Inventer des modèles économiques en agriculture urbaine
Sur des friches, des toits, des terrains vagues… les projets d’agriculture en ville se multiplient. Ils sont souvent portés par des jeunes et/ou des personnes en reconversion qui créent de nouvelles façons de cultiver en misant sur le partage ou l’événementiel.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Abaissement de la température, valorisation des déchets, régulation de l’eau mais aussi reconnexion au monde agricole et aux réalités de l’alimentation, entraide, création d’emplois… les projets d’agriculture en milieu urbain présentent pléthore d’avantages. Les métropoles et collectivités le savent et tentent de soutenir ces initiatives via des appels à projets ou des financements.
Mais si les bénéfices sociaux et environnementaux sont bien là, le mouvement cherche encore un modèle économique. La vente et la transformation de la production sont des sources de revenus, mais la taille de la plupart des exploitations ne permet pas d’en vivre et, bien souvent, ce sont les services annexes (formations, ateliers, événementiel…) qui vont rapporter. Malgré cela, de nombreux projets ne seraient pas envisageables sans aides pour les financer (lire l’encadré).
Lors de la deuxième édition des Journées des agricultures urbaines en Méditerranée les 15 et 16 octobre derniers à Marseille (13), plusieurs porteurs de projets ont présenté le fonctionnement de leur exploitation.
Miser sur les animations
Le projet Oasis, à Montpellier (34), qui a ouvert il y a près de deux ans, est un potager partagé. La production n’est pas vendue mais répartie entre les adhérents (40 euros par mois), qui cultivent collectivement. Outre les adhésions, des animations permettent de générer des revenus : formation en permaculture, bar associatif, cours de yoga, qi gong et sophrologie… La ferme emploie deux équivalents temps plein (ETP).
La ferme urbaine Le Talus à Marseille est sur un modèle légèrement différent. Environ 15 à 20 % du chiffre d’affaires vient de la vente des légumes, 10 à 15 % est issu de la location des bacs potagers de 1 m² et des adhésions, le reste est de l’événementiel : formations, cantines et buvette. Les deux ETP sont complétés par huit volontaires en service civique. « C’est la faiblesse du modèle économique », concède Carl Pfanner, l’un des deux cofondateurs. Il préférerait des contrats de travail classiques. Le projet entre dans sa deuxième phase et va s’agrandir avec une seconde parcelle, essentiellement axée sur l’animation.
Dernier exemple : Le Paysan urbain*, aussi basé à Marseille. Cette ferme ne produit que des micropousses. Elle fonctionne avec trois ETP et sept salariés en insertion (emplois aidés). Dans ce cas-là, 80 % de l’argent provient de dons de fondations et les 20 % restants sont de l’autofinancement via la vente de la production et les animations.
Léna Hespel*Un article est à venir sur cette ferme urbaine dans une prochaine édition.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :