Accompagner les personnes en situation de handicap
Recruter et maintenir un personnel en difficulté s’appuie sur de nouvelles méthodes. Conseils et témoignages recueillis lors d’un atelier mené par Vincent Raineau, conseiller emploi handicap du service recrutement de Cap emploi Loire-Atlantique.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Même si les textes réglementaires emploient le terme « travailleur handicapé », les acteurs du terrain apprécient davantage la notion de « travailleur en situation de handicap ». La gradation d’un handicap physique ou psychique ne relève pas du seul pourcentage attribué par la reconnaissance de qualité de travailleur handicapé (RQTH). La nature du déficit ou du dysfonctionnement détermine l’approche du travail : en individuel ou en collectif, en milieu ordinaire ou en configuration adaptée.
Les passerelles vers l’emploi facilitent d’autant plus l’usage de nouvelles méthodes comme le recrutement par simulation ou la période de mise en situation qu’elles sont collectives, à l’instar du Groupement interrégional pour la promotion de l’emploi des personnes handicapées en Pays de la Loire (Girpeh). Durant l’édition 2019 du Salon du végétal à Nantes (44), il était à l’initiative d’un atelier animé par Vincent Raineau, conseiller emploi handicap du service recrutement de Cap emploi Loire-Atlantique.
Appréhender le mental
Le public souffrant de déficience psychologique est en rupture sociale. À Nantes, un représentant d’un Esat (lire l’encadré) breton commentait des interventions « en milieu ordinaire » (par opposition à une entreprise adaptée) chez des paysagistes : « Nos partenaires ont conscience de ces difficultés spécifiques et les acceptent. Par exemple, les chefs d’équipe savent que la transmission des consignes n’est pas simple. »
Le conseiller de Cap emploi 44 a complété : « Les dysfonctionnements cognitifs (bipolarité, schizophrénie) sont difficiles à appréhender. Par ailleurs, une personne sortie d’un burn-out sera compliquée à encadrer en raison de son appréhension propre ou de celle d’un employeur. Autre aspect psychologique, certains candidats ont du faire le deuil d’un métier. »
Intérêt de l’immersion
La préparation opérationnelle à l’intégration est facilitée via la méthode de recrutement par simulation (MRS). Yann Le Gall, chef d’unité logistique fleurs à la coopérative Fleuron d’Anjou aux Ponts-de-Cé (49), a témoigné de son expérience durant l’atelier de Nantes. L’an dernier, une première MRS en forme allégée a valu à l’entreprise une récompense dans la catégorie recrutement lors des Trophées de l’insertion en Pays de la Loire. Au début de 2020, une MRS classique a été menée car la préparation de commandes est une activité plutôt physique. Se sont succédé, durant quelques semaines, la validation des candidatures, la présentation générale de l’entreprise sur le site, une session avec les tests de simulation, puis des entretiens individuels.
Une autre approche est le stage dit PMSMP (période de mise en situation en milieu professionnel). Comme la même rentabilité est demandée au candidat qu’à un salarié, la méthode n’est pas appropriée pour tout type de handicap. Avec cette formule, l’employeur peut adapter ses objectifs (exécution des tâches correcte mais plus lente). Une période d’essai, un temps partiel ou encore un contrat d’alternance constituent d’autres options d’immersion. Encore faut-il sensibiliser les autres salariés, futurs collègues.
Il n’y a pas de recette miracle pour l’intégration de ces ressources humaines plus atypiques. Toutefois, l’identification de l’impact de la venue d’un « TH » à un poste et le nouveau regard posé par l’employeur facilitent la mise en œuvre de solutions d’accompagnement.
Isabelle HortaPour en savoir plus : actualité « Salariés en situation de handicap : simplification des démarches, modifications du calcul », sur www.lienhorticole.fr
Pour accéder à l'ensembles nos offres :