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Expérimentation sous abri et au champ Davantage d'entretien pour une désinfection vapeur plus efficiente

L’expérimentation Desarm a permis de mesurer différents paramètres, en particulier les températures létales de souches pathogènes pendant la désinfection en pleine terre.

Le projet Desarm, qui a fait l’objet d’une présentation au Sival mi-janvier, explore les températures létales de différents bioagresseurs ainsi que les temps de pose. Les essais ont été réalisés sur cultures légumières, sous abri et au champ.

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L’interdiction du métham-sodium en 2018 a relancé la désinfection à la vapeur. « Mais d’un point de vue expérimental, il y a très longtemps que nous n’avions pas travaillé ce sujet », a expliqué le 18 janvier dernier, dans le cadre d’une conférence, Sylvain Gérard. Conseiller « Santé des plantes en plein champ » au comité départemental de développement maraîcher (CDDM) de Loire-Atlantique, il intervenait sur cette thématique aux côtés de Laurent Giardino, conseiller « maraîchage » à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, et de Charlotte Berthelot, responsable de l’unité « Durabilité des systèmes de productions légumières » au Centre technique tnterprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL).

À 70 °C, tous les pathogènes sont morts 

Concrètement, Desarm* a permis de mesurer différents paramètres, en particulier les températures pendant la désinfection. Mais également, en laboratoire, les conditions létales de trente souches de pathogènes du sol. « Au champ, nous avons retenu trois niveaux de mesures : en surface, à six et à neuf centimètres. »
Ont été mesurés le temps mis par la vapeur pour descendre, par exemple à six centimètres, et le temps pour qu’elle atteigne 70 °C. « À ce niveau, quel que soit le temps d’exposition (5, 30 ou 60 secondes), tous les champignons (Pythium, Sclerotinia, Fusarium…) meurent dès cinq secondes d’exposition.

Et pour les Pythium les plus sensibles, la température létale est même de 60, voire 50 °C », rappelle Sylvain Gérard.

Des écarts de température selon les coffres 

Au total, Desarm a permis d’analyser 65 chantiers de désinfection. Avec un premier constat : la vapeur n’arrive pas toujours de manière homogène. « Selon les coffres, on a un écart moyen de 45 secondes dans la montée en température. C’est vrai en surface et encore plus à 6 cm de profondeur », précise Sylvain Gérard, avant de pointer d’autres surprises dans les résultats obtenus.

Par exemple, « à 6 cm, seules 63 % de nos mesures atteignent 70 °C. Pourtant, l’effet herbicide est bien visible, sans qu’on puisse établir un lien direct avec le temps de pose, le nombre de coffres ou la puissance des machines. La seule chose que l’on puisse dire c’est que, même si on ne descend pas sous les 6 cm, il se passe quelque chose sous ce seuil ».

Renforcer l’entretien des équipements

Ces travaux, prolongés par ceux de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire qui a plus spécifiquement travaillé sur les temps de pose (au champ et sous abri), amènent en particulier à une recommandation d’ordre pratique : « Il faut accentuer l’entretien des équipements de désinfection vapeur » insiste Sylvian Gérard.
« Sur le terrain, complète-t-il, bien souvent il se limite à la chaudière. Mais il faut aller plus loin, ne pas oublier que ces équipements fonctionnent à basse pression et que le moindre obstacle – un tuyau obstrué, une vanne de fermeture corrodée, la présence d’eau dans les points bas des tuyaux… – limitera le passage de la vapeur. »

*Désinfection des sols : amélioration de l’existant et recherche de méthodes alternatives.

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