EXPÉRIMENTATIONS Astredhor Aura : innover pour un végétal résilient
La journée portes ouvertes Astredhor Auvergne-Rhône-Alpes et Est, à la station de Brindas (69), le 3 juillet, a mis en lumière les défis dans le domaine du végétal en milieu urbain.
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Le 3 juillet dernier, Éric Vuillermet, renouvelé pour trois ans à la présidence d’Astredhor Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) en début d’année, a introduit la journée portes ouvertes de la station. Mettant en lumière une période de transition et de consolidation, il a rappelé la mission de services d’Astredhor auprès des professionnels du végétal, ainsi que la nécessité de trouver de nouveaux adhérents et de nouvelles pistes de travaux : pour cela, encore faut-il « remonter les besoins du terrain ».
Il a constaté un virage du fleurissement vers le paysage, illustré par la thématique de la journée : l’arbre en ville*, et les essais en cours qui cherchent à adapter les pratiques de végétalisation urbaine face au changement climatique.
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Des gammes et des pratiques adaptées
Outre les ateliers techniques, la visite du jardin d'expertise ou encore des tests d'exosquelettes, les producteurs ont pu découvrir les essais de la station.
Tout nouvel arrivé, le programme Végét'Eau II (2025-2027), en collaboration avec plusieurs partenaires dont Plante & Cité et Urbasense, étudiera l'impact du stress hydrique et des mycorhizes sur quatre essences (Quercus cerris, Celtis australis, Acer campestre, Fraxinus ornus) en comparant l'arrosage "classique" (préconisation du cahier des clauses techniques particulières) et celui basé sur les données Urbasense. L’entreprise propose d’optimiser l’arrosage à l’aide de sondes tensiométriques.
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Autre nouveau projet : Vegetadin II (2025-2027) vise à : créer des gammes végétales adaptées au climat régional ; évaluer les bénéfices des massifs sur le rafraîchissement, les flux d’eau et la biodiversité ; quantifier les besoins en eau minimaux pour une végétalisation de qualité. Les végétaux sont évalués à la station et à l’Eplefpa (établissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricole) de Marmilhat, à Lempdes (63). Le comportement de plus de 170 références est d’ores et déjà détaillé dans une base de données en ligne.
Les plantes en échec dans les conditions pédoclimatiques des deux sites (par exemple, la plupart des sauges) sont arrachées et de nouvelles sont testées. En 2025, des plantes grimpantes (« une demande des collectivités ») ont été implantées, révélant la bonne adaptation des Holboellia pour les deux expositions (soleil/ombre) par rapport aux autres espèces, plus en difficulté.
David Vuillermet, directeur recherche & innovation territorial, explique que les végétaux qui vont résister au sec « ne vont pas évaporer de l'eau, donc il n'y aura pas d'effet de rafraîchissement en ville, à la différence d'autres gammes végétales, un peu plus fleuries, qui vont bénéficier d'un arrosage et qui produiront plus d'évaporation dans l'air ». Le projet Vegetadin II analysera les flux d’eau et les ordres de grandeur de consommation.
Santé des plantes et des hommes
Il ne s’agit là que de deux nouveaux projets (dans la continuité de précédents programmes), parmi ceux en cours ou à venir à la station. Par exemple, Hortiterre et Hortichaud (2025-2030), financés par Ecophyto, se concentrent respectivement sur le zéro phyto pour le contrôle des ravageurs et des adventices en pépinière (hors sol et en pleine terre) et en cutures sous serres chauffées (annuelles, pluriannuelles ou permanentes).
Le projet de recherche UV-pots, en attente de confirmation, explorerait l'application des UVB pour obtenir des plantes plus compactes, les acclimater aux environnements lumineux changeants et renforcer leur résistance aux bioagresseurs.
Palmier (2025-2028) doit permettre d’améliorer les connaissances sur la biologie et la dynamique du puceron, de l’altise et du Lygus en Aura. L’avenir climatique de la région et les stratégies de lutte alternatives seront explorés pour les filières concernées : horticulture, mais aussi arboriculture et maraîchage.
Autre projet multifilière, Autope (2024-2027) recense les outils existants pour réduire la pénibilité dans les exploitations. Le projet propose une base de données actualisée des dispositifs ergonomiques en ligne.
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*Détail de la matinée dans une autre actualité.
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