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Technicien du génie écologique : un titre inscrit au RNCP

Plantation d'une haie d'arbres et d'arbustes Végétal local, issus de la pépinière du centre de formation professionnelle et de promotion agricoles d'Angers Le Fresne.

Depuis juin 2017, la formation « technicien du génie écologique » développée par le CFPPA (Centre de formation professionnelle et de promotion agricoles) d'Angers Le Fresne (49) a été reconnuepar un titre de niveau III. Elle est inscrite au Répertoire national des certifications professionnelles. Témoignages de professionnels, formateurs, et stagiaires.

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Depuis 2013, la formation « technicien du génie écologique » du CFPPA d'Angers Le Fresne (49) a vu passer près d'une quarantaine de stagiaires et affiche de bons taux de placement (voir l'encadré Repères). Elle est désormais inscrite au RNCP et reconnue par un titre de niveau III. Ce parcours peut être suivi en formation continue, ou dans le cadre d'un contrat de professionnalisation ; il se déroule sur une année. Il remplace la formation « technicien qualité des milieux aquatiques » dispensée de 2011 à 2013 sur une période plus courte (3 mois et demi). « Les échanges avec les professionnels de l'aménagement du territoire et du génie écologique nous ont incités à évoluer. Leurs besoins dépassent aujourd'hui le cadre des milieux humides pour s'étendre plus largement à la préservation et à la restauration des milieux naturels et des continuités écologiques », souligne Olivier Ziberlin, coordinateur de la formation. Ce professionnel est chargé de mettre en oeuvre et de suivre les opérations de génie écologique adaptées aux milieux humides ou terrestres. La culture de ces procédés repose sur deux piliers : la compréhension du fonctionnement des écosystèmes et du paysage ; et la maîtrise de techniques de chantiers respectueuses des richesses biologiques présentes.

La biodiversité au coeur de la formation

Dans un premier temps, les stagiaires abordent les fondamentaux de l'écologie, du génie écologique et de l'ingénierie écologique. Puis ils appréhendent leur utilisation au travers de la démarche de gestion de projet et des chantiers. Dans une deuxième phase, plusieurs thématiques sont approfondies comme l'écopâturage et l'écopastoralisme, la phytoépuration et la phytoremédiation, la gestion innovante des eaux pluviales et des infrastructures vertes, la biodiversité urbaine, la restauration des rivières, le génie végétal. Le troisième temps concerne l'expertise naturaliste pour comprendre les besoins et les réponses de certains groupes taxonomiques aux facteurs environnementaux (araignées, odonates, oiseaux, mammifères, amphibiens ...). L'objectif est de connaître pour savoir préserver des secteurs à enjeux patrimoniaux forts, s'adapter à la saison, aux milieux et aux espèces présentes. En complément, une phase menée sur le terrain durant dix semaines permet aux stagiaires de développer leurs compétences sur l'utilisation des matériels (tronçonneuse, débroussailleuse, engins de terrassement) et sur la conduite de chantiers. Au programme, restauration de mares, rivières et berges, plantations de haies, lutte contre les espèces exotiques envahissantes, gestion de boisements... Pour s'adapter au public varié etaborder une grande diversité de situations, les chantiers sont traités sous différents angles : étude technique, conception, réalisation, planification, logistique, communication... Dans tous les cas, il s'agit d'une mise en situation avec des donneurs d'ordres réels.

Cette année, le rapprochement avec l'IRSTEA (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture) a permis de réaliser trois chantiers de génie végétal pour la restauration de berges et la lutte contre l'extension de foyers de renouées du Japon. L'an passé, les stagiaires ont travaillé avec l'entreprise bretonne Dervenn au sein des espaces naturels sensibles du Morbihan dans le cadre du Centre de coordination, d'expérimentation et d'application du génie écologique (CCEAGE) porté par l'UPGE (Union des professionnels du génie écologique). Il permet de réunir les parties prenantes de la filière pour développer des supports techniques pour les praticienset les centres de formation. « Nous avons principalement travaillé sur des travaux de débroussaillage et sur l'arrachage de baccharis, un ligneux envahissant. De même, nous avons procédé à l'aménagement et à la pose de radeaux sur un lac pour favoriser la nidification d'oiseaux. Malgré l'aspect répétitif et physique d'une grande partie du chantier, les stagiaires se sont avérés actifs et engagés sur le projet », précise Guillaume Duret, de l'entreprise Dervenn.

Des partenariats pour favoriserl'insertion professionnelle

Pour les formateurs, le développement de partenariats constitue un moyen d'acquérir des compétences en phase avec le marché, mais aussi de tisser un réseau, d'ancrer la formation dans la filière et de permettre aux stagiaires de s'y projeter avec une meilleure chance d'insertion. L'objectif est aussi de stimuler l'apprentissage et de développer une certaine dynamique au sein du groupe d'enseignants. Sont sollicités, des entreprises de travaux, des bureaux d'études, des organismes de recherche, des associations naturalistes, des fédérations de chasse et de pêche, ainsi que l'Union des professionnels du génie écologique, l'Union nationale des entreprises du paysage ou l'Agence française pour la biodiversité.

Des profils de stagiaires variés

Pour postuler, les stagiaires doivent disposer d'un diplôme ou d'une expérience professionnelle dans le domaine de l'environnement, de l'écologie ou de la gestion des milieux naturels. Il est aussi possible d'intégrer le cursus avec peu de bagage dans le domaine mais avec un projet professionnel sérieux, pour peu que le profil du stagiaire soit pertinent. « La richesse de cette formation est dans cette mixité des parcours qui amène de nombreuses discussions et beaucoup d'entraide », souligne Olivier Ziberlin. La plupart des stagiaires sont issus d'un bac pro « gestion des milieux naturels et de la faune » et cherchent à développer des compétences pour encadrer des équipes de chantier, ou d'un BTSA « gestion protection de la nature », et souhaitent s'orienter vers l'expertise et le diagnostic ou la conduite de travaux. D'autres possèdent un master ou un diplôme d'ingénieur en environnement ou écologie. Ils cherchent à acquérir la pratique et la gestion des techniques réglementaires.

À l'issue de ce parcours, les emplois occupés sont variés et dépendent de la formation initiale des stagiaires et de leur projet : technicien de rivière, chargé de mission en zone Natura 2000, technicien de réserve naturelle, chef d'équipe dans une entreprise de travaux, agent de collectivité, pépiniériste Végétal local, agriculteur en agroécologie ou animateur en écotourisme...

Yaël Haddad

Apprentissage des noeuds standards (mouflage, mise en place d'un retour...) pour la mise en sécurité d'un sentier de randonnée (réserve naturelle régionale du Pont Barré).

Conduite d'engins en situation professionnelle. Ici pour la création d'une mare.

PHOTOS : O. ZIBERLIN

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