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FORMATION Sival : les étudiants s'adressent aux professionnels

Les lauréats du concours d'innovations ont été interviewés par la Team Sival. Ici, les représentants de l'entreprise Invénio, porteuse d'une solution contre le fléau carpocapse des châtaigniers.PHOTO : SIVAL

Dans le cadre du Salon des productions végétales (*), les étudiants d'Agrocampus Ou est, de la faculté de sciences d'Angers (49), et de l'IUT de l'université Angers-Cholet ont été coachés pour apprendre à bien communiquer avec les divers interlocuteurs de la filière.

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Ces futurs ingénieurs, dont une promotion de 24 étudiants en grade Master 2, ont choisi les options Fruits, légumes, alimentation et marchés (FLAM), ou productions et technologies du végétal, ou horticulture, ou Gestion des entreprises et des administrations (GEA)...Pendant trois jours, du 17 au 19 janvier dernier, ils sont venus promouvoir les exposants et les lauréats de divers concours. Ils ont rendu compte de l'ambiance, annoncé puis commenté en direct plusieurs événements (une cinquantaine de conférences et forums, un jobdating...). Leurs moyens d'action : un journal quotidien, des posts sur le réseau Twitter (messages écrits condensés), des informations sur le site web, des vidéos et surtout des photos, publiées quasi instantanément. « Nous devions aller voir les exposants ou les intervenants. Il fallait comprendre tout de suite le sujet, rédiger, aller vite tout en étant efficaces et respecter les délais, confient plusieurs participants. Nous savons qu'il est important de comprendre comment fonctionnent la presse et les réseaux sociaux afin de pouvoir communiquer, plus tard, avec les médias et les professionnels. »

« Tous les ans, la promotion des Master 2 vient écrire tout le quotidien du Sival, durant les trois jours », explique Soizick Héloury, rédactrice à L'Anjou Agricole (du Groupe Réussir). Cette dernière donne de son temps depuis plus de 10 ans pour aider les générations successives d'étudiants à réaliser un journal « print » (papier) comme le feraient de vrais journalistes. « Nous travaillons en temps réel, avec conférence de rédaction, enquêtes sur place et rédaction, chaque jour, jusqu'à 18 h. Cette immersion dans un événement professionnel enrichira leur connaissance des filières. Ils seront ensuite plus à l'aise sur leurs sujets d'étude et découvrent les organismes professionnels et leurs rôles respectifs », souligne la journaliste.

Coachés par une journaliste, une enseignante et une consultante

Pascale Guillermin, enseignante en écophysiologie des productions fruitières à Agrocampus Ouest, apporte son concours quasiment depuis le début : « Avec Alain Mével, d'Agrocampus Ouest, et Jean-Luc Gaignard, de l'association Terre des sciences, nous avons estimé intéressant de proposer une nouvelle activité pédagogique pour renforcer les relations avec les professionnels. Les étudiants ne deviendront a priori pas journalistes, mais ils travaillent beaucoup l'oral et cette expérience leur fait découvrir une nouvelle forme rédactionnelle. C'est un des projets de l'année : ils sont obligés d'y participer mais ne seront pas notés. Nous commençons à le préparer dès octobre, notamment avec Morgane Saglio, en charge du concours Innovation au Sival. Nous avons un bon taux de satisfaction, et cela renforce l'ambiance au sein de la promotion. Dans ce cadre moins scolaire, certains étudiants se révèlent et se découvrent d'autres compétences. »

Marianne Sinquin participe pour la première fois à la Team Sival, avec 3 autres étudiantes d'Agrocampus et 6 étudiants de l'IUT GEA d'Angers : « Nous nous répartissons en équipes selon nos centres d'intérêt. Habituellement et à titre personnel, je communique sur Facebook pour une association. Ici, j'ai découvert Twitter. J'ai appris comment référencer au mieux nos contributions, comment utiliser les symboles # (par exemple #Sival17) et @ (@Sival_Angers ) pour une diffusion optimale... Ici, c'est pratique, c'est concret. Quand arrivent des tweets et des photos, il faut choisir, parfois modérer. C'est Valérie Lebourgeois, consultante indépendante (société CommUnique.net), et Community Manager pour le Sival, notre coach. Nos posts sont mis en ligne aussitôt, affichés sur de grands écrans (plus de 782 tweets originaux au total), et visibles sur les réseaux sociaux sur Internet. Nous réalisons également des Storify [par exemple http://tinyurl.com/gtnrjcp ou https ://storify.com/quotidiensival/2e-jour-au-sival-2017-sival17 ou encore https://storify.com/SIVAL_ANGERS] qui permettent de rassembler et de résumer des publications, par journée, et aussi par thèmes les plus marquants, par exemple sur les innovations à impact positif pour l'environnement et le développement durable... Nous surveillons et parfois nous relayons des commentaires externes dont beaucoup viennent directement des exposants eux-mêmes [612 contributeurs pour un total de 2 057 tweets et retweets]. Les "retweets" et les "j'aime" sont pour nous des repères de satisfaction des professionnels qui suivent en direct le Salon. Au final, grâce à cette expérience et aux conseils reçus, découvrir les différentes façons pertinentes d'utiliser les réseaux sociaux pour la communication professionnelle pourra m'être utile dans mon futur métier ».

