Fleurissement Les assises régionales du Centre de retour !
Après une année « sans » en raison de la crise sanitaire, le rendez-vous du fleurissement organisé par l’ARF Centre a pu avoir lieu à Contres (41) le 30 septembre.
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Organisées chaque année, les assises régionales de la région Centre sont habituellement un rendez-vous très fréquenté de la filière. Elles ont enregistré par le passé des fréquentations de plus de 500 personnes. L’édition 2021 a évidemment été plus modeste, autour de 200 inscrits, mais vu le contexte et les séries d’annulations, organisateurs, exposants et participants étaient heureux de se retrouver. La thématique retenue, « La relance des filières paysagère et touristique », était parfaitement dans l’air du temps, avec quatre conférences programmées dans la journée.
Pour rappel, avant la crise, les urbains plébiscitaient déjà une proportion plus grande de végétal, d’espaces verts, d’aménagements immobiliers (balcon, jardins) et de loisirs en ville (piscine, parcs).
Pour Michel Le Borgne, des pépinières Drappier (Lecelles, 59), après le premier confinement, la mobilisation sous l’égide de Val’hor pour faire reconnaître le végétal comme essentiel à la vie a été très positif auprès des politiques, une découverte pour certains ! La saison a été excellente, avec beaucoup d’achats de végétaux et des services pour bien les planter, les arroser, les entretenir… »
Pas assez d’offre en France
Pour Arnaud Crosnier, pépiniériste à Nazelles-Négron (37), il y a effectivement de « nouvelles demandes en plantes mais pas assez d’offre en France, voire en Europe ». Il faut selon lui mettre en place un plan de relance pour répondre, tout en tenant compte du temps de production. Il constate : « Nos producteurs sont connus en France et à l’étranger mais parfois inconnus des communes plus locales. Il y a une économie circulaire à mettre en place. »
Élodie Sinigaglia, qui dirige une entreprise du paysage à Notre-Dame-d’Oé (37) et préside l’Unep d’Indre-et-Loire a, pour sa part, rappelé que les pratiques de la profession évoluent encore plus vite depuis la crise : « Les paysagistes ont conscience de la nécessité d’utiliser la biodiversité contre le réchauffement climatique, pour contrer les îlots de chaleur, aider à la gestion pluviale, offrir de nouvelles palettes végétales. »
Les échanges ont permis d’aborder la problématique de l’approvisionnement local et de l’adaptation de la palette végétale au changement climatique. « Le choix des collectivités à acheter local, choisir la France avant l’étranger est important, sinon les producteurs n’ont pas les moyens d’investir », a expliqué Michel Le Borgne, qui prône aussi davantage de proximité : « La collectivité doit dire ce qu’elle veut pour le futur pour que les producteurs mettent en culture les bons végétaux. » Arnaud Crosnier explique de son côté que « le changement sociétal implique de s’adapter à une production écoresponsable, avec les labels Plante bleue, de bonnes pratiques, des démarches qualité valorisées par le label rouge ou encore Fleurs de France… Il s’agit d’un engagement interprofessionnel à mettre dans les appels d’offres ».
Pour accéder aux végétaux de demain, il faut favoriser le « sourcing » en local. « Aux élus de chercher et d’échanger avec les producteurs. Une mairie peut acheter jusqu’à 40 000 euros sans mise en concurrence », précise Michel Le Borgne à la question d’un intervenant : « Comment les collectivités accèdent-elles aux nouveautés ? »
Des difficultés pour trouver du personnel compétent
Reste que dans l’Hexagonee, où le nombre de producteurs a fortement baissé, les perspectives sont difficiles, comme l’a rappelé Marie-Laure Rauline, qui dirige Javoy plantes, à Saint-Cyr-en-Val (45) et vice-présidente de la FNPHP. « Nous avons aujourd’hui un problème dans les recrutements, pour trouver des gens compétents : ils sont motivés mais pas formés. La filière est appétente mais il y a peu d’installations car l’investissement est risqué. Un euro engagé ne sera valorisé que dans trois ou quatre ans, avec le risque d’avoir misé sur les mauvais végétaux s’ils ne sont plus demandés à ce moment-là, la gestion de risques sanitaires, climatiques, de grêle… Le prix de la plante n’est pas à la mesure du travail fourni. »
La crise sanitaire a transformé un métier passion en un métier qui dispose d’une meilleure vision pour l’avenir, il faut s’en réjouir.
Une bonne conclusion pour une journée d’échange très riche !
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