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Répondre aux besoinsd’emploiset de compétences

La filière horti-pépi des Pays de la Loire a calculé l’effectif de salariés permanents nécessaire jusqu’en 2025. Ce travail d’anticipation se double d’une analyse des compétences requises pour accompagner les entreprises.

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Anticiper les besoins afin de mieux accompagner dans leur recrutement les chefs d’entreprise : c’est le maître mot de la démarche­ engagée, début 2020, par la filière horticulture-pépinière des Pays de la Loire. Pour mener ce travail à bien, un comité technique a été constitué. Composé de dirigeants de sociétés et d’experts, « il s’est réuni à deux reprises en début d’année », indique Isabelle Traineau, de l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa) Pays de la Loire. Son objectif ? D’abord préciser, à partir d’un état des lieux précis, la situation actuelle de la filière. Puis, en tenant compte de différentes hypothèses, chiffrer les besoins en salariés permanents à l’horizon 2025. Et enfin, identifier le type d’accompagnement dont les entreprises vont avoir besoin pour recruter et former ces salariés.

266 entreprises en activité

Concernant l’état des lieux, la filière horti-pépi régionale comptait en 2018 –  dernier chiffre disponible – 266 entreprises en activité. Parmi elles, 127 étaient dédiées à l’horticulture, 116 étaient des pépinières et 20 étaient spécialisées dans la fleur coupée. Concernant les emplois, le secteur concentrait­ alors – chefs d’entreprise et main-d’œuvre familiale inclus – 3 383 équivalents temps plein (ETP). Sur ce total, les salariés permanents représentent 67 % (2 265 emplois).

Dans son travail de prospective à l’horizon 2025, le comité a estimé le taux de renouvellement des chefs d’exploitation à 52 % et considéré que la tendance à la baisse du nombre de salariés permanents (- 3,5 % par an) se poursuivrait. Prudente et malgré leur redressement au cours de la période 2015-2018 – pour l’essentiel du fait d’une augmentation des surfaces en conteneurs (+ 243 ha en trois ans) –, l’Anefa a également considéré que les surfaces de production continueraient de diminuer d’ici 2025. De l’ordre de 13 % en cinq ans pour l’horticulture et de 5 % en pépinière. Pour mémoire, en 2018, ces surfaces étaient alors de 2 984 ha. À cette époque, les serres et les tunnels occupaient 350 ha et les plateformes de conteneurs, 839 ha.

En complément, le comité a enfin considéré que le chiffre d’affaires généré à la production se maintiendrait. Il se trouvait en très léger recul à la pé­riode précédente (- 1,3 % par an) tandis que le chiffre d’affaires cumulé était, lui – du fait d’un recours accru au négoce –, en augmentation (+ 1,5 % par an).

Un besoin annuel de 225 salariés

Dans ce contexte, l’Anefa estime que la filière horticulture­-pépinière des Pays de la Loire va avoir besoin de recruter 225 salariés permanents par an dès 2021 et jusqu’en 2025. En tête de liste : les ouvriers qualifiés. Ils représentent 40 % du total. Mais en ce qui concerne la production, les horticulteurs et pépiniéristes manqueront également de chefs d’équipe et d’adjoints au chef de culture (8 %) ; de seconds d’exploitation (12 %) et enfin de responsables d’exploitation ou de responsables techniques (4 %).

Au-delà, l’Anefa a également identifié des postes à pourvoir : responsables dans la logistique ainsi que la préparation de commandes, de même que des technico-commerciaux. En tout, ils représentent 36 % des besoins. Le chiffre est élevé. Il reflète­ l’évolution de l’activité des entreprises. « L’achat-revente est en progression. Elle néces­site de nouvelles compétences », confirme Isabelle Traineau.

106 nouveaux arrivants

Le travail prospectif engagé par l’Anefa a permis d’identifier les besoins d’emplois salariés permanents à l’horizon 2025. Il donne aussi des repères sur la manière dont ces besoins peuvent être couverts. Sur les 225 postes à pourvoir, l’association estime que 97 seront occupés grâce à des salariés qui travaillent déjà dans le secteur, mais dans le cadre d’un contrat à durée déterminée (CDD). Comparée à d’autres secteurs agricoles, l’horticulture-pépinière a en effet la particularité de beaucoup embaucher en son sein. « 40 à 50 % des recrutements­ en contrats à durée indéterminée (CDI) se font via des CDD », rappelle l’Anefa.

Des besoins d’accompagnement

En parallèle, 22 postes seront attribués à des salariés provenant d’autres secteurs agricoles. « Mais, globalement, confie Isabelle Traineau, ce sont 106 nouveaux salariés – jeunes diplômés, personnes en reconversion professionnelle, demandeurs d’emplois… – qui, chaque année, entreront dans ce secteur et il y aura des besoins d’accompagnement. »

En l’espèce, plusieurs pistes sont aujourd’hui en réflexion. L’enjeu est toutefois clair : il s’agit à la fois de développer, en lien avec les centres de formation – qui sont nombreux et bien répartis au sein du territoire régional –, la formation interne individualisée mais également de renforcer la pratique professionnelle des jeunes diplômés.

Enfin, il s’agit aussi de travailler sur l’accueil au sein des entreprises. « Aujourd’hui, rappelle Isabelle Traineau, nous sommes dans une situation où il y a des tensions de recrutement. Il ne faut pas seulement savoir embaucher, il faut aussi savoir fidéliser (lire Le Lien horticole n° 1100, pages 36-37). La marque employeur prend une importance croissante. Les entreprises en sont conscientes, il nous faut travailler cet aspect. »

De manière générale, le concept de « marque employeur » peut être défini comme l’ensemble des problématiques d’image à l’égard de la cible des employés ou des salariés potentiels. Dans le domaine de l’horticulture-pépinière, sa mise en œuvre pourrait se décliner différemment selon la taille de l’entreprise. Dans les plus petites, « on peut penser que la marque employeur sera surtout centrée sur l’accueil des salariés et, dans les plus grandes, sur l’image véhiculée », suggère Isabelle Traineau. En tout état de cause, l’approche collective apparaît essentielle. « Les fédérations professionnelles comme les collectifs de producteurs ont un rôle à jouer », estime-t-elle.

Anne Mabire

Pour en savoir plus :

- http://pays-de-la-loire.anefa.org/

- Document à télécharger : http://pays-de-la-loire.anefa.org/activit%C3%A9s/prospective-emplois-et-comp%C3%A9tences

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