Professeur et président des olympiades des métiers
En Nouvelle-Aquitaine, Fabien Pronzac transmet sa passion à ses élèves et aux candidats régionaux de la compétition internationale.
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Fabien Pronzac est actuellement professeur de sciences et techniques horticoles au lycée Gaston-Chaissac de Niort (79). Il fait partie des nombreux bénévoles qui, sur tout le territoire national, s’impliquent dans les Olympiades des métiers. Depuis octobre 2021, il en est devenu le président régional. Les prochaines finales pour la Nouvelle-Aquitaine sont prévues du 20 au 22 octobre 2022, au parc des Expositions de Bordeaux-Lac (33). En horticulture, il a cinq candidats aquitains sur vingt-trois, venant de cinq écoles, sortis des présélections à Libourne (33) en avril dernier.
« En 2018, j’ai commencé par préparer une apprentie, qui a manqué de peu le podium des Olympiades. Mais elle y a tout de même trouvé des offres d’emploi. C’est un beau tremplin pour les jeunes ! se souvient-il. En 2020, je suis devenu membre du jury pour l’épreuve régionale à Brive-la-Gaillarde (19). La présidence des finales régionales est survenue plus tôt que prévu, en 2021, mais mes deux prédécesseurs, Gérard François et Cédric Mérille, m’ont bien accompagné. Mon rôle est large : recherche de partenariats, car les dons ou prêts de végétaux, intrants, matériels… sont indispensables, veiller à l’organisation et à l’équité des épreuves, en passant par les relations avec la Région qui gère ces finales. J’ai plaisir à y rencontrer à la fois des apprenants très motivés et des professionnels dans un cadre hors scolaire. »
En ligne de mire, il y a les 47es finales nationales, en 2023 à Eurexpo Lyon (69), suivies des finales mondiales… qui s’y tiendront également [NDLR : un fait très rare], en 2024.
Transmission de savoir
Si Fabien Pronzac est si impliqué dans les métiers horticoles, c’est grâce aux rencontres qu’il a pu faire dans son parcours. Sa motivation et son expérience reposent en particulier sur quatre stages effectués pendant ses premières formations professionnelles (voir encadré), où il a pu avoir une approche de la technologie comme de la prise de responsabilités… grâce à des maîtres de stage très impliquants et motivants.
« Ce qui m’est le plus utile aujourd’hui, ce sont les passionnés que j’ai rencontrés au début qui me l’ont appris, témoigne-t-il. D’abord lors du stage de bac techno STAE au laboratoire de culture in vitro Brunet Fersing horticulture, près de La Rochefoucauld (16). Jacques Fersing m’a transmis sa passion et m’a d’emblée fait confiance. J’ai par exemple prélevé des méristèmes pour l’Inra et préparé des milieux de culture. Il y a eu aussi, au Canada, chez Québec Multiplant, l’expérience dans une entreprise de 700 ha près de la ville de Québec. Il fallait manager une équipe de sept travailleurs mexicains. »
« Une autre base utile aura également été le stage dans une exploitation à la pointe de la technologie, pendant mon BTS, reprend-il. Chez Barrault horticulture, à La Possonnière (49), il y a eu, par exemple, l’installation d’une chaîne complète de repiquage avec plaçage des godets. J’y ai aussi découvert une entreprise pilotée par des femmes. Danielle Barrault a pris sur son temps pour aborder avec moi la gestion et la comptabilité d’une entreprise de 90 salariés. Son mari m’a parlé du volet production. Ensuite, aux Pépinières charentaises, à Montembœuf (16), j’ai pu me former en particulier à l’animation d’équipes. C’est bien utile en tant que professeur ! »
« On apprend toujours »
Avant d’enseigner, il a eu l’opportunité de passer un concours interne au ministère de l’Agriculture pour obtenir le statut de « professeur en lycée professionnel agricole (PLPA) ». Les trois années d’expérience professionnelle nécessaires en enseignement pour passer le concours, Fabien les avait largement acquises comme formateur-coordinateur de formation pour adultes au CFPPA* Terres et paysages au site de Niort, deux périodes entre 2010 et 2016, déjà en tant que contractuel.
Cette année, il accueille dix-sept lycéens en seconde pro productions horticoles. Au menu : des visites d’entreprises, un module d’adaptation professionnelle autour de la transformation des produits horticoles comestibles. « Le métier de professeur est riche : on apprend toujours, en particulier au contact de nouvelles techniques, et surtout auprès des professionnels sur le terrain, confie-t-il. Et puis il y a les actions de communication avec des élèves motivés qui partagent leurs expériences, sur les réseaux sociaux. » Parallèlement, il constitue, avec l’infirmière, trois adultes et huit élèves, un groupe de « veilleurs-acteurs » contre le harcèlement.
Odile Maillard*Centre de formation professionnelle et de promotion agricole.
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