Formation : un retard à combler chez les femmes
L'égalité des sexes en matière d'accès à la formation continue devient cause nationale et priorité du plan d'action 2011-2012 de Vivea. Résultats de l'étude-action réalisée par ce fonds.
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Vivea (Fonds de formation des entrepreneurs du vivant, exploitants agricoles et dirigeants non salariés) s'est fixé un objectif : que l'accès à la formation des femmes en exploitation agricole atteigne 11 % en 2011, soit une progression de 2,4 % par rapport à 2009. Ce taux, prévu dans la convention signée avec le Fond social européen (FSE), vise les femmes chefs d'entreprise et conjointes collaboratrices. Une mission nationale a été mise en place en 2010. Au-delà d'un travail d'intégration en interne, Vivea a pris le parti de sensibiliser tous les acteurs de la formation continue à la culture « genre féminin », c'est-à-dire comprendre et prendre en compte la place et l'impact des rôles entre hommes et femmes dans une entreprise, et leur égalité des chances d'accès à la formation.
Nouvelles modalités d'accès
Une étude-action a mobilisé quatre chantiers complémentaires : un travail bibliographique, une étude de statistiques, des enquêtes auprès d'agricultrices en Poitou-Charentes, Basse-Normandie, Paca, et un travail participatif avec des partenaires qui a permis de formuler des préconisations et de construire des pistes d'action.
La difficulté principale était de comprendre à la fois les caractéristiques des activités des agricultrices, donc les domaines de compétences dont elles ont besoin, et leur logique spécifique d'accès aux formations existantes.
Il en ressort que l'imbrication des temps (le travail, les tâches domestiques, la vie sociale, le temps pour soi) demande aux femmes un effort de réorganisation pour partir en formation. Elles se forment aux mêmes thèmes que les hommes : informatique et NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication), techniques de production, approche globale de l'entreprise et environnement. Seule la gestion des ressources humaines est davantage abordée par les agricultrices.
À la suite de cette étude, Vivea cherche à capitaliser les « pratiques remarquables » d'égalité hommes/femmes pour l'accès à la formation continue. En Paca, de nouvelles modalités pédagogiques sont recherchées. En Basse-Normandie, on constate aussi qu'il faut encourager à partir en formation et aider à dépasser des résistances psychologiques, culturelles et sociales, avec un rôle confirmé des groupements agricoles féminins.
L'élaboration des différents dispositifs et des modalités de formation va prendre en compte les besoins spécifiques des femmes. Cette approche bénéficiera également aux hommes et optimisera les performances de l'entreprise. Par ailleurs, la communication doit être adaptée et la situation des femmes doit être plus visible dans les statistiques.
Odile Maillard
Pour en savoir plus : bibliographie de l'étude-action sur www.vivea.fr, rubrique Espace documentaire, puis Thématiques et Autres.
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