Réglementation 1er mai : j’ouvre mon commerce ou pas ?

La fête du travail soulève des débats autour… du travail. L’activité un 1^er mai est en effet très encadrée par la loi, qui interdit de faire travailler des salariés ce jour-là, sous risque de sanctions pénales : 750 euros d’amende par salarié indûment employé.

Mais cette fête calendaire est aussi l’occasion d’un bon chiffre d’affaires, notamment pour les boulangeries qui sont nombreuses à rester ouvertes chaque année à cette date, malgré tout, ainsi que pour les professionnels du végétal vendant du muguet.

C’est pourquoi les uns et les autres réclament une modification de la loi, et des discussions sont en cours sur le sujet avec le ministère du Travail.

Que dit le code du travail ? Le patron peut travailler

Selon le code du travail, seuls les établissements et services qui « en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre le travail » (article L. 3133-6), ont le droit de faire travailler des salariés un 1^er mai. Ce n’est pas le cas des commerces de fleurs comme des boulangeries (hormis peut-être quelques exceptions lorsque ces dernières peuvent prouver leur « caractère essentiel »). Ainsi, le chef d’entreprise, ses associés, son conjoint associé ou collaborateur, peuvent ouvrir leur commerce et assurer la vente, mais sans salarié en poste.

« Notre secteur végétal bénéficie d’une tolérance depuis de nombreuses années, permettant aux professionnels d’ouvrir sereinement leurs commerces et de répondre à une tradition d’achat de muguet solidement ancrée chez les consommateurs français », indique Valhor dans une note d’information. Elle rappelle que les conventions collectives de branches des professionnels du commerce des plantes et fleurs prévoient une rémunération double pour le travail salarié du 1er mai. Ce qui correspond en fait à la disposition légale, puisque « les salariés occupés le 1^er mai ont droit, en plus du salaire correspondant au travail accompli, à une indemnité égale au montant de ce salaire ».

Des contrôles indépendants

« Il semble qu’un changement de doctrine a eu lieu dans certains départements, et que l’Inspection y applique une lecture plus stricte de la règlementation », souligne Valhor. Dans un communiqué de presse datant du 15 avril 2025, la Fédération française des artisans fleuristes (FAFF) s’élève ainsi contre les contrôles menés depuis deux ans.

La tolérance historique au titre de la tradition du muguet serait-elle révolue ? L’Inspection du travail opérant en toute indépendance, Valhor prévient qu’il revient aux professionnels « de décider en toute responsabilité de faire travailler des salariés ».

Pas de vente sur la voie publique sans autorisation

Valhor rappelle par ailleurs que « la vente [de muguet] sur la voie publique sans autorisation est interdite, et punie d’une amende forfaitaire de 300 € (pouvant être minorée à 250 € ou majorée à 600€) », voire plus en cas de non-paiement dans les 45 jours, accompagnée d’une confiscation, destruction ou consignation des produits vendus à la sauvette.

« Toutefois, la vente de muguet par un particulier ou un acteur associatif est tolérée sur la voie publique, le 1er mai, sous réserve de respecter quelques règles généralement établies par arrêté municipal : vente uniquement de muguet sauvage, en petite quantité, brin seul sans ajout d’autres fleurs, sans matérialiser un « point de vente » et éloigné des commerces de plantes et fleurs, et sans danger pour le consommateur. »