À la rentrée, il est encore temps de trouver un apprenti
Accueillir et intégrer un apprenti dans l'entreprise, cela ne s'improvise pas. Dans le Nord - Pas-de-Calais, la chambre d'agriculture s'implique pour mettre à disposition toutes les informations et occasions de parler de ce mode d'embauche gagnant-gagnant pour chacune des parties.
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La formule de l'apprentissage présente tous les atouts nécessaires à une entrée dans la vie active ou un métier précis, avec une qualification à l'appui. Elle permet d'intégrer les jeunes en douceur. Elle est basée sur le principe d'une alternance qui associe une période de formation théorique en centre de formation d'apprentis (CFA) et une formation pratique en entreprise. De plus en plus appréciée, cette pratique permet de transmettre les savoir-faires en bénéficiant d'une aide sur l'exploitation ; il permet ainsi aux jeunes d'acquérir simultanément des connaissances et de l'expérience. À l'issue de sa formation, l'apprenti obtient une qualification professionnelle reconnue. Le contrat d'apprentissage lui donne le statut de salarié en contrat à durée déterminée (CDD). Mais comment s'y prendre et quelles aides est-il possible d'obtenir ? Du point de vue administratif et formel, différentes conditions doivent être respectées par les divers interlocuteurs pour réussir une démarche vers un contrat d'apprentissage.
Côté employeur
LES DÉMARCHES
L'exploitation agricole doit être déclarée sous un numéro SIREN-T actif. Ce numéro est vérifiable sur le site internet www.sirene.fr (service de l'Institut national de la statistique et des études économiques) en rubrique « obtenir un avis de situation SIRENE ». Il convient de s'assurer que l'adresse est toujours exacte. « Dans le cas contraire, contactez le service Centre de formalité des entreprises (CFE) de votre chambre d'agriculture qui pourra indiquer la marche à suivre. Chaque chambre peut renseigner tout employeur relevant de la MSA et situé dans sa région. Un apprenti est un salarié : il faut respecter la réglementation liée au droit du travail et prêter attention à la formation du jeune dans l'entreprise et au CFA. » Plus qu'un apport de main-d'oeuvre moins onéreuse et des démarches administratives parfois rébarbatives, il faut penser l'accueil d'un(e) apprenti(e) comme une valorisation de son métier et de son entreprise. « Devenir maître d'apprentissage peut également permettre de transmettre de petites entreprises ou d'en développer de plus grandes. C'est un travail de longue haleine », assure Sébastien Reynier, président de l'Association départementale emploi formation en agriculture (Adefa) de la Dordogne.
Côté maître d'apprentissage
LES CONDITIONS
Le maître d'apprentissage doit être soit le chef d'entreprise, soit un salarié, soit le conjoint collaborateur. C'est une personne déclarée auprès de la Mutualité sociale agricole (MSA) qui doit être majeure et offrir toutes les garanties de moralité. Il doit pouvoir justifier de sa qualification, à savoir 2 ans d'expérience professionnelle en rapport avec la qualification visée et un diplôme ou titre équivalent à celui préparé par l'apprenti, ou 3 ans d'expérience professionnelle en rapport avec la qualification visée, plus un avis de la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF - décret n°2011-1358 du 25 octobre 2011). Il ne peut suivre simultanément que deux apprentis maximum (éventuellement un apprenti redoublant en plus). Aucune dérogation n'est possible, même sur une courte période. Les demandes d'avis sont à retourner au Service régional de la formation et du développement (SRFD) au sein de la DRAAF. Exemple de formulaire sur http://tinyurl.com/ydd9zbxv. Le maître d'apprentissage doit accueillir puis intégrer le jeune : visite des locaux, présentation de l'équipe, explication du règlement intérieur, des horaires... Il doit former le jeune, d'où la nécessité de prendre connaissance du programme de la formation, d'établir un parcours de progression, et de transmettre son savoir. Ses missions comprennent également la communication avec le CFA, par le biais d'une relation de confiance à établir, du livret d'apprentissage, et une participation à des événements. Il doit par ailleurs évaluer (définir les critères et compétences d'évaluation), dresser des bilans avec l'apprenti et avec le CFA.
