« Technicienne QSE, je travaille pour un groupement d'employeurs »
Salariée de Forval, dans la vallée de l'Authion (Maine-et-Loire), Stéphanie Baraud apporte ses compétences en matière de qualité, de sécurité et d'environnement au sein de quatre entreprises : trois relèvent du secteur horticole et une de celui de l'industrie.
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Il y a encore un an, Stéphanie Baraud ignorait jusqu'à l'existence des groupements d'employeurs. Depuis, cette jeune femme de 29 ans a comblé son retard : en septembre 2012, elle est devenue l'une des cent dix salariés de Forval, groupement d'employeurs basé dans la vallée de l'Authion (Maine-et-Loire). « J'ai été recrutée comme technicienne qualité, sécurité, environnement (QSE). » En réalité, Stéphanie Baraud n'est pas technicienne, mais ingénieure. Un niveau bac + 5 acquis en grande partie à Angers : faculté de pharmacie, puis Institut supérieur de la santé et des bioproduits qui forme des responsables qualité, notamment pour les établissements de soins. « J'ai finalisé ce parcours par un Master 2 sécurité, qualité, hygiène et environnement industriels, à Reims cette fois-ci. »
Trois compétences partagées
SANTÉ, SÉCURITÉ ET ENVIRONNEMENT
Originaire et fidèle à l'Anjou, elle a vu dans l'annonce de Forval la possibilité de travailler à nouveau sur chacun de ses trois domaines de compétences (santé, sécurité et environnement). Depuis le Morbihan, où elle était alors « responsable qualité » d'une blanchisserie, elle vient passer deux entretiens. Le poste proposé fait suite au départ du précédent technicien qualité. Il s'agit d'un temps plein, réparti dans quatre entreprises dont trois (Gaignard Fleurs, Hortensias France Production et JCT Plantes et Plants) relèvent du secteur horticole, et la dernière (Calendriers de Paris) de l'industrie. Le contrat prévu est à durée indéterminée (CDI), mais précédé d'un CDD de six mois. « Mon employeur est le groupement et je suis missionnée chez les adhérents », précise Stéphanie Baraud. Employé de 2006 à 2012, son prédécesseur travaillait un jour par semaine dans chaque société. Son recrutement est l'occasion de rediscuter ce rythme et de passer à une semaine par mois par entreprise. « J'ai appuyé ce changement, parce qu'une intervention d'une journée me paraissait à la fois trop courte et difficile en termes d'organisation. »
Plusieurs missions
CHSCT, PÉNIBILITÉ, CERTIFICATION...
Chez Hortensias France Production, Stéphanie Baraud s'occupe des volets qualité, sécurité et environnement. Chez Gaignard Fleurs et JCT Plantes et Plants, de sécurité, et aux Calendriers de Paris, d'environnement. Avec plus de cinquante salariés chacune, Gaignard Fleurs et JCT Plantes et Plants sont tenues de constituer un Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). « Je n'en suis pas membre de droit, mais mes compétences doivent permettre de dynamiser son action. » En pratique, Stéphanie anime les réunions trimestrielles du comité. Dans l'intervalle, chez Gaignard Fleurs, elle rencontre systématiquement et au moins deux heures par mois ses représentants au sein de l'entreprise. « Pour parler accidents du travail, maladies professionnelles, mais aussi – comme en ce moment – élaborer un plan de prévention de la pénibilité au travail ou encore, tout simplement, faire le point sur les équipements de protection que je dois commander. » Chez Hortensias France Production, bien qu'il n'y ait pas de CHSCT, la jeune femme conserve la même approche des questions de sécurité et la même organisation. Elle participe aussi aux réunions de préparation et de bilan des chantiers, systématiques dans cette société qui emploie une dizaine de salariés. Concernant le volet environnement, l'entreprise est certifiée MPS-ABC. Une fois par mois, Stéphanie Baraud déclare donc les intrants. En amont, « je collecte les documents où sont notées les consommations, ainsi que certaines factures (d'eau ou d'énergie, par exemple) ». Elle pointe, par ailleurs, les surfaces occupées. « Je ne fais pas que déclarer ces données, je les analyse aussi »... avec vigilance. Et pour cause. « Lorsque j'ai commencé à travailler en Bretagne, l'entreprise avait des difficultés à respecter son arrêté d'exploitation. L'Afnor (Association française de normalisation) avait fini par lui retirer sa certification. On a oeuvré pour la retrouver, mais c'est quelque chose de difficile à gérer en termes d'image et vis-à-vis des clients. »
Un domaine à découvrir
L'HORTICULTURE AU FIL DES ÉTAPES
Travailler pour plusieurs entreprises a comblé « mon besoin d'activités diverses et variées » constate, un an après son embauche, la technicienne qualité, sécurité, environnement. « Même si je traite à peu près les mêmes sujets d'une entreprise à l'autre, le fait de changer d'environnement, de direction et de personnel évite tout sentiment de routine. Se déplacer apporte du recul sur une situation donnée et offre d'autres repères. Ce poste est un bon compromis entre une mission de salarié permanent et de consultant. » Elle a par ailleurs découvert les règles et le rythme de la production horticole. « Dans l'industrie, d'un jour à l'autre, vous avez la même ligne de production devant vous. En horticulture, il m'a fallu un an pour voir un cycle complet. Je n'ai raté aucune étape. C'est un secteur dans lequel on prend sa place de manière progressive. »
Anne Mabire
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