Se former Responsable informatique, elle a choisi le paysage

«J’avais tout d’abord travaillé dans un groupe de caisses de retraite dédié aux professions libérales, avec mon père. Employée de bureau, j’ai évolué en interne vers la bureautique. Je me suis ensuite investie dans des applications très spécifiques pour un groupe de quatre caisses de retraite », retrace Natacha Verdeilles. À la séparation du groupe, je suis allée vers la Cavec (caisse de retraite pour les professions libérales), où je suis devenue responsable informatique et moyens généraux, à la tête d’une équipe de trois personnes. »

En 2020, avec le premier confinement, il lui a fallu – en 48 heures – mettre en place le télétravail pour 40 personnes : « Je trouve que j’ai bien géré, et bien donné de ma personne aussi ! »

À partir de 2021, ce télétravail lui a permis de vivre en alternance entre Paris et la Vendée, pour retrouver sa grand-mère, qui l’avait initiée au jardinage et vivait dans une maison avec un jardin ! Des congés près de Pornic, en Loire-Atlantique, lui ont fait découvrir beaucoup d’offres de travail pour des paysagistes. Les graines étaient semées…

Toute cette période l’a incitée à redéfinir ses choix de vie, d’autant que « la crise sanitaire n’a pas soudé nos équipes, un fossé s’était creusé. Je ne me suis plus reconnue. Titulaire d’un BEP agricole option équin, je voulais revenir à un travail en extérieur ».

« Nous avons tout tenté »

« En septembre 2021, via le site du CPF (compte personnel de formation), j’ai trouvé et contacté le CFP MFR de La Ferrière, en Vendée, spécialisé en paysage et en formations pour adultes. Je voulais le BTSA aménagements paysagers (AP), mais mon niveau scolaire ne le permettait pas. J’ai commencé par technicien jardins et espaces verts, en onze mois. J’ai tenté une rupture conventionnelle, qui a été refusée. En 2022, un premier contact auprès de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) d’Île-de-France m’a un peu cassé le moral à cause de mon âge (46 ans). En parallèle, une coach en reconversion professionnelle m’a orientée vers l’Apec des Pays de la Loire. Là, le discours a été différent. Nous avons tout tenté : une nouvelle rupture conventionnelle – de nouveau refusée –, un dossier « transition pro », au montant trop élevé, puis une démission pour reconversion, qui a été acceptée ! »

Natacha ne s’est pas découragée : elle a réussi sa demande de transition pro*, liée à une rémunération par Pôle emploi (devenu France Travail), un soutien de la région Pays de la Loire et à un fonds européen pour le financement. Le tout a pris une bonne année. Pendant la formation, « j’ai apprécié l’approche très “végétal” des formateurs et des intervenants, le respect du client… C’est tout un monde qui s’est ouvert à moi », se souvient-elle.

« Il me faut encore de l’expérience »

Natacha a pu s’installer en Vendée et, depuis début 2023, commencer ses formations, dans une formule très concentrée. « Une fois le diplôme de technicien jardins et espaces verts obtenu au bout de onze mois, dès décembre 2023 j’ai enchaîné avec le BTS AP, terminé en juin 2024. C’était surtout dur de reprendre les matières générales. Côté stages, j’ai pu exercer chez un privé (avec un peu de maçonnerie et de la création), et dans deux communes, dont à Montréverd (85). J’y ai trouvé un maître de stage sensationnel et une très bonne équipe, dans une bonne optique “végétal”. Nous avons préparé les Floralies internationales, travaillé sur de la conception et de la décoration. En vingt semaines de stage, j’ai pu aller au conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE 85). Pour mon examen de BTSA, j’ai étudié la conception d’une balade gourmande pour la commune de Saint-André. La biodiversité en mot d’ordre, je me suis renseignée sur la végétation locale, les fruitiers anciens… »

« Je suis assidue et j’ai l’expérience du travail. À la MFR, j’ai apprécié qu’on nous incite à nous faire notre propre avis. L’alternance permet de voir différentes structures, privées ou collectivités. J’aime beaucoup la conception, les tailles douces. Mon expérience antérieure peut m’aider à évoluer vers un poste de responsable. Il me faut encore de l’expérience. Mon souhait, c’est plutôt d’entrer au service d’une commune. »

Si, stressée par les oraux, Natacha a manqué sa première tentative au BTSA, elle a décidé de le retenter l’année prochaine en candidate libre, avec un accompagnement spécifique du centre de formation. En attendant, elle est en recherche d’emploi.