Nouveaux enjeux Douze impulsions pour les formations professionnelles
En agriculture – horticulture et paysage compris –, les formations s’élaborent au niveau national. Dans le plan EAP3 en cours de construction, les acteurs ont déterminé de grands enjeux pour former aux productions plus respectueuses et à la citoyenneté ainsi que recruter des collaborateurs informés et motivés...
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Les formations agricoles découlent de plans décidés par le ministère (DGER, Direction générale de l'enseignement et de la recherche), en concertation avec des représentants des filières professionnelles. Sous l’appellation « Enseigner à produire autrement – EPA », la suite de ce plan est en cours de construction (plan EPA3).
L’organisation des enseignements agricoles, des référentiels du bac pro au master, intègre notamment l’approche interdisciplinaire de l’analyse ESR des systèmes de production, un process en trois niveaux « Efficacité-Substitution-Reconception ». Cette grille d’analyse a été élaborée pour soutenir des étapes de transition agroécologique (TAE). Elle est utilisée plus généralement pour analyser le degré de changement d’un système. Il s’agit de mesurer et d’éclairer des choix et décisions. Dans quel sens pour l'enseignement agricole ? Concrètement, en inversant le « tout-productivité intensive » vers des pratiques plus « vertueuses » et viables... Les exploitations horticoles, celles des écoles comprises, devront porter plus qu’à présent la réduction des intrants, réfléchir à augmenter le potentiel du cycle de vie d’un produit pour ménager l’eau et réduire le temps de travail, augmenter la qualité, miser sur la protection des ressources naturelles qui sont un bien commun, privilégier un point de vente groupé… Un séminaire « Agricultures permacoles : quelles productions horticoles et paysagères en transition ? », le 10 octobre 2023 à Lomme (59), a montré la voie. Autre exemple : au lycée Angers-Le Fresne (49), Éric Duclaud, responsable de l’exploitation du lycée horticole récemment retraité, succédé par Julien Devienne, a identifié des variétés de fraises et de tomates capables de résister à des températures basses, donc économes en énergie, tout en gardant une productivité indispensable. En pépinière, l'établissement a aussi travaillé sur l’amortissement des coûts du label Végétal local, plants issus de semis ou de jeunes plants et cultivés sans tourbe.
Préparer des chefs d’entreprise et des citoyens
Dans le plan EPA2, les élèves sont mis en situation d’observation (en bac pro) et en capacité d’être force de proposition (en BTS).
Avec l’échéance 2029, dans l’EPA3 en projet, ils devront aussi bien savoir où trouver les ressources utiles qu’identifier les acteurs et les experts de leur secteur, afin de plus et mieux travailler en collectif, notamment pour des collaborations potentielles pertinentes. Il s’agira aussi de les préparer à être de vrais chefs et responsables d’entreprises. Le ministère de l’Agriculture a donné une douzaine de priorités autour de grands enjeux (voir encadré). Il s’agit surtout de former de futurs bons gestionnaires capables de naviguer dans les contraintes économiques, géopolitiques et réglementaires. Et de les guider pour devenir des citoyens vertueux (par rapport aux phytos et aux pratiques bas carbone, entre autres), et susceptibles de prendre des décisions éclairées.
Les enseignants, constitués en un collectif d’une dizaine de réseaux nationaux « Réso’Them », accompagnent les exploitations des écoles vers les innovations techniques en soutien à la pédagogie de terrain... (voir ici).
La pédagogie évolue elle aussi, sur la forme et sur le fond. Dans la réforme des référentiels agricoles figure l’option EIE (enseignement à l’initiative des enseignants). Il s’agit d’une liberté d’autonomie plus grande pour coconstruire un projet, applicable à des projets en horticulture.
Élaborer son parcours professionnel dès la terminale pro
Avec la réduction drastique des enfants d’horticulteurs dans les inscriptions aux formations horticoles, reste à faire (re)connaître toujours mieux, dès les collèges et les lycées d’enseignement général et auprès des parents et des services d’orientation, comment l’enseignement agricole peut attirer et préparer le renouvellement des générations.
Une opération pilote est testée pour un EIE « Parcours professionnel ». Cette action pédagogique veut favoriser la découverte des formations et métiers, pour que les élèves de terminale pro puissent se projeter dans leur avenir et construire leur propre parcours d’orientation en conformité avec le terrain. Ils ont trop souvent de fausses représentations des métiers. Au contact de professionnels, des séances hebdomadaires de deux heures leur permettront d’envisager la poursuite d’études, ou des perspectives d’évolution et de réussite future. La démarche est encore à optimiser.
Toutes ces évolutions visent à attirer de potentiels responsables et collaborateurs, motivés et innovants.
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