“Plante Bleue valorise notre démarche environnementale”
Sylvie Beluet, chef du service « agriculture et espaces verts » de Hyères (83), et Nicolas Blanc, responsable du centre municipal de production La Riperte,ont passé et obtenu la certification Plante Bleue pour valoriser la démarche environnementale de la ville. Ils en ont aussi tiré d'autres bénéfices.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Les serres de production florale du centre communal hyérois de La Riperte ont obtenu la certification Plante Bleue en 2013. Elle récompense les méthodes de production horticole respectueuses de l'environnement, selon sept critères (*) : irrigation, fertilisation, protection des cultures, énergie, déchets, social et environnement de l'entreprise.
« Hyères est engagée depuis plus de quinze ans dans la démarche de diminution des produits phytosanitaires et de protection de l'environnement », explique Sylvie Beluet, chef du service des espaces verts de la ville. « Dès 1990 le centre de La Riperte a mis en place le recyclage de l'eau dans les zones en subirrigation, puis la protection biologique intégrée (PBI) dans les serres, le chauffage basse température sous les tablettes... Nous n'avons jamais eu l'idée de faire valoriser cette approche. Quand, en 2012, nous avons pris connaissance de la certification Plante Bleue dans le Lien horticole, nous nous sommes dit “Pourquoi pas nous ?” : les critères demandés correspondaient à ce que nous faisions déjà. Nous avons contacté l'Astredhor (Romain Manceau) en mai, cette même année, pour savoir si Hyères pouvait prétendre à cette certification, ce qui était le cas. Nous avons alors fait appel au bureau de contrôle Ocacia, au mois de juin, pour entamer la démarche. » Durant l'été 2012, Nicolas Blanc, responsable du centre municipal de production, a rempli l'autodiagnostic environnemental. L'audit mené par le bureau Ocacia a eu lieu le 7 novembre, suivi d'un complément d'informations à fournir. « La certification nous a finalement été attribuée en décembre 2012, sans que nous ayons vraiment rencontré de difficultés. »
« La seule contrainte, au moment de l'autodiagnostic, a été de reporter sur le système informatique l'ensemble des tableaux de bord rédigés jusque-là sur papier (dates de traitement, quantités d'engrais...). Le chef de culture a pris toute une après-midi pour entrer toutes les données sur ordinateur. Ce sont des outils qui vont nous servir maintenant », relève Nicolas Blanc. « L'autodiagnostic nous a permis d'améliorer d'autres points, comme l'installation de deux compteurs pour détailler nos consommations d'eau du Canal de Provence et d'eau de ville. Par ailleurs, la certification nous a permis d'apporter des arguments bien reçus pour pouvoir améliorer le système de chauffage de la chapelle. »
« Le volet social a été le plus délicat à traiter, car nous ne le gérons pas directement », explique Nicolas Blanc. La politique d'embauche et de formation est menée par la direction des ressources humaines de la ville. Le responsable des espaces verts, quant à lui, indique juste ses besoins. « L'auditeur a compris cette particularité distinguant une collectivité et une entreprise de production, et l'a prise en compte. » Les Certiphyto sont en cours auprès du CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale). « Le volet environnemental n'a pas posé de problème car nous ne sommes pas situés dans une zone classée. »
« Plante Bleue constitue un encouragement pour le personnel à poursuivre dans cette voie », souligne Sylvie Beluet. « Elle nous permet de valider nos bonnes pratiques, notamment en termes de protection de l'environnement, respect de la réglementation phytosanitaire et santé du personnel. Elle valorise notre démarche et l'image de la ville dans le domaine du développement durable. La commune a un devoir d'exemplarité auprès du public et des professionnels. »
« Côté communication, nous avons publié un communiqué dans le journal municipal, sur le site Internet de la ville, et diffusé une vidéo sur Hyères TV. Les journées portes ouvertes du centre de production, le 13 avril dernier, ont également fourni l'occasion de présenter la démarche au public et à la presse locale. » Un contrôle « surprise » est réalisé tous les ans par l'organisme auditeur. Le label est réattribué tous les trois ans. « Nous avons d'autres pistes d'évolution prévues à La Riperte, telles que la récupération de l'eau de pluie (serres), le compostage... Elles nous permettront de faire perdurer le label Plante Bleue, voire d'obtenir le niveau 3. » Pour l'eau de pluie, les responsables souhaitent vérifier au préalable l'absence de toxicité liée au blanchiment des serres. « Nous avons la tête dans le guidon, mais nous avançons vers la prochaine étape », continue Sylvie Beluet. « Avant, le discours c'était plutôt “Il faudrait faire ceci”. Aujourd'hui, grâce à l'audit, nous sommes passés à l'étape “C'est fait”. »
Valérie Vidril
(*) Voir la série de sept articles consacrés à Plante Bleue, parus dans le Lien horticole : – n° 786 du 8 février 2012 ; – n° 790 du 7 mars 2012 ; – n° 794 du 4 avril 2012 ; – n° 798 du 2 mai 2012 ; – n° 802 du 6 juin 2012 ; – n° 805-806 du 27 juin 2012 ; – n° 809 du 29 août 2012.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :