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“ La lumière vient de la serre ! ”

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Gilbert Bruchlen est clair dans ses choix : « Il y a deux ans, nos remboursements sont arrivés à échéance. Nous avions alors deux solutions : ne pas modifier la structure de l'entreprise pendant quelques années, et renflouer la trésorerie (dont on manque toujours) pour ne plus dépendre des banques. Ou investir. C'est ce que nous avons fait ! » Mais le but n'était pas d'investir pour investir : « Notre production de plantes semi-finies s'était accrue. Elle nécessitait davantage de place et nous n'en avions pas assez. Du coup, la troisième série ne se développait pas très bien. Il fallait donc que l'on s'agrandisse et que l'on recherche la lumière pour une qualité encore plus grande. Nous avons opté pour une serre lumineuse, haute, large, et avec des verres d'un mètre. »

Pour le producteur de jeunes plants de plantes fleuries, installé sur la zone horticole de Cernay, en Alsace, depuis la création de celle-ci en 1986, la lumière est le point crucial de beaucoup de cultures : « Par exemple, pour les pots de 13 cm de Cassia, on loue des serres dans le Var car on a besoin de beaucoup de luminosité. Cela permet de gagner en qualité. »

Construite à partir de décembre 2010 par la société Richel-Marchegay, la serre est de type Venlo. Elle s'étend sur 9,60 m de large et offre 6,50 m sous chêneau. En faîtage, les verres d'un mètre de large laissent entrer un maximum de lumière. L'aération est possible en continu sur les côtés grâce aux carreaux amovibles : « Il faut une demi-journée pour les enlever au printemps et autant pour les remettre à l'automne. L'aération est maximale », explique Gilbert Bruchlen. « La serre est normalement vide en hiver. Le chauffage à air pulsé permet de la maintenir hors-gel. L'arrosage est basé sur un système de chariots suspendus. Et pour le sol on s'est payé le luxe : un macadam enrobé, idéal pour le déplacement du matériel, et il n'y a plus de mousse ! » Concernant le remboursement, Gilbert Bruchlen précise qu'il a été calculé sur dix ans, soit une période un peu plus longue que d'habitude (sept ans) : « Ce bâtiment doit pouvoir être amorti avec nos cultures traditionnelles, sans les Cassia. C'est un investissement intéressant, d'un bon rapport qualité-prix. Si je devais refaire une autre serre, ce serait de ce type-là. »

Mis en production au printemps 2011, cet équipement est destiné aux cultures de potées fleuries semi-finies pour les desserrer plus rapidement en fi n de production. Le résultat : une meilleure qualité et une précocité de dix à quatorze jours au printemps, facilitant une mise sur le marché dès le début du mois d'avril.

Continuer à évoluer pour s'adapter au marché. « Nous sommes des producteurs de jeunes plants, de boutures de printemps, produits en France, avec notre propre génétique, notre propre sélection de variétés. Mais ce qui nous fait manger aujourd'hui ne le fera plus demain. Tout évolue. Sur les produits classiques (verveine, pétunia, impatiens de Nouvelle-Guinée…), il y a de la concurrence, des marchés et des prix en baisse. Heureusement nous ne sommes pas loin de l'Allemagne, grande consommatrice de potées fleuries. Les Allemands et les Suisses nous permettent de compenser la baisse du marché français pour ce type de produits. Dans ce contexte, il faut savoir passer à autre chose. J'aime rechercher de nouvelles plantes, comme le Cassia Dina® (voir l'encadré) que je travaille en potée fleurie, trapue. Il est vendu en pot de 10,5 ou de 13 cm. Ceux de 13 cm sont surtout demandés par les marchés suisse et allemand. »

Satisfait de ses choix, Gilbert Bruchlen est un homme heureux : « Je fais le plus beau métier du monde et j'ai la chance de vivre en permanence dans la couleur ! Je suis issu de la terre et voué à la terre. En toute humilité, car on ne détient rien. On accompagne les plantes, tout simplement. On peut tous avoir des problèmes. J'ai d'ailleurs connu des hauts et des bas, mais ce qui me guide, c'est avant tout la passion. Pour moi c'est vital, au quotidien ! »

Cécile Claveirole

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