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FORMATION Des BTS participent à un concours pour défendre l'agroécologie

L'équipe du lycée agricole et horticole de Saint-Germain-en-Laye (78) a défendu avec enthousiasme son dossier de jardin agro-écologique « Avant-GardeN ».

Vingt-cinq élèves inscrits, pour la plupart, en BTS « aménagements paysagers » en Île-de-France ont représenté leurs établissements de formation dans un appel à idées de jardins agroécologiques. Ce concours a constitué une occasion d'inventer et de proposer aux professionnels leurs solutions alternatives.

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Ils sont jeunes, un peu intimidés pour certains, mais déjà très volontaires et pour la plupart bien organisés... Ces BTS d'Île-de-France, en formation « aménagements paysagers » essentiellement, ont participé à un concours dédié à l'agroécologie, dont l'épreuve orale a eu lieu le 24 mars (voir le Lien horticole n° 969 du 20 avril 2016, en p. 7) au lycée de Saint-Germain-en-Laye (78). « Nous avons décidé de concourir à cet appel à idées de jardins sur l'agroécologie parce que, d'un point de vue intellectuel, c'était l'occasion d'apprendre énormément dans un domaine aujourd'hui au coeur de notre société », assurent Margot Parkitny, du lycée de Saint-Germain-en-Laye, et Florian Maire, du lycée de Bougainville, à Brie-Comte-Robert (77). Quelle a été leur motivion alors qu'ils ont déjà une année scolaire chargée sanctionnée d'examens ? « L'agroécologie est notre avenir, c'est le monde de demain. Nous sommes la génération qui devra réparer les erreurs dues aux décisions prises ces dernières décennies et dont nous subissons les conséquences aujourd'hui », répondent-ils ambitieux. Pierre Lafort, du CFA de Saint-Germain-en-Laye, poursuit : « Ce n'est pas un challenge mais une avancée vers un monde meilleur. C'est une amélioration de nos parcs, jardins, façons de faire. Nos ancêtres vivaient en harmonie avec la nature et maintenant nous essayons de revenir à cette façon de vivre. » « Nous ne connaissions pas la pratique de l'agroécologie. Nous avons donc souhaité comprendre ce système de production ainsi que les aspects sociaux, productifs et environnementaux. D'autant que les projets prenant en compte l'environnement seront de plus en plus fréquents. Donner ses idées, échanger sont autant de manières d'apporter notre grain de sel dans l'évolution des époques et des idéaux », indiquent pragmatiques et enjoués, Caroline Flamant et Romain Le Calvez, du lycée de Bougainville. Leur coéquipier Florian Maire complète : « Les avis et les réflexions ont éveillé ma curiosité. J'ai dû approfondir le sujet. Ce concours a permis de développer notre créativité et le partage des idées. » Informés par leurs professeurs, la plupart des candidats étaient volontaires « pour l'expérience », « pour savoir ce que nous valons », « parce que nous avions fait du bon boulot et parce que notre projet méritait d'être présenté devant un jury et des entreprises ». « Pour se mesurer à d'autres équipes » et « pour participer à la promotion de notre école également », complètent d'autres candidats. Leurs motivations sont affirmées. Certains ont dû vraiment faire preuve de ténacité avant d'arriver à la présentation orale finale car c'était souvent leur première participation à un concours, qui plus est pour un challenge professionnel. Entre janvier et mars 2016, ils ont travaillé leur dossier. À Tecomah, à Jouy-en-Josas (78), et au CFA de Saint-Germain-en-Laye, tous les étudiants ont participé en équipes. Et un mini-concours a suivi, en interne, pour désigner l'équipe qui a le mieux représenté son établissement, chaque école ne pouvant présenter qu'un projet.

Une épreuve orale qui comptait pour 50 % de la notation globale

Hugo Deburk relate les étapes suivies au lycée de Fénelon, à Vaujours (93). « Nous devions faire un jardin agroécologique où il fallait conserver le maximum de matériaux présents sur site. Au départ, il a fallu rendre un travail individuel. Ensuite, quatre projets de la classe ont été sélectionnés, puis nous les avons retravaillés en groupes, y compris avec des élèves dont les projets n'avaient pas été retenus. Enfin, une dernière sélection a été organisée pour choisir le projet le plus méritant qui a pu être présenté au concours régional de la DRIAAF (Direction régionale et interdépartementale de l'alimentation de l'agriculture et de la forêt). Je faisais partie de ce groupe. »

