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Reconnaissance des végétaux 2013 : des lauréats studieux

« La préparation au concours demande beaucoup de travail personnel mais j'ai été vraiment bien soutenue par les enseignants », souligne Agathe Mériaux, lauréate dans la catégorie de niveau III en « aménagements paysagers ».

Le concours national de reconnaissance des végétaux s'est déroulé les 4 et 5 décembre durant le salon Paysalia, après des sélections régionales qui ont vu plus de 1 000 candidats s'affronter. Rencontre avec Agathe Mériaux et Tomy Ruffast, deux gagnants 2013. Et retour sur le parcours de Matthieu Lemouzy, vainqueur en 2011.

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Alors que le précédent concours 2011 (la compétition est bisannuelle) était réservé aux élèves de la filière « aménagements paysagers », l'édition 2013 s'est élargie en proposant trois filières : « aménagements paysagers », « production horticole », « commerce des végétaux ». « L'an dernier, nous avons eu 79 candidats : 45 étaient issus de la filière “aménagements paysagers”, 29 de la “production horticole” et 5 du “commerce des végétaux”. C'est encore peu pour ces deux dernières options, mais l'ouverture du concours constitue un formidable outil pour poursuivre les actions de valorisation du végétal dans tous les métiers. Dans deux ans, le nombre de candidats aura augmenté car la compétition gagne en notoriété au fil du temps », souligne Xavier Bordenave, directeur de l'EPLEFPA de Lyon-Dardilly-Écully (69), organisateur logistique de la manifestation en 2013. Concrètement, les élèves en « aménagements paysagers » et ceux en « production horticole » concourent sur une liste différente : celle des arbres et des arbustes pour les premiers, et une gamme plus vaste pour les seconds avec, en complément, des espèces utilisées en floriculture, maraîchage et horticulture. Pour le niveau III, la série officielle comporte 650 végétaux et l'épreuve demande d'en reconnaître 40. Le niveau IV compte 400 végétaux et l'épreuve porte sur 30 d'entre-eux. Et le niveau V comprend 250 plantes et nécessite d'identifier 20 échantillons. Quant aux candidats en option « commerce des végétaux », ils peuvent choisir l'une ou l'autre des listes.

Pour comprendre ce qui motive les apprenants, nous avons interviewé deux candidats : Agathe Mériaux, niveau III en « aménagements paysagers », lauréate, et Tomy Ruffast, niveau V dans la même section, médaillé de bronze. Après un bac scientifique, Agathe a effectué un BTS en « aménagements paysagers » au lycée de Lyon-Dardilly-Écully. En septembre 2013, elle a intégré l'école Agrocampus Ouest d'Angers (49) pour une formation d'ingénieur. Tomy Ruffast, lui, a effectué un CAP « aménagements paysagers » à Bordeaux-Blanquefort (33). Il est actuellement en seconde professionnelle « aménagements paysagers » dans le même établissement.

D'où vient la motivation qui pousse ces jeunes à concourir ?

La compétition est rarement le principal intérêt des élèves. « J'étais déjà sensible au monde végétal et, durant mes études à Lyon, j'ai eu la chance de suivre les cours d'un enseignant passionné et passionnant, Thierry Faure. Il a su nous donner envie d'approfondir nos connaissances en organisant un concours dans la classe. Les cinq premiers, dont je faisais partie, se sont ensuite inscrits pour les épreuves départementales et les trois premiers pour le concours régional. Je suis arrivée première, ce qui m'a donné le ticket d'entrée pour la finale nationale », explique Agathe Mériaux. « J'ai toujours été passionné par la nature. Dans notre classe, la préparation au concours s'est faite sur la base du volontariat. L'idée d'y participer m'a tout de suite plu. Je me suis lancé », poursuit Tomy Ruffast. La préparation dépend beaucoup de chaque établissement, et de la motivation de chaque participant. Pour Agathe Mériaux « l'entraînement aux concours exige beaucoup de travail personnel. J'ai cependant été bien soutenue par les enseignants et, lorsque j'étais en BTS, j'ai également pu travailler avec un groupe de camarades. Cela m'a fourni une bonne émulation ». « Pour ma part, c'est grâce à un de mes professeurs, Anne-Laure Monteil, que j'ai eu la possibilité de me préparer correctement. Elle m'a emmené sur le terrain, en dehors des cours le samedi, pour découvrir la palette des végétaux de la liste. Pour chaque plante, la reconnaissance va du bourgeon à la feuille », souligne Tomy Ruffast.

Reste à valoriser leur place sur le podium et leur titre de lauréat. Agathe Mériaux pense que « cette distinction a été une réelle satisfaction personnelle et une récompense du travail mené durant deux ans, même si je l'ai toujours conçu comme un "plus" et non une finalité. Cela devrait me permettre d'accéder plus facilement à des stages dans la profession car ça atteste de mes connaissances autour du végétal ». Tomy Ruffast apparaît plus ambitieux : « Je suis très fier d'avoir obtenu une médaille de bronze. Cela m'encourage à poursuivre mes études après le bac par un BTS en “aménagements paysagers”. J'envisage ensuite de me tourner vers l'enseignement. »

Comment valoriser son titre dans le milieu professionnel ?

Pour répondre à cette question, nous avons retrouvé Matthieu Lemouzy, lauréat du concours 2011 dans la catégorie niveau III en « aménagements paysagers ». « Mordu » des plantes depuis son plus jeune âge, il a réalisé sa formation, de la classe de 4e au BTS, au lycée agricole et horticole privé de Rignac dans l'Aveyron. À la suite de son BTS, il a enchaîné deux CDD : l'un au sein du service des espaces verts d'une collectivité, l'autre comme formateur dans un centre d'aide par le travail (CAT). En octobre 2013, il s'est installé en créant, à Espalion (12), Ô Paradis des plantes, une structure indépendante de conseil sur les espaces verts et les arbres (statut d'auto-entrepreneur). « Lors de mes premières expériences professionnelles, je n'ai pas eu le sentiment que ma réussite au concours ait été perçue comme un réel atout pour les recruteurs. En revanche, cela m'a donné confiance pour aller de l'avant dans un projet qui me tient à coeur depuis toujours : valoriser les végétaux et, en particulier, les arbres sur le territoire. J'ai donc décidé de créer mon entreprise. Dans ce contexte, j'ai utilisé mon titre pour montrer mon sérieux dans le domaine de la connaissance des plantes. Je viens d'ailleurs d'obtenir le parrainage du botaniste et écrivain Jean-Marie Pelt et de la Société française d'arboriculture, ce qui constitue un encouragement à poursuivre », relate Matthieu Lemouzy, toujours aussi passionné.

Yaël Haddad

Tomy Ruffast, médaillé de bronze de niveau V en « aménagements paysagers », accompagné d'Anne-Laure Monteil. « J'ai obtenu mon titre grâce à cette professeur qui m'a permis de m'entraîner, notamment sur le terrain », rappelle le jeune homme.

Les épreuves du concours national 2013 de reconnaissance des végétaux se sont déroulées mercredi 4 et jeudi 5 décembre sur un espace dédié du salon Paysalia de Lyon.

Lauréat 2011 de niveau III en section « aménagements paysagers », Matthieu Lemouzy a su valoriser son titre dans le cadre de son parcours professionnel.

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