Hortis Les gestionnaires d’espaces nature regardent au-delà des grands projets
Le congrès annuel d’Hortis, les responsables d’espaces nature en ville, s’est tenu au domaine de Sceaux (92) les 14 et 15 octobre sur le thème de la végétalisation des interstices urbains.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Organisé en visioconférence l’année dernière (à lire : «Congrès Hortis 2020 transformé en webinaires» et également : «Hortis 2020 : La nature dans les paysages industriels»), le congrès annuel d’Hortis, les responsables d’espaces nature en ville, s’est déroulé à l’orangerie du domaine de Sceaux (92) les 14 et 15 octobre derniers.
Congressistes et partenaires étaient rassemblés pour échanger sur la végétalisation des interstices. Car au-delà des « grands » projets de paysage ou des trames vertes bien identifiées, les petits espaces publics ou privés, les friches et délaissés urbains constituent une opportunité pour renforcer la végétalisation et la résilience des territoires.
La thématique a permis d’aborder sous différents angles la place et la gestion de la végétation spontanée, mais aussi les bénéfices de toutes les formes de végétal sur la santé et le bien-être, avec en introduction le premier ambassadeur des vagabondes, Gilles Clément.
Parmi les interventions, toutes de grande qualité, celle, notamment, de Florian Borg, chef de projet Paysage et nature en ville à la métropole de Lyon (69), qui a travaillé sur le concept de paysage tactique, s’appuyant sur la valorisation de la végétation ligneuse spontanée présente dans les friches urbaines pour développer des projets à moindre coût. Pour cela, il n’hésite pas à proposer de conserver des mal-aimées comme l’ailante ou le robinier faux-acacia, en valorisant leurs atouts de pionnières plutôt que chercher à les combattre désespérément.
Richard Scott, directeur du National Wildflower Centre, basé au parc botanique d’Eden Project en Cornouailles (Angleterre), a partagé son expérience de « conservation créative », une démarche qui permet de protéger et de faire connaître les espèces de fleurs sauvages grâce à des plantations dans les villes impliquant la population.
Un plaidoyer pour la diversité des pépinières françaises
Et du côté des partenaires historiques du congrès, les producteurs étaient présents avec une belle délégation de pépiniéristes membres du pôle paysage de la FNPHP : Michel Le Borgne (Pépinières Drappier), Antoine Daganaud (Pépinières charentaises), Erwan Baron (Pépinières Chauviré), Guilhem Bost (Pépinières Lepage), Pierre de Prémare et Rodolphe Debruille (Pépinières Guillot Bourne II), Marie-Laure Rauline (Javoy plantes), Daniel Soupe (Pépinières Daniel Soupe), Laurent Chatelain (Pépinières Chatelain), Denis Forge (Les Pépinières de la Bambouseraie). L’occasion pour eux de rappeler la diversité de l’offre française et les prises de risque opérées au fil des décennies pour cette filière, afin de tester sans cesse de nouvelles espèces susceptibles de répondre aux nouvelles attentes des aménageurs.
Le discours est clairement orienté sur la nécessité de renforcer encore et toujours les collaborations pour diversifier la palette végétale, en termes d’espèces avec du local et de l’exotique, selon les contextes.
La diversification intraspécifique a également été abordée, en plaidant par exemple pour la recherche d’origines génétiques variées pour relancer une production d’ormes ou de frênes résistants plutôt que de parier sur des clones.
Yaël HaddadPour accéder à l'ensembles nos offres :