" Enherber pour ne plus désherber "
L'évolution de la réglementation sur l'utilisation des désherbants dans l'espace public a amené les élus des villes bretonnes à repenser les méthodes d'entretien de leurs jardins, espaces verts et infrastructures (JEVI). Exemple à Camors, commune morbihannaise de 3 000 habitants.
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À Camors (56), l'entretien du bourg et des cimetières est une priorité. Claude Jarno, maire de la commune, insiste beaucoup sur l'image dynamique et positive que renvoie une cité propre et bien entretenue à ses administrés mais aussi aux visiteurs. Depuis 2014, la ville a fait le choix de bannir de ses usages les produits phytopharmaceutiques y compris pour le désherbage du cimetière. C'est à la main que les six agents municipaux, encadrés par Marc Le Pévédic, responsable des espaces verts, entretenaient les allées. « C'est un travail très fastidieux et pénible, exprime-t-il, peu gratifiant et sans fin. En période poussante, nous pouvions passer tous les quinze jours pour un résultat peu concluant. » « Le cimetière fait partie du patrimoine, confie le maire. Les habitants y sont très attachés. Il était inconcevable de laisser les mauvaises herbes s'y installer et d'accumuler les doléances. Il a fallu trouver une solution. »
Et l'idée a germé... Trois ans auparavant, Marc le Pévédic a utilisé un mélange de gazon « terre-pierre » pour réengazonner une surface stabilisée du bourg. Pourquoi ne pas utiliser la même technique pour les allées du cimetière ? « Ma seule crainte était de savoir si les semences allaient pouvoir germer et le gazon s'installer sur un sol extrêmement pauvre. » Avant de procéder au semis, les allées ont été entièrement décaissées, aplanies, puis 7 à 10 cm de gravier de calibre 0/10 ont été apportés. « Mais nous n'avons mis aucune terre végétale ni matière organique », complète le responsable technique.
Un mélange de gazon conçu spécifiquement. Accompagnée par Philippe le Diodic, technico-commercial Hortalis (groupe Triskalia) sur le Morbihan, qui a rassuré sur la viabilité technique, la commune a franchi le pas et ensemencé 1 500 m² du cimetière principal en septembre 2016. Le mélange de gazon spécial voirie proposé (TPV1, société DLF) a la particularité d'être composé d'espèces de graminées à pousse lente et peu exigeantes en fertilisation. Il assure un couvert végétal dense, esthétique et simple d'entretien. « Nous avons pu bénéficier du savoir-faire et de la qualité de produits professionnels d'un acteur local, complète Claude Jarno. La proximité du conseil et la disponibilité de Philippe le Diodic ont eu leur importance. »
Objectifs atteints. Moins de deux mois après le semis, pour la Toussaint 2016, le gazon avait levé et colonisé les allées du cimetière apportant par la même occasion un peu de couleur au lieu. « Nous remplaçons les heures de travail laborieux d'entretien des allées par quelques tontes annuelles. Ces changements entraînent un gain de temps et de coût de main-d'oeuvre considérable pour la commune », se félicite le maire.
« Des panneaux pédagogiques ont été mis en place à destination de l'ensemble des citoyens, explique Jacky Maquoy, adjoint au maire, en charge des travaux. L'enherbement du cimetière demande quelques précautions particulières, comme d'éviter d'utiliser de l'eau de javel pour nettoyer les tombes. Mais globalement la population joue correctement le jeu. »
Le chantier réalisé a recueilli beaucoup de témoignages positifs et de satisfaction. C'est pourquoi la seconde partie du cimetière sera, elle aussi, engazonnée dans le courant de l'année.
Clara Baudoin (*)
(*) Chef de marché Hortalis.
Les allées du cimetière de Camors avant et après le premier chantier d'enherbement. PHOTO : CLARA BAUDOIN
« Nous remplaçons les heures de travail laborieux d'entretien des allées du cimetière par quelques tontes annuelles », se félicite Claude Jarno, maire de Camors. PHOTO : CLARA BAUDOIN
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