Côté candidat
LES ÂGES ET LA FORMATION
Généralement, le « jeune » doit être âgé de 15 ans minimum à 25 ans maximum (à la date de début du contrat). À noter : à la suite de l'article 77 de la loi Travail du 08/08/2016 et au décret 2016-1998 du 30 décembre 2016, la région Hauts-de-France s'est portée volontaire, à titre d'expérimentation, pour permettre l'accès à l'apprentissage jusqu'à l'âge de 30 ans (au lieu de 25 ans). Cette expérimentation est mise en place depuis 1er janvier 2017 et jusqu'au 31 décembre 2019. Le candidat doit s'engager à suivre une formation en CFA et à se présenter à l'examen pour lequel il se prépare. Si l'apprenti n'est âgé que de 15 ans, il doit justifier d'avoir effectué la classe de 3e pour pouvoir entrer en apprentissage. Pour les candidats ayant 15 ans en fin d'année civile (du mois de septembre à celui de décembre), il convient de se renseigner auprès du CFA.
Côté chambre d'agriculture
LES INTERLOCUTEURS DE PROXIMITÉ
Les régions font partie des acteurs essentiels dans le développement et la promotion de l'apprentissage. « Plus spécifiquement pour l'agriculture, vos conseillers "développeurs apprentissage en agriculture" vous conseilleront et vous fourniront le guide spécifique intitulé Prendre un apprenti, j'y pense!, dans lequel vous trouverez l'ensemble des informations utiles. Ainsi que le guide J'embauche un apprenti!, document qui rassemble toutes les informations réglementaires à connaître avant toute embauche », assurent Claire Dupire et Fabrice Cossart, conseillers d'apprentissage et développeurs secteur agricole à la chambre d'agriculture du Nord - Pas-de-Calais, à Lille (59), sur le site Internet http://tinyurl.com/y92xxhel. Avec leur équipe, ils rassemblent et mettent à jour les informations sur l'apprentissage.
Pour compléter cet accompagnement, ils ont créé plusieurs outils d'information, ainsi que des services et des aides spécifiques. Une vidéo a été réalisée (voir encadré). Claire Dupire et Fabrice Cossart interviennent, notamment auprès des écoles, comme au CFA horticole de Lomme (59), le 2 décembre dernier, à l'occasion d'une réunion de maîtres d'apprentissage, qui s'est tenue en parallèle d'un mini-salon de l'agroéquipement organisé par un groupe de BTSA « aménagements paysagers ».
Par ailleurs, une formation d'une journée, sur le thème « Signer un contrat d'apprentissage, pourquoi pas ? », permet de poser les principales démarches à suivre, les problématiques à anticiper, et de répondre aux questions que se posent les employeurs potentiels. Pour les organisateurs de cette thématique, il s'agit de bien ou mieux « appréhender les conditions d'accueil d'un apprenti sur son exploitation, de bien définir ses missions et de mettre en place un contrat d'apprentissage. Qu'ils soient agriculteurs ou paysagistes (contributeurs au fonds de formation Vivea ou non), les professionnels relevant de la MSA et potentiellement futurs maîtres d'apprentissage aborderont précisément, durant cette journée, la notion de transmission de leur savoir-faire au bénéfice d'un jeune, le contrat (explication du Cerfa, comment le remplir, le rédiger), le rôle et les obligations de chacun (tant le maître d'apprentissage que le jeune et le CFA), le rôle du service d'enregistrement de la chambre d'agriculture, les aides à l'apprentissage... Une visite d'entreprise, totalement gratuite, est également possible et financée par l'Europe et la région. »
Emmanuelle Cordier, responsable du service CFE - Apprentissage à la chambre d'agriculture du Nord - Pas-de-Calais, insiste sur les points suivants : « Les métiers de notre secteur concernent les apprentis comme les apprenties : il y a véritablement de la place pour tous. Après une formation agricole, le jeune est recherché par de multiples employeurs en quête de salariés agricoles compétents... L'apprentissage permet de débuter par une formation de niveau 5, puis d'évoluer vers du niveau 3 ou 2, et même 1, à savoir celui d'ingénieur. Toutes les chances sont alors données, même pour les jeunes sortis du système scolaire et en situation d'échec du moment qu'ils sont motivés et qu'ils sont informés de la réalité des métiers, loin des clichés négatifs parfois véhiculés, notamment par certains médias... »
Odile Maillard
Les régions font partie des acteurs essentiels dans le développement et la promotion de l'apprentissage, comme le Nord - Pas-de-Calais qui n'hésite pas à mettre en avant cette pratique de formation sur son site Internet et ses vidéos, ou comme ici le Grand-Est qui a mis en place des publicités dans les gares SNCF locales.
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