FORMATION L’École supérieure de jardin va former des maîtres jardiniers

À l’occasion de la manifestation Jardins, jardin, à la Villa Windsor, à Paris le 20 mai dernier, l’annonce de la création de l’École supérieure de jardin a été officialisée. « Nous lançons aujourd'hui cette École supérieure de jardin, une initiative unique en France, mais qui s'inscrit dans une très longue histoire », commence Alexandra Bonnet, directrice de l'École nationale supérieure de paysage (ENSP) installée à Versailles (78), et qui porte justement la création de cet établissement.

À ses côtés, pour soutenir cette ambition : Alain Baraton, jardinier en chef du Domaine national de Trianon et du Grand Parc de Versailles en tant que préfigurateur et parrain de cette formation. Il est également fidèle à la conviction que « le jardinier est le plus noble métier du monde ! ».
Installée dans l'enceinte du Potager du Roi, à Versailles – haut lieu de formation des jardiniers royaux sous Louis XIV – l'école accueillera ses premiers étudiants en septembre 2025… une vingtaine pour cette première promotion. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 6 juin prochain.

Replacer le jardin au cœur des enjeux de société

Un second site ouvrira simultanément à Marseille (13), au sein de l'Institut méditerranéen de la ville et des territoires (IMVT).

L'objectif affiché est double :
- replacer le jardinier au cœur des grands enjeux contemporains : environnementaux, patrimoniaux et sociétaux ;
- répondre à un déficit de formations qualifiantes.

« Notre mission est vraiment d’incarner cette fierté et cette ambition commune pour les métiers du jardin », insiste Alexandra Bonnet.

« Il s'agit de faire émerger des filières d'excellence et d'assumer la fierté d'être des gens de jardins », résume Alain Baraton, conforté dans ces ambitions par Jean Mus, créateur et passionné de jardins venu témoigner de la noblesse du métier. 

Si, en France, plus de 220 000 professionnels œuvrent dans les métiers du paysage, les employeurs – entreprises spécialisées, collectivités, grands domaines privés – peinent toujours à recruter des profils formés aux nouvelles attentes du secteur.

« Les métiers sont en pleine mutation compte tenu des défis liés à la transition écologique et au développement de la nature en ville […]. Il y a donc bien un réel enjeu à former des jardiniers de tous niveaux et à permettre une poursuite de formation au-delà du brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) de maître jardinier et d’assurer celle de gestionnaires de grands domaines », insiste la directrice du campus.

Jardinier « cinq branches »

Le maître jardinier, qui correspond à un diplôme de niveau L3, est un « jardinier cinq branches » capable de travailler dans les domaines du maraîchage, de la pépinière, de l’arboriculture fruitière ou ornementale, de la floriculture.

Il doit également être capable de gérer des parcs et jardins de grandes dimensions ou à forte valeur patrimoniale en détenant des compétences dans la connaissance des végétaux, l’histoire et la conception des jardins, le pilotage de projets et l’encadrement d’équipe.

Le projet est soutenu par un mécène-bâtisseur, la fondation Diptyque, qui veut contribuer à « protéger et préserver le patrimoine végétal et encourager la reconnexion avec la nature », exprime Laurence Semichon, présidente de la fondation créée par la célèbre maison de parfum.