Login

Terrains de sport Plante & Cité fait le point sur le zéro pesticide

Visite du stade du Commandant-Bougouin, dit du vélodrome, à Rennes (35), dédié au rugby, lors de la journée technique de Plante & Cité.©Y. Haddad

Une journée technique organisée à Rennes (35) le 6 octobre dernier a dressé un point complet sur l’absence de traitements phyosanitaires dans les terrains de sport. L’occasion de rappeler que pour gérer au mieux une pelouse, il faut – au départ – choisir le bon couvert végétal.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La rencontre organisée le 6 octobre par Plante & Cité, en collaboration avec le CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale) et l’AITF (Association des ingénieurs territoriaux de France), a fait salle comble à Rennes (35). Une ville d’accueil pionnière en matière de gestion différenciée et d’engagement vers le zéro phyto. L’arrêt des traitements a commencé en 2006 dans l’espace public pour s’étendre aux cimetières et terrains de sport en 2011, devançant de près de dix ans l’extension de la loi Labbé. En effet, l’arrêté du 15 janvier 2021 interdit désormais l’usage des produits phytopharmaceutiques hors produits de biocontrôle pour tous les équipements sportifs à partir du 1er juillet 2022, à l’exception des terrains de grands jeux, des terrains de tennis sur gazon et des pistes d’hippodrome dont l’accès est réglementé, ainsi que des golfs et practices. Pour ces derniers, l’interdiction a été reportée au 1er janvier 2025.

Comme l’a souligné en introduction Didier Chaperon, élu à la Ville de Rennes en charge de la biodiversité, l’objectif premier est d’assurer la santé de tous, licenciés de clubs sportifs et entraîneurs, mais aussi la population pour des usages occasionnels et les agents affectés à la gestion de ces espaces, rattachés à la direction des espaces verts ou des sports selon les collectivités.

Un guide technique et des villes pionnières

Riche d’échanges et en présence du sénateur Joël Labbé, la journée a rappelé l’esprit de la nouvelle réglementation, présenté le « poids » des équipements sportifs en pelouse naturelle en France et exprimé le point de vue de la Fédération française de football sur ces changements de pratiques.

Les leviers d’actions techniques pour permettre cette transformation ont été abordés au travers de la présentation du guide technique « Vers le zéro phyto des terrains de sport en pelouse naturelle : démarche globale et gestion intégrée » édité en mai dernier par Plante & Cité et la Fredon (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles).

En complément, plusieurs collectivités ayant déjà franchi le cap ont fait part de leur expérience : Rennes, Valence (26), Pontivy (56), la communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées (64) et le golf de Fougères (35), le premier à avoir été conçu pour une gestion en zéro phyto.

Parmi les solutions mises en œuvre pour maintenir une pelouse de qualité, le choix des graminées figure en bonne place aux côtés des opérations mécaniques, de la gestion du substrat, du drainage et de l’arrosage, sans oublier la formation des agents et la sensibilisation des utilisateurs. La priorité est désormais donnée au préventif et non plus au curatif, dans une approche agronomique globale de la santé du végétal.

Priorité aux variétés résistantes à l’arrachement

L’objectif pour les pelouses sportives est d’obtenir un couvert dense, au gazon vigoureux et bien ancré. Aussi bien dans la phase de création que pour les opérations de rénovation ou de regarnissage, il n’y a pas de plante parfaite !

Le choix du mélange est donc essentiel pour répondre aux exigences en termes de performance du tapis de jeu, de tolérance aux maladies ou encore de résistance à l’arrachement et au piétinement.

En région océanique le trio gagnant est :
- le ray-grass anglais (Lolium perenne) pour sa rapidité d’installation, son excellente résistance au piétinement et à l’arrachement, sa large offre variétale ;
- le pâturin des prés (Poa pratensis) pour sa capacité de régénération grâce à ses rhizomes, sa résistance à l’arrachement et son bon comportement hivernal ;
- la fétuque élevée (Festuca arundinacea) pour sa résistance à l’arrachement et au piétinement, sa tolérance au sec et à la chaleur, son offre variétale diversifiée.

Les professionnels du gazon attirent l’attention sur la nécessité de bien étudier, dans les mélanges, les variétés proposées, car il existe de grandes différences de qualité au sein d’une même espèce. Le site Internet choixdugazon.org, la base de données en ligne des variétés à gazon inscrites au catalogue officiel français, livre des informations précises sur les qualités des variétés ou sélectionne un panel de graminées en fonction de critères prioritaires.

Yaël Haddad

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement