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PARCOURS Elle anime son point de vente et cultive la relation client

« La clientèle urbaine de centre-ville vient avec des photos, des pages découpées des magazines et veut la même plante verte design et, dernière tendance, le terrarium garni », affirme Stéphanie Ouedraogo, responsable du marché aux fleurs chez Botanic à Suresnes.

Au sein de Botanic, à Suresnes (92), Stéphanie Ouedraogo aime faire partager sa passion du végétal et s'occuper des jardiniers urbains...

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À la jardinerie Botanic de Suresnes, le rayon plantes d'intérieur ressemble à sa responsable : accueillant, généreux, dynamique et débordant d'idées de décoration. La proximité que Stéphanie Ouedraogo entretient avec les clients répond probablement à une de ses aspirations d'adolescente, quand elle se destinait au secteur social. Après une classe de première en sciences médico-sociales, la jeune fille prend conscience qu'elle n'est pas prête à gérer la souffrance humaine. Son oncle pense qu'elle est faite pour les métiers du végétal et lui propose un stage aux espaces verts de la ville de Paris. C'est le déclic ! Elle passe un BEP « travaux paysagers » au lycée horticole de Montreuil (93) puis, en 2002, elle obtient son bac pro au lycée de Saint-Germain-en-Laye (78), en alternance dans une entreprise de paysage. Elle y perfectionne ses connaissances en entretien de jardins mais préfère s'orienter vers le commerce : « Je ne me voyais pas travailler tout le temps dehors », sourit-elle.

Ça tombe bien ! En 2005, la jardinerie Botanic de Francheville (69), sa ville natale, recrute. Elle y est engagée en tant que saisonnière pour le marché aux fleurs puis comme vendeuse en serre chaude avant de demander sa mutation en région parisienne, à Suresnes. Trois ans plus tard, elle devient responsable du marché aux fleurs et de la serre chaude. Face au fort développement du chiffre d'affaires des plantes d'intérieur, depuis 2014, elle se consacre uniquement à ce rayon et encadre une vendeuse. Aujourd'hui, ce secteur représente environ 7 % du chiffre d'affaires du magasin. La dernière saison a été exceptionnelle. Et ce n'est pas fini, le secteur de la jardinerie étant en pleine évolution. Désormais, elle conseille une clientèle urbaine de centre-ville, au pouvoir d'achat confortable, composée majoritairement de cadres trentenaires avec des enfants en bas âge. Ils sont très influencés par la presse magazine grand public et les réseaux sociaux : « Ils viennent avec des photos, des pages découpées dans des magazines et veulent les plantes design identiques à celles qui figurent dans les publications, comme les terrariums garnis », affirme la responsable.

Des ateliers pratiques dédiés aux terrariums

Au printemps 2016, l'enseigne a lancé son nouveau modèle de magasin urbain à Rueil-Malmaison (92), avec pour objectif une mise en conformité de tous les points de vente à l'horizon 2018. Celui de Suresnes adapte donc, depuis février dernier, ses 2 800 m² au concept actuel, notamment en regroupant l'univers décoration d'intérieur avec la serre chaude, dans 314 m². Un bon moyen d'accroître les achats d'impulsion : « Cela amène du renouveau, dynamise la jardinerie et répond à la demande des clients, toujours en quête de nouvelles idées », se réjouit Stéphanie Ouedraogo. Les réticences des débuts sont aujourd'hui balayées tant il est facile d'installer des plantes un peu partout dans la boutique. L'univers est plaisant et l'arrosage demande juste un peu plus de précautions.

En cette rentrée, le mélange des univers est au programme. Pour assurer la cohérence entre les magasins, le siège de Botanic fournit un catalogue de photos d'ambiances sur trois thèmes : campagne, épuré et charme. Les deux premiers seront déclinés à Suresnes avec la nouvelle collection de décoration intérieure. Stéphanie Ouedraogo va refaire les têtes de gondoles avec des plantes aux couleurs assorties, soigneusement sélectionnées pour plaire aux clients. Car ici, ce sont surtout les plantes vertes, les Tillandsia et les terrariums qui ont le vent en poupe. Les plantes prêtes à poser de la collection « plantes faciles » et les broméliacées se vendent bien, alors que « les plantes fleuries classiques sont moins tendance parce qu'elles sont absentes des magazines », constate la responsable.

Heureusement, grâce aux relations de confiance qu'elle entretient avec la direction, Stéphanie Ouedraogo a toute liberté pour gérer son rayon et s'attache à augmenter aussi bien les volumes que le panier moyen. Les ateliers pratiques dédiés terrariums, organisés à son initiative, y ont contribué tout comme le travail quotidien. Ainsi, chaque lundi, elle adapte ses commandes, dans le respect du référencement, et prépare la semaine à venir selon les indicateurs du tableau de bord. Une attention particulière est portée à la gestion du stock prévisionnel et au bon entretien des plantes pour éviter la démarque. La priorité ? Donner aux clients l'envie d'acheter. Personne de terrain, cette passionnée de Philodendron aime l'arrivage des plantes du mercredi, « les déballer, c'est mon cadeau ! » s'amuse-t-elle, l'oeil pétillant. Avec sa collègue, elles réfléchissent aux meilleures mises en scènes et, chaque matin, son regard de professionnelle ne laisse aucune chance au moindre manque d'eau, à la plus petite feuille morte.

D'après Stéphanie Ouedraogo, savoir observer et apprendre, garder le meilleur des pratiques des autres magasins sont des qualités primordiales pour exercer ce métier et « il faut du dynamisme, de la passion, une grande capacité d'écoute et surtout être humain et simple. La nature est ce qu'il y a de plus simple au monde et les gens en ont de plus en plus besoin », sourit-elle.

Isabelle Cordier

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