Chaumont-sur-Loire Pour ses 30 ans, le Festival des jardins teste le « jardin idéal »
Créé en 1992, le rendez-vous incontournable de la création en termes de jardin ouvrira ses portes le 21 avril et propose de se pencher sur « trente ans d’utopie verte ».
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Le Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire pourrait cette année être l’occasion de se replonger dans le passé. Et pour ce qui était – il faut bien le dire – un ovni à sa création en 1992, le « the place to be » des jardins a contribué à lancer beaucoup de choses. Les premiers murs végétaux de Patrick Blanc y ont été présentés. Le « nouveau fleurissement » de la fin du siècle dernier et du début du xxie lui doit beaucoup aussi.
Pour fêter l’événement, qui vient d’être présenté à la presse, les organisateurs avaient choisi pour thème le « jardin idéal ». Avec un sous-titre qui sent la nostalgie : « Trente ans d’utopie verte ».
Devenu centre culturel global, avec des expos photo et d’autres rendez-vous liés à l’art, le château de Chaumont-sur-Loire (41) a proposé aux paysagistes, botanistes et architectes qui chaque année proposent des jardins pour le festival de « réfléchir à ce que serait ou devrait être le jardin idéal en un temps où notre relation avec la nature et le végétal a considérablement évolué, en raison de l’urbanisation intensive, du réchauffement climatique, du désir accru de nature et des inquiétudes alimentaires ».
Cinq cartes vertes de personnalités connues
Comme chaque année, des « cartes vertes » vont permettre à plusieurs personnalités de présenter un jardin. Ce sera le cas du Malaisien Inch Lim, avec « The living batik ». Inspiré du fameux tissu, le jardin promet « des plantes vaporeuses flottant au-dessus de l’eau et glissant sur une petite colline ».
L’Américaine Kathryn Gustafson, qui se destinait à la création de mode avant de se présenter à l’ENSP de Versailles, et à qui l’on doit plusieurs réalisations en France, proposera aussi un jardin.
Mais des signatures comme Jacqueline Osty, que l’on ne présente plus, ou Jean Mus, paysagiste et président du « Carré des jardiniers » de Paysalia, sont là aussi. La première cherche de plus en plus à répondre à la demande croissante de nature en ville. Le second devrait laisser parler sa poésie et son amour du sud de la France.
Patrick Blanc, déjà évoqué pour ses murs végétaux, complétera la liste des personnalités ayant carte verte à Chaumont cette année. Outre ses murs, on lui doit aussi le « Vallon des brumes », situé entre les parcelles du festival et le château.
Des jardins divers, des matières inattendues, des systèmes innovants…
Pour 2022, les organisateurs promettent quelques nouveautés. Une nouvelle terrasse ombragée sera créée, près du café du Parc. Objectif : « En ces temps de réchauffement climatique, la possibilité de se rafraîchir dans un nouvel endroit poétique, sous les feuillages des arbres, sera offerte aux visiteurs, le temps d’une pause. »
Autre lieu qui évolue : le jardin de l’hôtel du domaine. Un hébergement voit le jour avec un projet des architectes : « Une chambre au jardin ». Un écrin vert a été imaginé autour des hébergements.
Mais c’est bien sûr au niveau des jardins du festival proprement dit que la créativité est attendue par les visiteurs. L’édition de 2022 rassemble des concepteurs anglais, américains, tchèques, italiens, espagnols, polonais, néerlandais, allemands, belges et même chinois et sud-africains. Comme toujours, les paysagistes de cette année proviennent d’univers différents, puisqu’ils sont issus du monde du végétal, de l’architecture, du design, de la décoration, mais aussi de la biologie, de la botanique, de l’écologie...
Si l’on en croit les organisateurs, tous ces professionnels vont surprendre le visiteur avec « l’utilisation de matières inattendues, comme des vitraux de poches d’eau colorée, des sols de bocaux multicolores, des fontaines de plastique recyclé, des cloisons de corde de chanvre, de spectaculaires oyas géantes... Ils proposent des systèmes innovants de drainage, des solutions audacieuses de purification de l’eau, des méthodes originales d’irrigation »…
La visite complète de cet ensemble sera possible dès le 21 avril et jusqu’au 6 novembre. On est décidément bien loin des années de la création, quand le festival n’ouvrait que les mois d’été.
Avoir trente ans, cela a du bon !
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