Des élèves ingénieurs auscultent le marché du paysage
Approfondir les données sur les végétaux d'extérieur : c'est la mission qu'ont réalisé quatre élèves ingénieurs. Une pédagogie de projet en prise directe avec leur future activité professionnelle.
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Louise Antoine, Charlène Soulié, Sophie Charmetant et Guilhem Bost sont tous les quatre ingénieurs en dernière année d'étude « Horval (*) : horticulture ornementale et valorisation » à Agrocampus Ouest - Centre d'Angers. Intéressés par les aspects économiques de leur futur métier et motivés par le secteur des espaces verts, ils ont travaillé sur les végétaux d'extérieur à destination du marché français du paysage. Autonomes dans la conduite de leur travaux, les étudiants étaient accompagnés par leurs deux enseignantes chercheurs en économie, Caroline Widehem et Béatrice Plottu.
Veille et collecte de données
Ayant compris les attentes des producteurs et du secteur en matière d'éléments chiffrés, ils ont voulu déterminer les types de végétaux attendus et utilisés, les tendances et les évolutions, le poids des provenances (importations, achats en local), les comportements d'achat... C'est ainsi qu'ils ont contacté des producteurs de végétaux et des acheteurs, avec une enquête distincte pour les collectivités et pour les entrepreneurs du paysage. Pour leurs questionnaires, ils sont partis d'annuaires (Unep – entreprises du paysage –, producteurs HPF, anciens élèves d'Agrocampus Ouest...). Pour les collectivités, ils ont contacté les réseaux des grandes villes de France et de conseillers généraux, leurs propres contacts, et ceux d'enseignants...
Il leur a fallu également entreprendre une veille bibliographique sur les données existantes et manquantes, pour confronter leurs résultats et faire les extrapolations habituelles dans ce type d'étude. Pour cette veille, ils ont été amenés à collecter des données auprès de l'Unep, de la direction générale des finances publiques, du commissariat général au développement durable (CGDD), de FranceAgrimer et se sont appuyés sur une enquête sur le fleurissement des collectivités locales... Ils ont également soumis leurs données à des experts, dont certains consultants du réseau Hortéa, pour valider et étayer les tendances fortes détectées.
Motiver les acheteurs, aider les producteurs
Cette étude, menée pour un module pédagogique « Projet collectif » (ou groupe de projet), les a familiarisés avec les techniques d'enquête et d'analyse. Des techniques qu'ils avaient étudiées en classe de Master 1, et qu'ils ont pu mettre en pratique grâce à cette expérience.
Sur cinq mois, entre octobre 2011 et février 2012, ils ont consacré trois semaines à leur projet : une semaine pour les démarches, recherches, bibliographie et enquête, une autre pour le traitement et l'analyse des résultats, et la dernière pour la rédaction de l'étude et le chiffrage du marché auxquelles s'est ajoutée une bonne dose de travail personnel hors établissement.
Pour leurs questionnaires, les étudiants ont travaillé à partir de logiciels gratuits, sur Google documents, qui offrent la possibilité de créer des enquêtes en ligne. Excel leur a permis de traiter les réponses, et pour l'analyse statistique, ils ont utilisé le logiciel Spad d'analyse de données, avec une mise en forme graphique sous Excel. « Ce travail nous a permis de mener, de bout en bout, une enquête et son analyse. Nous avons pu mieux connaître ce marché, approcher plus concrètement la pépinière et le paysage », affirment les protagonistes. « Au-delà de nos cours classiques sur la distribution, nous avons pu contacter et parfois rencontrer des acteurs de ces filières. Ce sera un plus gratifiant sur notre CV, mais nous avons surtout pu nous immerger dans un secteur et apporter notre contribution, en palliant par exemple en partie le manque crucial de données. À notre façon et à notre mesure, nous avons été un lien entre les différentes disciplines. À l'avenir, cela nous aidera chaque fois que nous aurons besoin de faire des études de marché. En attendant, nous espérons avoir rempli notre mission : motiver les acheteurs à ne pas oublier les végétaux d'extérieur dans le paysage, et aider les producteurs et acteurs du paysage à se positionner sur ces marchés. Nous avons obtenu des données chiffrées globales sur le poids que représentent ces végétaux d'extérieur sur le marché du paysage, et pu chiffrer un déficit de production montrant qu'il reste encore de nombreuses opportunités pour les producteurs français, à condition de se positionner sur les bons produits. »
Dans un premier temps, les quatre élèves partenaires ont vendu leur étude à Val'hor. Conscients de la valeur de leur travail, et pour que le plus grand nombre puisse en bénéficier, ils proposent à tout acteur du secteur horticole intéressé d'en acquérir les résultats détaillés.
Odile Maillard
(*) Horval Paysage Agrocampus Ouest : horval.paysage@gmail.com
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