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FORMATION Participer à des concours facilite l'immersion professionnelle

Les concepteurs du Jardin de Linné ont fait appel à des élèves en bac pro 2e année au BTP CFA de Maine-et-Loire, à Angers (49), pour toute l'architecture en bois de l'arche.PHOTO : LAURÈNE PILLOT

Trois élèves ingénieurs d'Agrocampus Ouest, à Angers (49), Laurène Pillot, Oriane Bodin et Clément Villette ont vu se concrétiser leur projet de jardin. L'Arche de Linné a été accepté et couronné au sein de la compétition internationale de Chaumont-sur-Loire (41).

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Parmi les 26 jardins présentés au Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire en 2015, figurait l'Arche de Linné, issu du projet de trois étudiants, amis de promotion : Laurène Pillot, Oriane Bodin et Clément Villette. Tous les trois étaient en dernière année d'ingénieur en paysage à Agrocampus Ouest, à Angers (49) au moment de leur participation. Ils se sont inscrits pour relever un challenge personnel et ont retenu l'attention du jury international. Autour de la thématique générale « Jardins extraordinaires, jardins de collection », ils ont souhaité embarquer les visiteurs dans une réinterprétation du « Déluge épique », mais dans leur version le légendaire Noé vient au secours du célèbre botaniste suédois Carl von Linné, auteur d'une nomenclature des végétaux considérée comme le « Darwin des plantes ».

Un chantier concret et multidisciplinaire

Cette expérience les a amenés à travailler sur la richesse végétale de tous les continents, avec 130 espèces représentant les milieux tempéré, aride, steppique, tropical, aquatique et humide. Elle a aussi été l'occasion de présenter des pépites végétales en plantes de collection, plantes rares, voire exceptionnelles, notamment grâce aux pépinières Ripaud, à Cheffois (85), qui ont fourni plusieurs dizaines de sujets tels que des fougères arborescentes et des végétaux du désert. Ils ont également bénéficié de la contribution des pépinières Lepage, aux Ponts-de-Cé (49), et de Sébastien Guillet, botaniste-jardinier à l'école d'ingénieurs d'Angers. Leur grande arche, bateau-écrin en bois qui sauve les plantes de la tempête, a été réalisée en partenariat avec Laurent Beaubreuil, formateur spécialisé en construction en bois et ses élèves en bac pro 2e année par apprentissage au BTP CFA de Maine-et-Loire, à Angers. Cette expérience a permis aux concepteurs paysagistes de mieux connaître les potentialités du bois, mais aussi les tâches techniques, la rigueur dans le travail.

Pour des jeunes paysagistes (en formation ou installés), le Festival représente un vrai laboratoire de création contemporaine qui révèle des talents et renouvelle les pratiques professionnelles en art des jardins et en paysage.

Passionnée par les plantes tropicales, la combinaison des aménagements paysagers, la gestion écologique du territoire et la biodiversité, Laurène Pillot explique comment s'y prendre pour candidater : « Les dossiers étaient disponibles dès juillet-août. Nous avons fourni une esquisse d'environ six pages (plan de masse, coupes, perspectives...) vers la mi-octobre. Nous avons su en décembre que notre jardin était présélectionné, comme une trentaine d'autres. Nous avons alors passé un oral principalement axé sur la faisabilité du projet. La réponse définitive est arrivée fin décembre. Dès janvier, nous avons commencé à passer les commandes, définir les plannings, poser des chiffrages plus précis. » Au-delà de la théorie apprise à l'école, cette participation a mis les jeunes concepteurs en situation concrète et multidisciplinaire et d'innover. « J'ai été amenée à gérer un chantier de sa conception jusqu'à sa réalisation et à expérimenter l'ensemble des ficelles du métier », confirme Laurène Pillot. « Marquée par mes multiples voyages, j'ai tenté, avec mes collègues, de retranscrire toute la beauté et toute la variété des plantes de milieux diamétralement opposés », complète Oriane Bodin. Et être sélectionné pour l'édition 2015 du Festival de Chaumont-sur-Loire a renforcé la détermination de Clément Villette qui affirme pour sa part : « Concevoir, défendre une idée, organiser les travaux et admirer le résultat, voilà ce qui me motive au quotidien. »

Une expérience professionnelle menée avec brio

Deux des trois concepteurs du Jardin de Linné ont déjà trouvé du travail en tant que chargés d'études en paysage. « Avec le recul, c'est une belle expérience à vivre en groupe, un beau souvenir, et la fierté d'avoir accompli le projet avec brio et plaisir. Et la thématique du Festival 2015 sur les jardins de collection nous a particulièrement poussés à travailler sur la palette végétale », complète Laurène Pillot, en poste depuis octobre dernier. Chargée d'études en paysage et en écologie à L'Artifex, un bureau d'études en environnement à Albi (81), la jeune compétitrice conclut : « Cette expérience ne m'a pas servi directement pour mon embauche, car je fais surtout des diagnostics environnementaux, mais je pense qu'en tant que paysagiste-maître d'oeuvre, c'est clairement un atout. »

Odile Maillard

Pour en savoir plus : - liste des plantes et présentation des concepteurs sur http://tinyurl.com/pqq4ktn ;- un diaporama en ligne courant décembre sur www.lienhorticole.fr en rubrique Photos & Vidéos.

Les concepteurs du Jardin de Linné ont fait appel à des élèves en bac pro 2e année au BTP CFA de Maine-et-Loire, à Angers (49), pour toute l'architecture en bois de l'arche.

PHOTO : LAURÈNE PILLOT

Au coeur du Jardin de Linné, la monumentale arche en bois, dans laquelle on pouvait circuler, accueillait comme autant d'écrins des coffrets de collections de plantes rassemblées par zones climatiques.

PHOTO : ODILE MAILLARD

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