De l’horlogerie au plaisir de travailler avec le végétal
À 47 ans, Nicole Labouille n’a pas hésité à se lancer dans une reconversion professionnelle à l’occasion d’un déménagement. Pari réussi : elle n’a pas attendu longtemps pour décrocher un premier emploi en pépinière-jardinerie.
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Il n’y a pas d’âge pour changer de voie, du moment qu’on est passionné ! Ce pourrait être l’adage de Nicole Labouille, nouvellement titulaire d’un brevet professionnel en horticulture et maraîchage biologique à 47 ans. « J’ai toujours vécu à la campagne, dans une maison avec un jardin très fleuri et un potager. Dès mon plus jeune âge, je prenais plaisir à aider ma mère pour les différents travaux d’entretien et, adulte, j’ai poursuivi. » Elle n’imagine pas alors qu’il est possible d’en faire son métier. Dans le Haut-Doubs, où elle vit, il n’existe pas de formations en horticulture ni en fleuristerie. Dans cette région toute proche de la frontière suisse, les possibilités tournent surtout autour de l’agriculture, de l’horlogerie et des services. Elle sera successivement ouvrière en horlogerie puis assistante maternelle, chaque fois dans le Doubs.
Une passion plus forte que tout
C’est en déménageant en Charente-Maritime, près de La Rochelle, fin 2018, qu’elle saisit l’occasion de s’engager dans une reconversion professionnelle grâce à laquelle elle pourra renouer avec cette passion tenace. Avant de faire le grand saut, elle cherche d’abord à faire un stage pour se confronter à la réalité du métier. « En mars 2019, j’ai passé trois semaines au centre horticole municipal de La Rochelle. J’ai pu participer à différentes tâches : bouturage, semis, rempotage… Les difficultés du métier n’ont pas fait le poids par rapport au plaisir de travailler avec le végétal. Ce stage a bien confirmé mon envie d’avoir une activité liée à l’horticulture ! »
La recherche d’un centre de formation professionnelle pour adultes l’a conduite à présenter sa candidature auprès du CFPPA de Saintes (17). Le centre propose un brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA) « orientation horticulture et maraîchage biologique » dispensé au lycée professionnel horticole Le Petit Chadignac, dans la même ville. Contre toute attente, son expérience précédente dans l’horlogerie va lui servir pour être sélectionnée : la patience et la minutie sont des atouts aux yeux de Jean-Marc Guilhamet, formateur responsable du brevet. Sans compter sa grande motivation, une qualité indispensable pour retourner sur les bancs de l’école à son âge.
Coup de chance, une session s’ouvre quelques semaines plus tard. La formation se déroule en sept mois, dont cinq semaines en stage, obligatoirement scindées en deux expériences, une dans le maraîchage et une en production horticole. Le financement est assuré par la Région, tandis que Pôle emploi maintient son indemnisation durant la formation.
Solidarité et bienveillance
« Le plus dur a été les cours théoriques de mathématiques et d’informatique, de même que les évaluations à l’oral, car je n’avais pas entièrement confiance en moi. Mais l’accompagnement et la bienveillance des formateurs ainsi que la solidarité entre les stagiaires a permis à tous de réussir. » En fin de formation, grâce à un atelier organisé par le CFPPA, les jeunes diplômés ont pu rencontrer des professionnels de la région. La première candidature dans une pépinière horticole n’ayant pas abouti, Nicole candidate auprès de Pépinières Rouberty, à Dompierre-sur-Mer, près de La Rochelle, la plus importante jardinerie du secteur (3 ha, une vingtaine de salariés).
L’entreprise cherchait quelqu’un pour la caisse, mais l’enthousiasme de la jeune diplômée l’a convaincue de l’embaucher pour l’entretien des plantes vertes et fleuries. Après un premier contrat saisonnier entre mars et octobre 2020, un second lui fait renouveler l’expérience en 2021 sur la même base et espérer un renouvellement ultérieur. « Le travail me plaît beaucoup, car je peux découvrir de nouvelles plantes tous les jours. Il est extrêmement varié : installation des végétaux, étiquetage, nettoyage et arrosage, entretien du magasin et des espaces extérieurs, et même les conseils aux clients. Avec l’expérience de l’année dernière où j’ai renforcé mes connaissances par moi-même et en écoutant mes collègues, je suis plus à l’aise pour répondre aux questions. Mon rêve de jeune fille est devenu réalité ! »
Yaël HaddadPour accéder à l'ensembles nos offres :