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Conducteur de travaux Conducteur de travaux, il gère la sécurité et l'avenir de ses équipes

Salarié, puis créateur d'entreprise, puis de nouveau salarié, Éric Bidault travaille aujourd'hui à la croisée de la technique, de la sécurité et du management. L'évolution de carrière du personnel de l'entreprise fait partie de ses attributions. Dans le cadre de la RSE, il envisage l'embauche de salariés en situation de handicap.PHOTO : SMDA

Éric Bidault est conducteur de travaux en élagage pour l'entreprise SMDA (Soins modernes des arbres), dans les Yvelines. Depuis vingt-cinq ans, il se consacre à l'arboriculture ornementale, avec un intérêt pour les arbres, bien sûr, mais aussi pour les hommes...

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« Dès le début de mon parcours de formation j'ai été attiré par les arbres », explique Éric Bidault. Ce passionné passe tout d'abord un CAP « Jardins, espaces verts », puis un BEP « Pépinière », tous deux en apprentissage. Dans ce cadre, il découvre tous les aspects de l'entretien des jardins et prend la mesure de la spécificité des travaux de taille sur les arbres. Pour acquérir des compétences dans ce domaine, il s'oriente dans la foulée vers un certificat de spécialisation « CS taille et soins des arbres » au CFPPA de Tours-Fondettes en 1987. Il fait alors partie de l'une des premières promotions du centre disposant d'une reconnaissance nationale pour cette formation qualifiante, toute récente à l'époque.

Un parcours en plusieurs étapes

SALARIÉ, PUIS CRÉATEUR DE DEUX ENTREPRISES

Certificat en poche, Éric Bidault entame sa vie professionnelle. « J'ai commencé par travailler trois ans dans la société de paysage Érica, dans l'Essonne, d'abord en tant qu'élagueur, puis en tant que chef d'équipe. Comme j'avais envie d'aller de l'avant, j'ai créé, en 1994, ma propre entreprise en m'associant avec trois autres personnes aux compétences complémentaires : un architecte-paysagiste et deux conducteurs de travaux espaces verts, l'un spécialisé dans les travaux neufs et l'autre dans l'entretien des jardins », précise-t-il. Durant quatre ans, BDM, leur société, développe sa clientèle, essentiellement des particuliers et des marchés de sous-traitance d'élagage pour le compte de collectivités. Puis la structure se scinde en deux, Éric Bidault créant la société Équilibre avec Alain Divo, l'architecte-paysagiste de BDM. Pendant six ans, il gère le secteur des travaux d'élagage, tandis que son associé élabore des projets d'aménagement paysager et s'occupe de la partie commerciale.

Multicompétences

LA TECHNIQUE, LES CHIFFRES, LE MANAGEMENT

Mais la taille de la structure ne lui permet pas de poursuivre son évolution professionnelle. En 2000, il se met en quête d'un poste dans une entreprise plus importante. « J'ai ouvert le Lien Horticole et j'ai trouvé une annonce de la société SEM espaces verts, installée à Plaisir, dans les Yvelines. Elle recherchait un chef de chantier pour son secteur “soins des arbres”. Ayant intégré la société, j'ai pu progresser rapidement.

J'ai commencé par gérer une puis plusieurs équipes chargées des travaux de taille manuelle pour ensuite devenir responsable de l'ensemble du secteur élagage (tailles manuelles et mécanisées) », explique-t-il. À l'aise avec les chiffres et le management des hommes, Éric Bidault n'a pas rencontré de difficultés dans ses nouvelles fonctions. En outre, des formations continues lui ont permis de renforcer ses connaissances en matière de gestion et de management.

Responsabilités et anticipations

PRENDRE EN COMPTE L'AVENIR DES PERSONNELS DÈS LEUR EMBAUCHE

Aujourd'hui et depuis 2007, Éric Bidault occupe un poste de conducteur de travaux en élagage au sein de la société SMDA (Soins modernes des arbres), basée à Voisins-le-Bretonneux, dans les Yvelines, pour laquelle il réalise le chiffrage des marchés, la relation clientèle et le suivi des équipes de chantier. Dans ce secteur professionnel, la question de la reconversion des grimpeurs élagueurs est particulièrement sensible pour les salariés... et donc pour les responsables. Après quinze à vingt ans de pratique à plein temps, rares sont ceux qui peuvent continuer, car c'est un métier très physique. Cette problématique, Éric Bidault en tient compte dans son travail. « Lorsque je suis amené à recruter du personnel, je suis extrêmement attentif à sa qualification dans le domaine de l'élagage, mais aussi aux autres formations que la personne peut avoir suivies : bac pro forestier, BTS « jardins espaces verts »… Il faut en effet penser à sa reconversion future dès l'embauche ! Certains pourront s'orienter vers la voie de chargé d'affaires, mais il faut avoir la fibre commerciale, savoir manier les chiffres et s'exprimer facilement, à l'oral comme à l'écrit. Pour d'autres, avec une formation complémentaire en gestion du patrimoine arboré ou en diagnostic, il sera possible de se lancer dans le conseil en tant que technicien arboriste dans une collectivité, ou comme salarié en bureau d'études ou indépendant. Mais les places ne sont pas nombreuses. Certains élagueurs optent pour des postes de jardinier, mais souvent en dernier ressort, car le niveau de salaire n'est pas le même, avec une baisse pouvant atteindre 50 %. De plus, le changement est difficile à accepter sur le plan psychologique, car le nouveau métier n'a pas la même aura… »

Des projets pour l'avenir

L'AGRÉMENT « RSE » ET L'INTRÉGRATION DE SALARIÉS EN SITUATION DE HANDICAP

Pour améliorer les conditions de travail, réduire les risques d'accident et prolonger la durée de l'activité des grimpeurs, Éric Bidault a travaillé sur différents axes. Lorsqu'il était à la SEM espaces verts, il a contribué – avec le comité d'entreprise – à la mise en place d'une intervention hebdomadaire d'un masseur-kinésithérapeute pour les élagueurs, puis pour tous les membres du personnel qui le souhaitaient. Il a également généralisé l'utilisation de protections auditives haute performance sur mesure permettant de réduire de 15 à 20 % le niveau de fatigue nerveuse chez les utilisateurs. Aujourd'hui, chez SMDA, il est pilote pour le projet RSE (responsabilité sociétale de l'entreprise) (*). En 2013, il souhaite développer l'embauche de salariés en situation de handicap.

Yaël Haddad

(*) Contribution des entreprises aux enjeux du développement durable : prise en compte des impacts sociaux et environnementaux de leur activité, mise en place des meilleures pratiques possibles… La RSE permet d'associer logique économique, responsabilité sociale et écoresponsabilité.

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