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Au parc des expositions d'Angers Sival 2025 : entre succès et questionnements sur l’avenir

Le Sival, qui s’est tenu du 14 au 16 janvier à Angers, a de nouveau accueilli un public nombreux, venu de tous les métiers du végétal spécialisé, en particulier l’horticulture.

Le salon, qui s’est tenu du 14 au 16 janvier, a encore une fois montré qu’il répondait aux attentes de multiples métiers, tout en laissant transparaître les difficultés du moment pour certains d’entre eux. Son président emblématique, Bruno Dupont, a cédé sa place à l’issue de cette édition.

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« J’ai vu de tout, des maraîchers, des viticulteurs, mais aussi de nombreux horticulteurs » : le témoignage de ce fournisseur résume bien ce qu’est devenu le Sival, qui ouvre ses portes chaque année à la mi-janvier au parc des expositions d’Angers (49) : le salon de l’ensemble des métiers du végétal spécialisé en recherche de solutions techniques innovantes. Il est aujourd’hui le rendez-vous incontournable pour tous ceux qui sont en quête d’un nouvel abri de culture ou d’un robot leur permettant de rationaliser une tâche. Et ces professionnels de tous bords ont une fois de plus été présents, en particulier le mercredi !

Le concours de l’innovation, qui a récompensé dix-neuf nouvelles solutions techniques – plus de soixante avaient fait l'objet de candidatures –, traduit bien cet éclectisme : on y retrouve aussi bien de nouvelles variétés de légumes que des outils techniques offrant des perspectives aux viticulteurs ou pépiniéristes (voir ici : Concours de l’innovation du Sival : des solutions offrant de véritables perspectives d’avenir ). Le programme de conférences, chargé, était à l’avenant.

Des producteurs en colère et des réflexions vers la diversification

Dans ce contexte assez classique, ce qui a marqué l’édition 2025 du Sival aura peut-être été la manifestation de viticulteurs en colère qui ont dégradé en particulier le stand de FranceAgriMer le mardi 14 janvier. Ils voulaient ainsi signifier leur désaccord sur la manière dont sont gérées les aides à l’arrachage des vignes décidées par l’État pour faire face aux problèmes liés à la baisse de consommation du vin. Un bon témoignage des inquiétudes que le contexte économique et politique fait peser sur certains métiers et sur l’activité des prochains mois.
La FNSEA, appuyée par ses différentes branches dont Verdir, a aussi organisé une conférence de presse pour mettre en avant ces inquiétudes face à un avenir incertain. Marie Levaux, présidente de Verdir, y a rappelé la nécessité de poursuivre le travail sur certains dossiers épineux, en particulier celui de la gestion de l’eau…

Les viticulteurs en colère ont dégradé le stand de FranceAgriMer pour protester contre le système d'aide gouvernemental à l'arrachage des vignes. (© François Arnould)

D’une certaine manière, le fait que la thématique de la diversification et le regard porté vers de nombreuses cultures autres que les productions classiques ait été omniprésent au salon illustre bien les difficultés que beaucoup de métiers présents voient remis en cause les débouchés de leur travail au quotidien. Dans les conférences ou auprès des stands, ces horizons nouveaux ont pris différentes formes : culture de grenades, plantes tropicales, paulownia (pour son bois), camerise, houblon ou spiruline. Autant de pistes plus ou moins nouvelles déjà explorées par la production française ou encore à défricher.

Bruno Dupont quitte la présidence

Enfin, le Sival s’est terminé par un dernier événement, le départ de son président de longue date, Bruno Dupont. Il quitte cette fonction « après vingt ans de bénévolat », commentait l’un des grands témoins de son parcours. L’ancien arboriculteur fruitier, salué par les professionnels pour sa défense des intérêts des filières du végétal spécialisé (présidence du syndicat Interfel, premier président de Végépolys avant que l’organisme ne devienne Végépolys Valley…), a développé le salon comme un catalyseur de solutions. Il a exploité sa vision stratégique pour le faire gagner en audience tant pour les exposants que pour le visitorat, entre autres par une évolution remarquée à l’international.

Il transmet la présidence à Albert Richard, arboriculteur lui aussi et président de la coopérative des Vergers d’Anjou. Tout aussi fédérateur, il aura à cœur de maintenir l’écosystème en place.

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