Au final, le 24 mars dernier, six équipes de six centres de formation professionnelle d'Île-de-France ont passé une épreuve orale devant un jury, et en même temps devant un public de professionnels et d'autres élèves venus participer à une journée technique sur l'agroécologie. Un concours, à quoi cela sert ? Pierre Largeau, du lycée de Fénelon, constate : « C'était intéressant de participer à cette épreuve et de voir ce que va donner le projet qu'avait imaginé l'un d'entre-nous, Camille Félix, au départ. Cela fait plaisir de travailler sur ce type de sujets, en aménagements paysagers. » Son coéquipier, Hugo Deburck, est satisfait : « C'était une sorte de compétition, avec un stress tout au long de la préparation des plans, des coupes, des croquis, et des textes. Un stress agréable, mais pas insurmontable, car les professeurs nous ont apporté beaucoup d'aide. Et la pression était encore plus importante à la dernière étape, car cette épreuve orale comptait pour 50 % de la note finale. » En effet, les réalisations (plans de masse, coupes techniques, vues d'ambiance, panneaux...) pouvaient s'intégrer dans des modules du programme scolaire (M22, M51, M52, M54, M55...), idéalement en pluridisciplinarité et donner lieu à une évaluation certificative. Pierre Largeau, du lycée de Fénelon, ajoute : « La salle pour la présentation orale était comble. Il ne fallait surtout pas se tromper devant les professionnels. Ce parcours est une réussite personnelle pour chacun de nous. Nous n'avons vraiment pas perdu : nous avons décroché la seconde place. Cela remotive ». « L'important, c'était de participer. Nous n'avons retenu que de bonnes choses. Et les conférences par des intervenants professionnels étaient très intéressantes », admet fair-play Margot Parkitny, du lycée de Saint-Germain-en-Laye.

Tout ce travail aura mis ces futurs paysagistes en situation de travailler en équipe, de formaliser et porter un projet dans sa globalité. « Nous avons beaucoup appris. Cela nous donnera des chances de gagner si nous participons à un prochain concours consacré à l'agroécologie. Et pour notre carrière professionnelle, cette expérience ne peut être qu'un atout », poursuit Margot Parkitny.

Les jeunes paysagistes souhaitent redonner le goût de la nature aux gens

Caroline Flamant et Romain Le Calvez confirment l'enrichissement qu'ils retirent de cette participation : « Nous avons appris à prendre soin des différentes ressources naturelles pour subvenir à nos besoins, à réfléchir à une meilleure utilisation du milieu sans détruire la diversité présente, particulièrement développée. Nous devons préserver la nature, pour nous mais aussi pour les générations futures. » Réaliste, Pierre Lafort ne désespère pas : « Malheureusement, c'est un travail de longue haleine. Il faut redonner le goût de la nature aux gens. C'est à nous, jeunes paysagistes, de communiquer et de mettre en marche ce changement. » En attendant, Pierre Largeau espère que le projet de leur équipe sera effectivement réalisé : « Des discussions sont en cours avec la mairie concernée. Ce serait bien de pouvoir accompagner sa construction. Je souhaite poursuivre mes études avec une licence de manager d'entreprise en environnement pour travailler dans la gestion des déchets. J'aurai à défendre des projets. Ce concours m'aura beaucoup aidé, en particulier à l'oral. »

Odile Maillard

www.lienhorticole.fr Retrouvez les six équipes formées par des élèves de BTS d'Île-de-France, qui ont participé au concours consacré à l'agroécologie, et leurs projets présentés dans un diaporama en rubrique Photos&Vidéos.

Les jeunes du lycée Bougainville, à Brie-Comte-Robert (77), ont exploré la conception d'un projet agro-écologique dans le cadre d'un manoir situé au sein de la commune de Chartrettes (77).

À travers leur travail intitulé « Chardonneret », les élèves de Tecomah, l'école de l'environnement et du cadre de vie basée à Jouy-en-Josas (78), ont souhaité faire renaître l'ancien pôle horticole de leur école. Toutes épreuves confondues, c'est leur projet qui a été choisi par le jury comme étant le plus pertinent, le mieux présenté et argumenté.

Salle comble et jury aux premières loges : les candidats ont été mis en conditions professionnelles pour défendre leurs visions de l'agroécologie.

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