Un an après une première communication lors de Vegetal Connect (Le végétal reprend des couleurs à Angers), Valhor a de nouveau donné rendez-vous aux professionnels à Angers (49) le 14 septembre 2022 pour confirmer les avancées du projet en matière d’écoconception des pots horticoles et de recyclage des pots plastique à usage professionnel. Celles-ci ont été présentées dans le dossier du « Lien horticole » n° 1118 daté de septembre 2022.
Animée par le journaliste de France Inter Denis Cheissoux, cette table ronde a réuni Mikaël Mercier, pépiniériste et pilote du groupe de travail Valhor « Écoconception et recyclage des pots horticoles », Pierre de Lépinau, directeur général délégué de l’éco-organisme A.D.I.Valor en charge de la collecte et du recyclage des déchets de l’agrofourniture, Vincent Regnouf, président du cabinet de conseil en stratégie environnementale Enotilo, Daniele Schinaia, manager Insights & Data Brand Strategy du cabinet d’études Kantar, et Martin de Rancourt, consultant « Déchets et écologie industrielle » du cabinet Inddigo.
Les Français prêts à payer 5 % de plus pour des pots recyclés ou biodégradables
Pour l’occasion, Kantar a dévoilé les enseignements d’une étude réalisée sur le thème « Les Français et l’écoconception des pots. Conduite durant l’été 2022 par le cabinet d’études pour Valhor et FranceAgriMer, Daniele Schinaia en a rapporté plusieurs indications.
Tout d’abord, le type de pot n’est pas un critère d’achat décisif pour une plante : des évolutions ne sont pas susceptibles d’avoir un impact significatif sur les habitudes d’achat des foyers.
Ensuite, il apparaît que les Français se montrent ouverts aux alternatives aux pots en plastique : les pots biodégradables, suivis par les plantes en mottes pressées. « On constate aussi un certain potentiel à développer pour l’achat de plantes en racines nues ou avec leur propre sac ou contenant », a poursuivi Daniele Schinaia, qui souligne aussi que « rapporter les pots non utilisés en point de vente ou en centre de tri est encore loin d’être une habitude », précisant toutefois qu’un « développement est possible ».
Une partie des foyers (30 à 40 %) seraient prêts à payer plus pour des plantes en pots en plastique recyclé ou biodégradables, mais à condition que le surcoût ne dépasse pas 5 %.
Bientôt une charte d’engagement pour les fournisseurs
Au regard de ces résultats, Martin de Rancourt a exposé les orientations du projet porté par Valhor, largement présenté dans le dossier de septembre (Le recyclage avance). Parmi les avancées réalisées depuis, une charte d’engagement des fournisseurs à s’engager vers une plus grande utilisation de plastique recyclé et vers la facilitation du recyclage devrait voir le jour prochainement.
Le travail sur les alternatives aux pots (mottes pressées, racines nues, Air Pot, etc.) et sur les pots alternatifs, avec le concours d’Astredhor et de la station Est horticole, devrait mener à des analyses de cycle de vie de certains produits dans les mois à venir.
Des affiches pour sensibiliser dans les points de vente
La seconde partie de la table ronde était consacrée à la création d’une filière nationale de collecte et de recyclage des pots horticoles professionnels usagés.
Mikaël Mercier, ancien président de Valhor, a expliqué pourquoi l’interprofession s’est rapprochée d’A.D.I.Valor : « L’éco-organisme, sans but lucratif, en charge de la collecte et du recyclage des déchets de l’agrofourniture depuis vingt ans, dispose en effet d’une solide expertise et d’un “bon sens paysan” adapté au secteur de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage et aux préoccupations de ses professionnels. »
Vincent Regnouf a insisté « sur la nécessité d’être proactifs sur le sujet de la réduction, du recyclage et du réemploi du plastique dans la filière, pour anticiper la législation qui doit évoluer au 1er janvier 2025 (dossier de septembre) ».
Pierre de Lépinau a enfin exposé les garanties d’un dispositif techniquement efficace et économiquement viable apportées par A.D.I.Valor, qui assurerait aux metteurs en marché le recyclage effectif des pots horticoles en plastique usagés en contrepartie du paiement d’une écocontribution sur les plantes en pot à usage professionnel vendues.
Mikaël Mercier a conclu la table ronde en invitant les professionnels de la filière à rejoindre massivement la solution nationale et volontaire qui sera mise en place dans les mois à venir. « Au-delà d’une solution individuelle satisfaisante pour chaque entreprise concernée par le traitement des déchets de plastique, c’est un message collectif fort qui serait envoyé aux pouvoirs publics : celui d’une filière “verte jusqu’au bout des feuilles”, qui se prendrait en main et anticiperait les réglementations ».
Pour valoriser les efforts de la filière, Valhor met à disposition des points de vente au détail une affiche à positionner à proximité des plantes en pot commercialisées dans les magasins… Un document disponible auprès de l’interprofession : il constitue une avancée de plus sur ce sujet sensible !