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Les étudiants du Campus de Pouillé créent une micro-entreprise

Seize élèves de BTS2 ont démarré la première micro-entreprise de production du Campus de Pouillé.PHOTO : CAMPUS DE POUILLÉ

Pour apprendre à être autonomes et à gérer concrètement les productions horticoles, les élèves de BTS2 du Campus de Pouillé, aux Ponts-de-Cé (49), se sont lancés dans le maraîchage...

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Souhaitant bénéficier de davantage d'autonomie, seize étudiants en deuxième année de BTS « production horticole » se sont impliqués dans une activité de maraîchage via une micro-entreprise dont ils sont responsables. Depuis septembre 2016, ils ont obtenu satisfaction : leur domaine réservé est installé sur une parcelle du jardin d'expérimentation (*), au sein de l'exploitation du lycée. Ils disposent d'un tunnel de 120 m2, équipé d'un système d'irrigation, d'outils... dont ils gèrent les cultures de A à Z, de septembre à juin. « Nous devons prévoir, choisir les types de légumes, les graines, les types de plants, les quantités, négocier les prix d'achat, gérer les stocks..., expliquent Sophianne Pieulhet, Florent Ciampi, Antoine Baudron, Alexis Leroux, rencontrés durant le salon professionnel Sival, à Angers (49), où ils ont présenté, entre autres, leur initiative. « Nous nous organisons pour mettre en place les productions que nous avons choisies, nous occuper de l'entretien et assurer le suivi. Tout en travaillant avec des méthodes respectueuses de l'environnement. Nous sommes responsables jusqu'à la vente. En hiver, tout est vendu au sein du lycée aux étudiants et aux professeurs. Au printemps, nos récoltes sont commercialisées en direct avec les produits de l'exploitation du campus (fleurs, fruits, plantes de pépinière). »

Ce projet a permis de sensibiliser ces jeunes en formation à la gestion de production. « Les cultures, même menées à une petite échelle, entraînent une responsabilisation des étudiants qui doivent assumer concrètement la mise en place, la négociation des prix de vente, le calcul des marges et de la rentabilité, les choix à prendre comme dans une entreprise réelle », explique une de leurs professeurs, qui poursuit : « Ils sont 100 % autonomes. Il leur faut chercher un ou des fournisseurs, choisir les variétés sur catalogues. Les étudiants souhaitaient travailler en maraîchage, en vogue en ce moment : ils ont fait une visite au préalable au sein de la Ferme de Sainte-Marthe, à Brain-sur-l'Authion (49), où ils ont été reçus par Arnaud Darsonval, un des responsables. » Ils y ont découvert une palette végétale insolite, des espèces peu ordinaires. Du coup, tous les semis ont été réalisés avec des semences offertes par cette entreprise devenue leur partenaire pour cette année de production.

Les entrepreneurs en herbe doivent prendre en compte les intrants, les avances de trésorerie, tous les aspects comptables. Le plus compliqué, c'était d'envisager un compte en banque car leur démarche reste ponctuelle. La solution la plus adaptée a été d'enregistrer le produit des ventes dans les comptes du bureau des étudiants (BDE) - existant par ailleurs - qui garde leurs dépôts. L'excédent de trésorerie a été employé au financement d'un voyage d'étude de quatre jours qui a permis aux étudiants de découvrir d'autres horizons, entre autres l'aquaponie et l'apiculture...

L'aventure se poursuit

La promotion 2016-2017 a initié ce projet, conduit pour la première fois au sein du Campus. L'objectif vise à professionnaliser les cursus et à motiver les apprenants. Ils ne sont pas notés, l'expérience fait partie des démarches « en pédagogie de projet ». Le partenariat école et entreprise leur servira de repère professionnel. Pour la rentrée 2017, la démarche a été reconduite : le passage de relais de la micro-entreprise a eu lieu en juin. À leur tour, les BTS1 mettent en place leur production avec l'outil à disposition. Forts du bilan et du retour d'expérience, ils ont décidé d'une organisation interne différente : quatre groupes pour quatre productions afin d'atténuer la complexité de l'organisation du travail.

L'expérience a donc été riche d'enseignements. Pour Sophianne, « le bilan est très positif. Nous avons pu produire librement et selon nos envies. Les erreurs techniques sont dues à un manque de rigueur dans le suivi en raison des impératifs de préparation de notre examen. » Son collègue de classe, Antoine, ajoute : « La stratégie d'autogestion a ses limites car les intérêts individuels finissent par primer. » Pour Florent et Alexis, « la commercialisation n'a pas toujours été simple. Par exemple, la fixation des prix de vente, l'élaboration d'un bon de commande ont posé quelques soucis ». Néanmoins tous s'accordent sur la grande liberté de production qu'ils ont eue et l'intérêt technique qu'ils y ont trouvé.

Odile Maillard

(*) Les personnels de l'exploitation réalisent aussi des tests de conformité variétale sur des bulbes à fleurs, et des essais de légumes, tous pour la Ferme de Sainte-Marthe.

De gauche à droite : Florent Ciampi, Antoine Baudron, Alexis Leroux et Sophianne Pieulhet ont présenté leur initiative dans le cadre du Sival, à Angers (49).

PHOTO : ODILE MAILLARD

Les entrepreneurs en herbe ont obtenu un tunnel de 120 m2 pour lancer leur activité.

PHOTO : CAMPUS DE POUILLÉ

Les élèves ont choisi les productions maraîchères. La Ferme de Sainte-Marthe est leur fournisseur de semences.

PHOTO : CAMPUS DE POUILLÉ

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