C’était peut-être encore inespéré avant la déroutante période associée à la pandémie de Covid-19, mais la situation s’inverse, dans le bon sens, en faveur de la fleur coupée en particulier et, plus globalement, pour les plantes vertes produites en France par des entreprises telles qu’Haberschill. Portant de plus en plus les mentions « fleurs locales », « écoresponsable », « éthique », les concepts d’achats responsables, d’impact écologique, « Slow flower » et « bio » pour étendards.
Reste un sujet récurrent avant chaque Saint-Valentin : certains médias mettent les fleurs à l’index. Cette année encore, un dossier de l’UFC-Que choisir ? interpelle sur les résidus de pesticides. De plus, le procès engagé par une salariée fleuriste cet hiver a incité le gouvernement et l’interprofession à lancer des enquêtes, les structures professionnelles à prendre la parole pour rappeler tous leurs engagements en faveur de productions autant que possible toujours plus vertueuses.
Les mentalités, les préoccupations évoluent, allant jusqu’à reconsidérer le principe d’importer par voie aérienne des fleurs produites en Afrique ou en Amérique centrale, ou plus généralement en provenance du monde entier.
Parallèlement, pour reconquérir une place honorable, diverses initiatives s’organisent.
Une journée nationale complète a été consacrée à la relance de la filière de la fleur coupée durant le dernier Salon du végétal à Angers, en septembre 2024 ! Avec des conférences, des témoignages et une visite d’exposants actifs dans ce domaine*.
Le Collectif de la fleur française et les valeurs mises en avant dans les nouvelles fermes florales entraînent une vraie dynamique. On y trouve de jeunes exploitations dont les responsables, certains en totale reconversion professionnelle, apportent un sang nouveau et choisissent délibérément l’horticulture.
Certains même, à l’instar de Tiphaine Turluche, commencent par la vente pour, ensuite, s’ouvrir à la production ! Des grossistes comme Agora group donnent de la visibilité aux producteurs locaux engagés dans le local ou, au moins, au made in France. Des formations se mettent en place pour accompagner les volontaires. Autant de démarches qui auraient été quasi inenvisageables il y a une dizaine d’années.
La volonté commence à payer
Du côté du commerce horticole, quelques jours avant la Saint-Valentin, l’interprofession Valhor a invité le 5 février des médias généralistes et professionnels à découvrir le marché au cadran d’Hyères (83). L’occasion de constater que, dans le bassin varois, techniciens, producteurs, grossistes et acheteurs se passionnent et se mobilisent afin d’identifier et de valoriser les fleurs locales et françaises.
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Tous ces signes, localement et nationalement, prouvent que la volonté commence à payer, mais qu’il reste encore du chemin pour que le seuil de 12 % en 2022 et 14 % en 2023 du chiffre d’affaires généré par la vente de végétaux français (comprenant les fleurs) soit largement dépassé.
A découvrir dans ce dossier :
. "Changer le monde des fleurs, une tige à la fois", LH 1143, pages 30 et 31, par Claire Nioncel, avec des exemples de formations pour participer aux changements de pratiques, et l'évocation d'Agora Group qui joue le jeu des floriculteurs ;
. "Var : des acteurs engagés dans la fleur française", LH 1143, pages 32 à 34, par Claude Thiery, avec les exemples de Philippe Brutinel qui a totalement réorienté ses productions, ainsi que Ludovic et Audrey Morel, qui eux-aussi se reconvertissent et se diversifient, et enfin un changement dans les mentalités et les pratiques concernant les produits phyto ;
. "Vente au cadran : transparence et rapidité", LH 1143, page 34, par Claude Thiery.
*Voir « Fleurs coupées, sous le signe de la mobilisation », dans Le Lien horticole n° 1141 de décembre 2024.