Risque incendie : choisir le bon écran

Le risque incendie est toujours difficile à appréhender au sein d'une exploitation de production sous serres en verre. Si le verre ne brûle pas, il peut être détruit avec l'ensemble des installations qu'il abrite. Réduire le risque peut minimiser la probabilité d'un départ de feu ou limiter, voire éviter, sa propagation.

Des écrans aux tablettes

Dans la nuit du 28 au 29 mars 2012, zone horticole de Gönnebeck (Schleswig-Holstein, au nord de l'Allemagne), un incendie détruisait en totalité 5 500 m² de serres d'un producteur de bégonias et de potées fleuries. Les autres serres et les installations de vente étaient toutefois épargnées : l'activité de l'entreprise pouvait donc se poursuivre...

Lors de ce sinistre, le feu s'est propagé très rapidement via des écrans thermiques « normaux », facilement inflammables, occasionnant des dégâts considérables dans tout un secteur sans plantes. Des morceaux d'écrans enflammés sont tombés sur les tablettes, étendant l'incendie via un nouveau combustible, les fonds de culture en matière plastique. En revanche, là où les plantes étaient-placées à touche-touche, les fonds ne se sont pas enflammés.

Les dégâts ont été considérables : tables et écrans détruits, vitrages encrassés par la suie ou brisés, charpente et profilés en aluminium déformés, installations électriques, d'assimilation et d'arrosage détruites. Les bégonias et les potées fleuries, endommagés par la chaleur et couverts de suie, ont dû être mis à la décharge. Diagnostic : l'origine du sinistre est technique (elle provient de l'armoire électrique). L'assureur Gartenbau-Versicherung constate qu'à cause d'écrans facilement inflammables, le feu s'est propagé dans un laps de temps très court.

Toile de type « M1 »

Un autre incendie s'était déclaré en décembre 2011 dans un bâtiment d'une jardinerie de Hambourg (Allemagne) jouxtant une serre de vente (notre photo). En raison de la présence d'une conduite de gaz et d'un problème d'alimentation en eau, il avait fallu plus de dix heures pour le maîtriser. Or, malgré sa durée et sa violence, ce sinistre avait causé moins de dégâts. Dans la serre de vente (serre cabriolet à verre « sécurit » construite en 2002), équipée d'un écran non inflammable, les dégâts n'ont concerné que la partie directement adjacente au bâtiment détruit. La propagation de l'incendie ayant été évitée, l'activité et l'accueil des clients ont pu reprendre quelques jours après, sur une surface légèrement réduite. Le feu semble avoir démarré là aussi dans une armoire électrique du bâtiment incendié. Mais le sinistre aurait pu être beaucoup plus important si la serre avait été équipée de toiles d'écran standard, entraînant un arrêt de l'activité prolongé. Au-delà des caractéristiques techniques dictées par les cultures, lors de l'installation ou du renouvellement d'écrans, « le critère à prendre en compte est la classification « feu » (voir encadré) selon la norme Afnor ou une norme européenne équivalente, allemande par exemple, à réclamer au fournisseur », explique Thierry Grange, délégué régional (Lyon) pour Gartenbau Versicherung. « Cette classification doit être indiquée sur la fiche technique de la toile. Seul un certificat de classification « feu » du fabricant fait foi. Pour éviter tout litige, il est possible d'exiger que cette classification figure sur le bon de commande, puis sur la facture du fournisseur. »

Un test sur un échantillon de toile enflammée en position horizontale peut donner une idée du comportement du matériau en cas d'incendie. La propagation d'un incendie dans une serre est le plus souvent due à un écran fortement inflammable. Il est donc recommandé de s'équiper de toile de type « M1 ». Cette classification « feu » reste la référence, qu'on choisisse un écran d'ombrage, thermique ou mixte.

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