 3 % pour le marché des professionnels privés (entreprises, syndics, bailleurs…).

L’activité d’entretien est en hausse de 5,5 %, devant l’activité de création qui affiche une augmentation de 2,5 %.

Les professionnels anticipent toutefois un ralentissement en 2025 (prévision de + 0,5 %), avec une contraction des carnets de commandes sur les marchés publics ou des particuliers.

Une appétence pour le verdissement

L’optimisme reste toutefois de mise. « Malgré les problématiques budgétaires des collectivités et du secteur de la promotion immobilière, et le climat social et politique qui incite les particuliers à épargner plus qu’à investir, l’appétence pour les espaces végétalisés reste très forte », pointe Nicolas Leroy, président de la commission économique. « Il y a une véritable prise de conscience de l’intérêt environnemental et social de verdir les villes », constate l’élu, qui ajoute : « Les enveloppes budgétaires des collectivités se contractent, mais la proportion des moyens fléchés vers l’aménagement d’espaces de nature en ville augmente de façon régulière. »

Nicolas Leroy pointe également la perspective des élections municipales en 2026. L’Unep communiquera activement aux élus à travers son Observatoire des villes vertes, créé avec l’association Hortis, notamment sur le rôle important de la végétalisation du bâti (murs et toits) face au changement climatique (lutte contre les îlots de chaleur).

Davantage de surfaces à végétaliser

Autre point important, « la loi européenne sur la restauration de la nature, adoptée le 17 juin 2024, devrait contribuer à développer l’activité de notre secteur », indique Pierre Darmet, directeur des relations institutionnelles à l’Unep. Comportant des volets sur la renaturation et la végétalisation, cette loi vise, en effet, à restaurer 20 % des espaces naturels dégradés (terrestres et maritimes) à l’horizon 2030, sollicitant notamment le savoir-faire des entreprises en génie écologique.
« À cette date, il sera également interdit de créer un solde négatif d’espaces verts dans les villes. Il faudra même augmenter leur surface », ajoute-t-il.

Les acteurs privés, qui possèdent de 70 à 80 % des surfaces foncières en ville, jouent également un rôle essentiel et complémentaire au côté des acteurs publics. « Au niveau des promoteurs et des copropriétés, auprès desquels nos contrats d’entretien des espaces verts avaient tendance à baisser, nos entreprises retrouvent de vraies opportunités aujourd’hui, car ces clients ont la volonté d’installer plus d’espaces de nature, d’îlots de fraîcheur et de biodiversité, des aménagements qui font appel à nos compétences », note sur ce point Laurent Bizot, le président de l’Unep.

Du côté des particuliers possédant un jardin, les préoccupations environnementales sont aussi de plus en plus fortes (voir notre encadré).

Des attentes pour la fourniture de végétaux

Évolution et tendance du chiffre d'affaires des entreprises du paysage - par semestres - entre 2021 et 2024. (© Source : Etude Xerfi Specific pour Valhor)

Dans ce contexte, Laurent Bizot souligne la volonté croissante des entreprises de se fournir en végétaux via l’achat local et les circuits courts, même si cette démarche n’est pas toujours aisée. « Nous ressentons des efforts importants effectués de la part des horticulteurs et des pépiniéristes locaux, notamment au travers de groupements comme le Conseil horticole d’Île-de-France par exemple, dont l’action soutenue par les acteurs publics, vise à promouvoir et à favoriser l’achat local, souligne-t-il. Malheureusement cela n’est pas toujours suffisant. Par un manque d’offre en végétaux et de réactivité pour répondre aux besoins de leurs chantiers, beaucoup de nos entreprises se tournent encore vers des pays comme l’Italie, la Belgique, l’Allemagne ou l’Espagne pour s’approvisionner. »

Paysalia en décembre

De gauche à droite : Laurent Bizot (président de l'Unep), Marie-Hélène Jouannet (première vice-présidente) et Nicolas Leroy (commission économique). (© Matériel et Paysage)

Parmi les projets annoncés figure le salon Paysalia, qui se tiendra à Eurexpo Lyon du 2 au 4 décembre 2025, et pour lequel l’Unep est coorganisateur (sur le même sujet : "Paysalia, une vraie montée en puissance"). Cette édition sera justement un point d’orgue pour l’Unep, qui élira à cette occasion un nouveau président, Laurent Bizot arrivant à la fin de son second mandat après avoir exercé sa fonction durant six ans.

Avec un nombre d’exposants (matériels, végétal, matériaux…) encore en forte croissance d’après l’Unep, le salon sera aussi un point d’étape important pour toute la filière verte !

> À suivre : les actions envers le recrutement et la formation.

(1)Étude Xerfi Specific pour Valhor, réalisée du 6 au 28 janvier 2025 auprès de 100 entreprises de 5 salariés et moins, 100 entreprises de 6 à 19 salariés, et 100 entreprises de plus de 20 salariés.

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