Uni'T® s'offre un nouveau statut pour ses dix ans
La plate-forme de mutualisation Uni'T® signe son indépendance en adoptant la raison sociale SAS. Société par actions simplifiée, elle acquiert désormais un statut propre de gestionnaire et d'organisateur de flux d'expéditions horticoles.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Initiée en 2003 par le Bureau horticole régional (BHR) et des producteurs, Uni'T® fonctionnait jusqu'à présent comme une association avec une liste d'adhérents, clients au service porté par le Bureau horticole des Pays de la Loire (*). « L'évolution en société modifie considérablement la manière de gérer le service apporté au client, à commencer par la formalisation. Le statut de sociétaire permet désormais d'acheter et de revendre de l'activité de transport, c'est-à-dire de missionner du transport », explique Bruno Dessèvre, président du conseil d'administration de la SAS. Un conseil de surveillance, composé de sept entreprises et du BHR, décide des orientations de gestion de concert avec le bureau et le directeur. Son président, Éric Baranger, rappelle que « le statut a été choisi pour la souplesse d'évolution, dont l'ouverture potentielle à de nouveaux actionnaires ». En dehors de l'actionnariat, les horticulteurs intéressés pourront payer une adhésion. Ce droit d'entrée suppose une implication dans Uni'T® et un partenariat. Ils ne seront pas les simples clients d'un bureau d'affrètement mais signeront une « convention client » en quatre points avec un engagement sur une volumétrie et plusieurs destinations. L'apport total des produits n'est pas de mise chez les actionnaires. Une information globale sur les flux de végétaux dans l'entreprise permet d'ouvrir d'autres lignes de destination, par exemple.
Des conditions techniques optimales
Un directeur professionnel de la logistique a été recruté. Il s'agit de Jean-Philippe Soulier, ancien d'André Briant Jeunes Plants et détenteur d'une attestation de transport. Il est épaulé par Pierrick Bachelot, détenteur d'une attestation également, qui anime la plate-forme de mutualisation depuis le démarrage. Dans son rôle d'intermédiaire avec les transporteurs, Uni'T® devient un intervenant de la chaîne commerciale. Elle constitue un interlocuteur pour les clients concernant les horaires de livraison ou des consignes spécifiques comme la reprise des rolls. Les équipes commerciales des centrales sont informées du fonctionnement du bureau d'affrètement et des circuits de livraison. Concrètement, les horticulteurs apportent les végétaux à la plate-forme de Saint-Barthélémy-d'Anjou, ou le transporteur effectue le ramassage. La logistique est, entre autres, une question de moyens à mettre en phase avec les besoins. Uni'T® livrera dans toute la France dans des conditions techniques optimales. « Nous faisons le choix des transporteurs et des flux, poursuit Jean-Philippe Soulier. Comme organisateur de transport, je considère que certains dossiers peuvent être refusés car nous n'offrirons pas un “mouton à cinq pattes” en solution de dépannage. Nous pouvons toutefois réaliser des opérations spéciales, répondre à des besoins spécifiques comme faire partir un camion rempli au tiers de rolls pour Paris et du reste pour la Lituanie. Ou encore assurer une opération promotionnelle en jardinerie. »
Une relation gagnant-gagnant
Fini le temps où cinq livraisons partaient d'Angers dans cinq camions différents, ou celui des tournées organisées avec des véhicules à moitié vides : « Il faut prendre conscience qu'il s'agit d'une évolution logique pour notre filière et que tout le monde s'y retrouvera. Le transport fait partie intégrante de la vente des plantes et l'expédition dans les meilleures conditions en est une étape essentielle. Son organisation demande du temps. Uni'T® va alléger notre tâche. » Le consensus est évident chez les administrateurs. La stratégie Uni'T® a mis dix ans à se finaliser. Elle n'a presque pas d'équivalent en France, à l'exception des mareyeurs bretons peut-être. La charte, signée avec chaque transporteur, fait référence à la volumétrie, aux destinations, à leur engagement de ne pas démarcher les actionnaires de leur côté. Pour établir avec les transporteurs une relation gagnant-gagnant – celle dépassant la simple relation client-fournisseur – des aménagements pourront être trouvés. Un engagement de volume à transporter peut faciliter des investissements chez le transporteur (achat de camions...). D'autant que le transporteur est aussi un ambassadeur du végétal acheminé, à commencer par le conducteur du camion : il doit se montrer diplomate en cas de refus des marchandises et veiller à récupérer les rolls vides et bien pliés. Pour corriger les dysfonctionnements susceptibles de déclencher des litiges, deux attitudes prévalent. Avec les transporteurs historiques bien au fait, de simples corrections sont nécessaires, par exemple pour « éduquer » leurs intérimaires. Dans l'autre cas, il faut imposer un niveau approprié d'exigence et de maîtrise du produit.
En ouverture du Salon du végétal 2013, Michel Barrault, président du BHR (l'une des chevilles ouvrières de la dynamique Uni'T®), se réjouissait de cette évolution récente. Il soulignait « la possibilité d'accéder à de nouveaux marchés grâce à des plans de transport mieux organisés. » Volontiers prospectif, Bruno Dessèvre complète : « Les clients ont la possibilité de centraliser leurs achats à Angers, sachant que l'offre d'horticulteurs ou de bureaux de vente y sera massifiée physiquement. » Tout est dit sur le bénéfice à jouer « collectif ». Rendez-vous avant dix ans pour célébrer la mutualisation de l'offre angevine.
Linda Kaluzny-Pinon
(*) Voir le Lien horticole n° 720, du 22 septembre 2010, p. 8.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :