Chef de projet, elle collabore avec de multiples acteurs
Laure Derail est chef de projet depuis deux ans : la Société nationale d'horticulture de France (SNHF), à Paris, lui a attribué quatre grandes missions liées à l'horticulture et au jardinage.
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Être chef de projet, c'est répondre à des objectifs définis et tout mettre en oeuvre pour les atteindre. Avant d'en arriver aux projets en horticulture et jardinage, Laure Derail a d'abord suivi une formation d'ingénieur en agrodéveloppement international, avec un diplôme obtenu en 2000 à l'Istom à Cergy-Pontoise (95). Cette formation lui a donné les bases pour gérer des programmes dans leur ensemble, des points de vue humain, technique et financier mais aussi organisationnel et en tenant les délais. Son envie était de mener des missions dans le secteur agricole en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Elle a, par exemple, participé à l'organisation de filières d'élevage périurbain au Burkina Faso pour le ministère des Affaires étrangères, ou encore géré des projets d'homologation et développement de produits phytosanitaires en Afrique de l'Ouest et centrale pour une entreprise.
« Ensuite, je me suis consacrée au marketing (mastère spécialisé “Innovation Alimentation” à l'ISEMA-Montpellier SupAgro), explique-t-elle. Ce complément de compétences marketing est devenu nécessaire car, autour d'un projet, il faut communiquer et gérer de nombreuses relations avec les divers partenaires. De plus, il faut maîtriser les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) : sites web, réseaux sociaux... Au cours de mes études, les stages ont toujours occupé une place importante, avec plus d'un an et demi d'expériences cumulées en France et à l'international. Quel que soit le poste occupé en centre de recherche, entreprise, ONG ou autre, j'ai toujours gardé un lien avec le vivant : animal ou végétal. »
Élaborer et mettre en oeuvre jusqu'au suivi financier
« En tant que chef de projet, je dois d'abord identifier les tenants et les contours de ma mission : élaborer le projet – le définir, avec quels partenaires, quels budget et cofinancements éventuels –, poursuit Laure Derail. Au quotidien, je dois mettre en oeuvre les actions, gérer les acteurs qui y participent, tenir les délais, assurer un suivi financier. Je dois faire valider les étapes et options par les partenaires et enfin justifier les rapports techniques et financiers. En résumé, c'est une activité vivante, dans laquelle on est responsable de ses actions, et en contact avec de multiples acteurs... »
Ainsi, à la SNHF, Laure Derail travaille à partir de conventions définies et actées avec plusieurs partenaires et financeurs : l'Onema (Office national de l'eau et des milieux aquatiques), les ministères de l'Agriculture et de l'Écologie, Val'hor, FranceAgrimer... « Pour la SNHF, j'ai en charge de gérer et développer quatre grands projets : un site Internet “Jardiner autrement”, une action d'épidémiosurveillance, une médiathèque horticole, et un service en ligne “HortiQuid”. »
Dans ses missions figure le projet de site Internet www.jardiner-autrement.fr, plate-forme nationale Écophyto d'information et d'échanges sur les bonnes pratiques. Depuis 2011, cet outil aide les jardiniers amateurs à réduire l'usage des pesticides au jardin. Un concours, des informations sur le biocontrôle des maladies et ravageurs, de nombreuses actualités nationales et régionales sont mises en ligne. « Je suis en lien avec un groupe de travail constitué d'une demi-douzaine de bénévoles qui apportent leurs compétences et connaissances techniques. Ce projet est en évolution permanente : le site s'enrichit de nouveaux contenus, des conférences sont organisées en régions, et 2013-2014 devrait voir un fort déploiement vers les réseaux sociaux, afin de sensibiliser toujours davantage les jardiniers à l'utilisation de méthodes alternatives », précise Laure Derail. Le projet d'épidémiosurveillance ou surveillance biologique du territoire (SBT), dans le domaine végétal, consiste notamment à suivre l'évolution des bioagresseurs sur l'environnement. Inscrit dans l'axe 5 du plan Écophyto, il incite – depuis 2011 – les jardiniers à entrer bénévolement dans le dispositif national pour surveiller les zones non agricoles « amateurs » ou « ZNA amateurs ». Un guide d'observation, de diagnostic et de suivi des bioagresseurs au jardin a été réalisé en 2012. « Contrairement aux zones agricoles, l'intégration des jardiniers aux réseaux d'épidémiosurveillance n'en est qu'à ses débuts : les réseaux de jardiniers observateurs sont encore à construire, avec des outils leur permettant de remplir cette nouvelle mission. Un projet pour 2013-2014 est à l'étude en ce sens », constate la jeune femme.
Une médiathèque horticole est en ligne sur le site Internet http ://jejardine.org/mediatheque.html. Il s'agit, notamment, de rendre accessibles des ouvrages anciens sur la « culture horticole ». « En 2012, la SNHF est devenue pôle associé de la Bibliothèque nationale de France. Ce partenariat lui permettra de poursuivre son programme de numérisation et de valorisation des fonds anciens, pour rendre la culture horticole accessible à tous sur le web », précise-t-elle.
Enfin, le projet « HortiQuid, le savoir au jardin » a été lancé officiellement depuis le Salon du végétal 2013 (*). Pour Laure Derail, « le service HortiQuid entre désormais dans sa phase de croisière, mais nécessite tout de même un suivi quotidien pour la modération des questions et des réponses. Comme pour tout projet, il s'inscrit dans un processus d'amélioration continue, qu'il convient de suivre ».
Odile Maillard
(*) Voir l'article « HortiQuid, opération de filière », le Lien horticole n° 834, du 13 mars 2013, page 5.
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