Salon de la Robotique agricole Près de Toulouse, le Fira fier de sa tenue

Évidemment, toute la robotique agricole n’est pas centrée sur l’horticulture ou les cultures spécialisées. Néanmoins, regarder ce qui se passe du côté des robots capables de surveiller les cultures, d’assurer des opérations de tonte ou encore de désherber (voir à ce sujet le dossier du Lien horticole n° 1112, page 30, à venir d’ici fin décembre) est instructif quant à ce qui va se produire des prochaines années. C’était tout l’intérêt de visiter le World Fira, le Salon de la robotique agricole, qui s’est déroulé en format hybride présentiel-distanciel du 7 au 9 décembre 2021 à Labège (31), près de Toulouse.

On évoque en France une pénurie de main-d’œuvre dans les filières de l’horticulture ? Le World Fira étant par nature un Salon international où l’on parle plus anglais que français, on apprend que ce constat est valable partout dans le monde et que toutes les agricultures s’intéressent aux robots précisément parce que chacun peine à embaucher.
On s’interroge sur la fiabilité des appareils ? On se rend compte qu’ils sont de plus en plus nombreux de par le monde et tous les témoins interrogés – et ils sont nombreux à intervenir au Salon – semblent satisfaits des améliorations opérées…

Le bilan comptable des organisateurs, Fira-agtech, est dans ce contexte intéressant : malgré la remontée en force de l’épidémie de Covid-19, l’édition a accueilli, sur place ou en ligne, plus de 1 500 visiteurs venus de cinquante pays, une sacrée performance alors qu’il s’est déroulé en pleine reprise de l’épidémie en Europe. Mais ces statistiques ne sont pas déterminantes. Ce qu’il faut retenir : on y retrouve des gens qui croient dur comme fer à l’avenir d’une agriculture high- tech appuyée sur des technologies de pointe pour répondre aux enjeux de demain, avec davantage de production et de respect de l’environnement.

Des nouveautés intéressantes pour le secteur

Au cours du Salon, l’entreprise française Naïo technologies a présenté son nouveau modèle de robot, Orio, destiné aux grandes cultures. Il a pour principales fonctionnalités les opérations de semis et de binage. Mais cette entreprise dispose aujourd’hui dans sa gamme d’appareils mieux adaptés pour la filière horticole.

De son côté, le constructeur danois AgroIntelli a dévoilé au World Fira son nouveau modèle, lui aussi destiné aux grandes cultures. Son autonomie, autorisée par le recours à un moteur unique et à un grand réservoir diesel d’une capacité de 330 litres, permet au robot de fonctionner jusqu’à 60 heures sans arrêt avant le ravitaillement. La recharge en électricité est jugée par ce constructeur trop compliquée dans les champs, loin des hangars agricoles.

Quant au français Exxact Robotics, il y a présenté Traxx, son robot enjambeur monorang compact, destiné à la vigne mais qui peut être intéressant pour certaines cultures en ligne.

Un AgRobotics Land en région toulousaine

Si le World Fira se tient près de Toulouse, c’est que c’est dans cette ville qu’est née l’une des entreprises les plus innovantes du secteur, Naïo technologies, qui vient déjà de fêter ses dix ans.
Dans l’ensemble, c’est toute la région qui est en pointe en termes de robotisation agricole. D’où le lancement d’une nouvelle marque territoriale, « AgRobotics Land ».
Inaugurée le 7 décembre, celle-ci veut « incarner la dynamique du sud-est toulousain et de sa région, centre de gravité de la robotique agricole ouvert sur l’écosystème français et international ».

Une cartographie des expertises offertes par le territoire y a été présentée à un stand dédié. Un recensement repris sur le site, déjà en ligne, qui prouve s’il en était encore besoin la montée en puissance du secteur !