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Marché du jardin Le secteur du matériel face à une année atypique

Le marché du matériel d’entretien pour les espaces verts est à 70 % réalisé par le B to C. Or, avec la sécheresse de l’année passée, les ventes ont fortement chuté, note l’Axema dans son dernier rapport d’activité.

Axema vient de rendre publics les chiffres du marché pour l’année dernière. Pour les machines agricoles, la demande est là mais les délais de livraison sont allongés. Le jardin a connu un recul l’an passé en raison de la sécheresse…

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À l’heure de dresser les comptes de ses adhérents, Axema, syndicat français des acteurs industriels de la filière des agroéquipements et de l’agroenvironnement, a rendu son verdict pour l’année passée et propose quelques tendances pour 2023.

« 2022 a encore été une année atypique pour la profession », note le syndicat. Pour les professionnels du secteur, 2022 reste marquée notamment par « un renchérissement et une pénurie de matières premières et de composants essentiels de production en raison de la guerre en Ukraine et de la politique zéro Covid menée en Chine. Alors que la demande est restée soutenue, les difficultés d’approvisionnement et de production se sont traduites par un allongement des délais de livraison, de douze semaines en moyenne au plus fort de la crise ». Et il semble que ces difficultés n’aient pas été résorbées, avec des délais de livraison du double de ce qu’ils sont habituellement. Le retour à la normale se ferait progressivement. Aujourd’hui encore, ces difficultés n’ont pas été résorbées. Les délais de livraison dans le secteur sont en moyenne le double de ce qu’ils sont habituellement. Le retour à la normale se fait très progressivement.

Autre élément marquant du marché : une forte augmentation des coûts de production et des prix de vente. « En moyenne, les prix des agroéquipements neufs ont ainsi augmenté de 12 % en 2022, de 17 % depuis le début de 2021. Les hausses décidées en cours d’année 2022 continueront de s’exprimer, en année pleine, en 2023 », poursuit Axema, qui précise qu’au final on peut tabler sur une hausse de 30 % du prix du matériel agricole en trois ans. Comme pour tout le reste de l’économie, il s’agit d’un niveau d’inflation inconnu depuis les années 1980. « Les industriels s’interrogent sur l’acceptabilité de tels niveaux de prix. Et ils redoutent plus que jamais un retournement du marché », précise le syndicat.

Le B to C, 70 % des ventes de matériel d’entretien des espaces verts

Enfin, Axema voit une troisième tendance ayant marqué le marché l’an dernier : des ventes de matériel neuf qui ont atteint un nouveau niveau record à 8,3 milliards d’euros (+ 15 % par rapport à 2021) et le report de certaines d’entre elles sur 2023. « Cette progression à deux chiffres a été porté davantage par les prix (+ 12 %) que par les volumes (+ 2,5 % seulement). »

Axema précise sur ce point que « la situation a été nettement meilleure dans le secteur agricole (+ 16,5 %) que dans celui des espaces verts (+ 3,5 %). Le marché des espaces verts s’est en effet retourné à partir du milieu de l’année, en conséquence de la sécheresse et de l’étranglement du pouvoir d’achat des ménages (le BtoC représente 70 % des ventes de matériel d’entretien des espaces verts) ».

Pour ce qui concerne le début de cette année, les fabricants notent « une profonde divergence entre d’un côté les niveaux de facturation, toujours en très forte augmentation, et de l’autre les prises de commandes en chute libre par rapport à l’année précédente ». Ces dernières affichent des baisses qui s’échelonnent de - 15 % à - 50 % selon les familles de produits. « Simple trou d’air ou prémisses d’un retournement du marché ? Il est encore trop tôt pour le dire. Les industriels des agroéquipements constatent un certain attentisme du côté des acheteurs – distributeurs et agriculteurs notamment », s’inquiète Axema. Toutefois, les constructeurs concluent que « même si les prises de commandes se raréfient en ce début d’année, il est presque acquis que le marché des agroéquipements sera en croissance en 2023, de l’ordre de 5 à 10 %. En effet, les carnets de commandes sont encore bien garnis – 5,5 mois de production en moyenne à la mi-mars – et couvrent quasiment l’année civile. De plus, l’effet prix restera positif, apportant sept à dix points de croissance. Dans de telles conditions, le secteur s’oriente vers une nouvelle année record, mais nuancée sur le fond ».

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