Des acteurs de la filière très divers

Valérie Lebourgeois confirme le lien important qui se crée ainsi entre les organisateurs et les exposants : « Nous valorisons tout ce qui se passe durant cet événement. Nous nous efforçons de faire du qualitatif. Il faut quelque fois modérer ce qui est publié sur les écrans, pour que chacun (et pas seulement les plus bavards !) bénéficie de visibilité. » La consultante met également en avant le côté humain et convivial : « Une équipe de la Team Sival va à la rencontre des lauréats du concours Sival Innovation. Elle les interviewe et les prend en photos. C'est une rencontre bon enfant, et l'occasion de mettre en valeur les personnes primées. Sur certains stands (comme celui qui présentait un vélo réalisant des smoothies à partir de fruits et légumes) et pendant lhttp://twapero.com/twaperosival3via #twaperosival et sur http://twapero.com/twaperosival3 ) en fin de salon, les moments sont encore plus ludiques. »

Ces apprentis reporters ont ainsi eu l'occasion d'aller au-devant des responsables de nos filières. Ainsi, Sébastien Martins assure que « c'était une très bonne expérience. Elle m'a permis tout d'abord de voir les coulisses d'un salon professionnel, et de discuter plus facilement avec les personnes présentes. J'ai acquis de l'aisance lors des entretiens et une plus grande facilité à poser les bonnes questions. J'en retiens aussi la diversité des acteurs de la filière, ainsi que la difficulté de bien construire un article, encore plus quand il s'agit d'un quotidien lu par des professionnels. » Plus habitués aux approches, aux raisonnements et aux analyses techniques et scientifiques, ils se sont confrontés, dans cette expérience au Sival, aux moyens, au vocabulaire et aux métiers de la communication avec lesquels ils auront besoin de travailler au fil de leur carrière. C'est une compétence stratégique à acquérir pour les futurs acteurs de l'horticulture et du maraîchage. On sait combien elle manque pour mieux valoriser ses atouts et se faire connaître auprès des divers acteurs et de la clientèle. « C'est important pour tous ceux d'entre-nous qui espèrent se spécialiser dans la communication et le marketing », assure un participant, confirmé par deux de ses acolytes. « C'est utile pour savoir mieux communiquer dans ma future exploitation en arboriculture. Je vais pouvoir proposer les réseaux sociaux au sein de mon site d'apprentissage, qui est pourtant un organisme professionnel, mais qui n'est présent ni sur Facebook ni sur Twitter », souligne le premier. « Nous avons eu un très bon accueil sur les stands des exposants. C'était important d'aller les voir, de mettre en avant ces filières, encore plus durant ces périodes où certaines rencontrent des difficultés. Avec Facebook et Twitter, à notre manière, nous leur donnons plus de visibilité et une image d'entreprises connectées... », poursuit le second. Sébastien Martins confirme et conclut : « Cette expérience me permet notamment, aujourd'hui, durant mon stage de fin d'étude, de pouvoir rédiger plus facilement les articles que je dois publier dans le nouveau site Internet d'Agropolis pour lequel je travaille. »

Odile Maillard

(*) Arboriculture, maraîchage, viticulture, plantes à parfums et aromatiques, semences, horticulture...

Tels de véritables journalistes, les élèves en Master 2 à Agrocampus Ouest se sont réunis en conférence de rédaction avant d'aller au coeur des stands à la rencontre des exposants, et de relayer, lors des conférences, tous les événements du Sival, à Angers (49).

PHOTO : ODILE MAILLARD

En médaillon, la coach et community manager Valérie Lebourgeois.

PHOTO : ODILE MAILLARD

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