Aider à découvrir le salariat agricole

Devenir agriculteur signifie le plus souvent pour les candidatss'installer en tant qu'exploitant. Une grande diversité de métiers et de voiess'offrent cependant aux jeunes et aux adultes en formation agricole. Pour lesaider à préparer leur avenir professionnel, les associations de salariésagricoles pour la valorisation et la promotion des métiers agricoles (ASAVPA)et les maisons familiales rurales (MFR) spécialisées dans la formation enagriculture ont édité en commun un guide support, Le salariat agricole,toute une culture !, une synthèse de leurs échanges aux plans national etlocal. D'autres actions communes devraient être développées au niveaudépartemental.

Les présidents des deux structures, Michel Marcoul pour la FNASAVPA(fédération nationale) et François Subrin pour l'UNMFREO (Union nationale),l'affirment : « La promotion du statut de salarié mérite toute notre attention.Insuffisamment valorisé par rapport à l'installation, il est mal connu dupublic agricole classique ou des jeunes d'origine non agricole, de plus en plusnombreux, alors même que le salariat se développe et se renouvelle (hausse del'emploi partagé ou du remplacement, place grandissante des femmes, évolutiondes responsabilités confiées...). »

Susciter l'envie

Pendant leur parcours de formation dit « voie professionnelle », lesapprenants de 15 à 17 ans, en Capa 1re année, en seconde et en premièreprofessionnelles pourront visionner des diaporamas sur la diversité des métiersou des vidéostémoignages de jeunes salariés. Les membres de l'ASAVPA sontinvités à aller dans les MFR proposer des témoignages (métiers, missions...), àfaire connaître les activités de valorisation, à apporter des chiffres sur laplace et les évolutions du salariat, à inviter à participer à des journéestechniques ou à des concours... Objectifs : faire évoluer les représentationset susciter l'envie.

Pendant leur parcours de formation, les apprenants de 17 à 19 ans, en Capa2e année, fin de première Pro, et postpremière (terminale Pro, certificat despécialisation, certificat de qualification professionnelle...) pourraient,quant à eux, être invités à un temps fort annuel sur le salariat. Parmi lespistes proposées figurent une étude sur leur environnement proche (interviews,enquête, questionnaire...), une visite complémentaire (par exemple, chez ungroupement d'employeurs ou équivalent avec présentation d'une fiche de poste,des responsabilités confiées, l'évocation des relations humaines et del'organisation), un compte-rendu de visite, une synthèse-débat en fin desession avec invitation des parents. Les élèves seraient encouragés à témoignersur leurs découvertes, leurs questions et leurs attentes, et pourraientréaliser des visuels (vidéos, panneaux, photos...). L'organisation d'un buffetdu terroir pourrait également favoriser des échanges informels entre jeunes etresponsables professionnels. Mis en écho dans la presse locale, il seraitévoqué par les jeunes eux-mêmes auprès du conseil d'administration de leurécole ou de la réunion de parents... Objectifs : montrer la modernité et ladiversité du salariat, valoriser les jeunes, les rendre acteurs...

Pour aller plus loin, il s'agit d'accompagner les apprenants dans laconstruction de leur projet personnel et professionnel : prise de recul sur leparcours, formulation d'hypothèses sur l'avenir, notamment avec les parents, lemaître d'apprentissage ou de stage et les moniteurs de la formation. Unedémarche existe déjà auprès des bac pro en MFR, avec document disponible surl'intranet. Les partenaires sont également invités à travailler sur un thèmeannoncé essentiel en agriculture : les relations humaines. Un guide pratique(*) de 48 pages, Travailler ensemble sur l'exploitation agricole–Guide pourde bonnes relations entre employeurs et salariés, édité par le réseauTrame, comprend quatorze fiches de situations relationnelles et six fichesoutils pour aider à améliorer la communication entre les personnes.

À toutes les étapes de la formation, d'autres actions peuvent être conduitesavec les associations départementales des ASAVPA et, le cas échéant, mises àl'honneur sur le site Internet de la fédération nationale.

Odile Maillard

(*) 11 euros. Tél. : 01 44 95 08 08. mf.legare@trame.org